En 1991 sortait l’éclatant Boyz n the Hood. Deux ans plus tard, sous forme d’alternative plus violente sur le même thème, les frères Hughes, Allen et Albert, réalisaient Menace II Society. Suivra en 1995 Dead Presidents (Génération sacrifiée), sous estimé mais tout aussi puissant pour son regard critique sur l’Amérique et ses minorités, période post-Vietnam. Peu prolifique en 20 ans de carrière, 4 films, 1 documentaire le duo « Hughes Brothers » se sépare enfin après avoir livré leur dernière réalisation commune, Le livre d’Eli.
Si leur collaboration était relativement efficace (From Hell fait également parti de leur filmographie) quand est-il de leur parcours solitaire ?
Sur le papier, Broken City pouvait créer un réel intérêt. Allen Hughes en solo, un casting alléchant ayant le profil de ce type de production. Et en bonus, un directeur de la photographie, Ben Seresin, à l’esthétique marquée, penchant blockbuster (Unstoppable, Transformers-la revanche).
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Pire, un sentiment de frustration ère tout du long, quand on sent le potentiel qu’on aurait pu tirer de l’ensemble. Mais ici tout est cliché, lent, sans vraiment trouver de sens. De la banalité d’un film moyen, on verse au fur et à mesure vers de l’inconsistance cinématographique. Les personnages ne sont pas dirigés avec l’intérêt que le polar demande, les seconds rôles sont sous-traités, voire complètement laissés de côté. A vouloir être trop propre le film ne se salit jamais les mains et ne prend aucun risque ; en résulte un effet soporifique et le sentiment d’être passé à côté d’un métrage bien ficelé à défaut d’être transcendant.
A partir d’un scénario auquel personne ne croit et qui n’a à force que très peu de sens, Broken City s’inscrit finalement dans les films moyens où la mise en scène et le casting ne suffisent pas à sauver un naufrage déjà prévisible au travers son script.
En outre, Allen Hughes montre pour sa première envolée en solo qu’il maîtrise plus l’art de la mise en scène, carrée mais sans âme, que celui du récit. Prochain avis, Albert Hughes qui à son tour en solitaire prépare Motor City. A quand une reformation du duo ?