Étrange personnage que ce Jesús Franco, assistant director d'Orson Welles sur Falstaff, élève au conservatoire et réalisateur reconnu par quelques adeptes qui goûtent son étrange oeuvre. Franco, c'est du Fulci et du D'Amato mélangé, des sujets traités courageux, de la violence, du sexe et...des acteurs à deux francs six sous. Tourné en 1973, Al Otro Lado Del Espejo ou Le Miroir Cochon en France revisite des thèmes chers au maître Hitchcock en appuyant sur le côté choquant et en installant une ambiance sordide. Du cinéma bis osé (il y a plusieurs versions du film avec quelques séquences d'amour saphique) qui rompt dans le fond et dans la forme avec les productions des grands studios. Malheureusement, Le miroir Cochon a, d'abord pris un sacré coup de vieux, et ensuite, il peine à rendre crédible son récit. Ainsi, il semble que l'idée principale ne soit prétexte qu'à dévêtir les charmantes actrices car, à la fin, Franco échoue dans son entreprise.
Annette est sur le point de se marier à Arthur. Sa soeur, avec qui elle entretient une relation fusionnelle, se donne la mort et, Annette, bouleversée, rompt. Elle commence une vie faîte d'indépendance mais le fantôme de son sang ne semble pas vouloir la laisser...
Avec son image surannée, son montage souvent mauvais qui conduit le récit dans un développement simplifié au possible, Le Miroir Cochon pourrait sentir le bon vieux nanar. Rappelons-nous l'époque, les moyens et la façon de travailler de Jess Franco. Sa Bobine, particulièrement touchée par les ravages du temps, n'en constitue pas moins une rareté que les aficionados doivent avoir vu au moins une fois. 2,5/5