Descendu par les critiques à sa sortie (jusqu'à être considéré par les razzies awards comme le pire film de la décennie) Showgirls, onzième film du génial Paul Verhoeven, continue toujours de faire parler de lui.
Le Hollandais nous emmène dans le milieu des danseuses nues de Las Vegas pour suivre Nomi, qui souhaite devenir danseuse et qui va modestement commencer dans une boite de strip-tease. Peu à peu, il met en avant sa montée dans la ville du vice et du péché du Nevada, tout en abordant les coulisses de ce milieu entre coups-bas, trahison, perversion ou encore avidité. Comme souvent dans sa filmographie, c'est l'humain qu'il aborde, le côté bestial, cupide et avide, et il trouve là le lieu propice pour le faire, à savoir Las Vegas et ses boites de strip-tease ou encore personnages louches.
Malheureusement l'oeuvre manque clairement de consistance, tant dans l'écriture que la mise en scène. L'intrigue est décevante, avec parfois l'impression d'assister plus à une sucession de danses, dragues ou encore crêpages de chignons qu'autres choses, les personnages sont souvent sous-dévellopés et il est bien difficile de s'y attacher, si ce n'est la jeune et belle Nomi Malone. Certains passages frôlent même le grotesque tandis que l'oeuvre ne prend jamais une dimension particulière, que ce soit dans l'émotion, la dramaturgie ou autres, et le côté sulfureux semble ici un peu inutile, si ce n'est pour mettre en avant la face sombre du rêve américain.
Pourtant tout n'est pas à jeter et Verhoeven arrive à retranscrire l'ambiance amorale, nocturne et sulfureuse de Las Vegas et des divers lieux fréquentés par notre héroïne. Les coulisses de ce milieu sont bien mis en avant et l'oeuvre reste plutôt bien rythmé, il est bien difficile de s'y ennuyer tandis que les numéros et/ou chorégraphies sont parfois bien réussis et provoquent l'effet voulu. De plus, Elizabeth Berkley démontre son talent et porte le film, de belles manières, sur ses épaules.
Si on est loin de l'horreur cinématographique relayé par certaines critiques, Showgirls reste tout de même une grande déception dans le cinéma de Verhoeven, loin d'atteindre la maestra et l'intelligence d'une majorité de ses grandes oeuvres et on a du mal à voir où il veut en venir... dommage.