En amateur du genre horrifique, le scénariste-producteur a beau avoir déclaré à propos des productions actuelles que les intrigues sont de plus en plus prévisibles, avec des meurtres toujours de plus en plus répugnants et de plus en plus rapidement mis en scène, sous des instruments de torture de plus en plus présents, tout cela au détriment des dialogues, force est de constater qu’il n’a pas réussi à redorer le blason du genre. Le constat qu’il a fait est pourtant lucide, et on ne peut que saluer cette volonté de redonner du souffle à un cinéma qui a bien du mal à s’extirper de la série B. Partant du principe que le public aime se faire peur en faisant sortir cette part sombre qui nous habite, le scénario a été construit de façon assez inédite, en puisant une idée par ci, puis une autre par là, puis encore une par ailleurs dans les nombreuses productions à caractère thrillo-horrifique. "La cabane dans les bois" est-elle un hommage caché aux grands classiques ? Je ne saurai répondre à cette question. Bon, je dois avouer que l’affiche du film est très attractive : une cabane biscornue en lévitation, dans un milieu boisé, avec une esthétique déclinée en noir et blanc, ça change des affiches habituelles. Malheureusement, comme bon nombre de films à caractère horrifique qui se respecte, on a encore une fois le même sempiternel début : une bande de jeunes partent passer le week-end dans une cabane perdue au fond des bois. Pour les plus sceptiques d’entre vous, je ne l’invente pas, c’est écrit dans le synopsis. Bien entendu, la cabane est isolée de tout, mais qui n’a pas rêvé de passer un moment de pure détente, loin de l’agitation quotidienne, dans un lieu qui inspire le calme et la sérénité ? Impossible cependant de ne pas penser à "Vendredi 13" (de Marcus Nispel en 2009). Ensuite la cabane. Immanquablement, son aspect m’a dirigé tout droit vers "Mamá" (d’Andrés Muschietti en 2013). On voit aussi un aigle s’écraser sur une paroi électromagnétique invisible… un petit clin d’œil à "Hunger Games" ? Ben non, les "Hunger games" ne sont sortis qu'après. Je vous ai eus, hein ? Bon revenons-à nos moutons, ou plutôt à ce présentoir de vidéothèque. A cela vous rajoutez ni plus ni moins un jeu de télé-réalité, c’est tellement à la mode par les temps qui courent… Franchement, d’autres ont exploité ce filon auparavant, comme Daniel Benmayor avec "Paintball" en 2009, ou encore Scott Mann avec "The tournament", toujours en 2009. A cela vous rajoutez des zombies, des jeunes à priori très différents les uns des autres, et de l’hémoglobine partout à en repeindre tout un plateau de tournage. Mais bien sûr, toute cette violence n’est pas gratuite, non. Il y a une raison. Sauver l’humanité par le biais de sacrifices pour acheter la paix des créatures. Evidemment, comme toujours, il y en a qui sont plus malins que les autres, et parviennent à s’échapper dans les structures cubiques qui rappellent bizarrement "Cube" (de Vincenzo Natali en 1997). La trame ne vous rappelle rien ? "Le labyrinthe"… (de Wes Ball en 2014). Oui ben non, zut c’est raté puisque "La cabane dans les bois" a été produit en 2011, donc bien avant que "Le labyrinthe" sorte. Alors oui, malgré tout en regardant "La cabane dans les bois", j’ai eu plus la sensation de regarder un patchwork de films du genre qu’autre chose. J’avoue que c’est un peu agaçant et quelque peu abrutissant. L’idée de prendre les ingrédients ici et là était intéressante, mais la recette n’a pas vraiment pris. Seul Fran Kranz a réussi à apporter un peu de fun dans ce désordre culinaire avec son personnage qui se shoote à l’herbe toute la sainte journée. J’adore le voir fermer sa voiture en laissant la fenêtre ouverte… En tout cas, ce n’est certainement pas la présence de Chris Hemsworth (alors encore au début de sa carrière), et encore moins celle de Sigourney Weaver qui sauve "La cabane dans les bois" de l’écroulement. Entre quelques petites incohérences ici et là, et un manque flagrant de folie supplémentaire, il est clair que ce film n’arrive pas au niveau escompté. Dommage…