Des films d’horreur, on en a gobé à toutes les sauces, mais subsiste presque tout le temps ce kitsch et ce mimétisme aussi stupide que drôle et relou ; je parle là des grosses tartes à la crème du genre « les ados qui vont s’éclater dans un endroit où rodent de méchants névrosés ou abominations », ou encore « la meuf hyper bonne et salope qui meurt dans d’atroces souffrances », ou encore « le twist-ending final qui tue » … La liste est trop longue et les amateurs du genre la connaissent certainement sur le bout des doigts ! Et bien Drew Goddard et sa charmante équipe ont eu la sympathique idée de rénover ses rouages un peu trop polis. Ou plus précisément de livrer une parodie grinçante et cynique de toutes ces tartes à la crème du film d’horreur-gore moderne, adressé essentiellement aux jeunes. « La Cabane dans les bois » est donc une délectable liqueur d’humour noir … et rouge ! Les scènes, tantôt Hot, tantôt effrayantes ou/et gores, sont parsemées de petits gags croustillants. Les personnages et les situations sont toutes d’un cliché horrible et assumé, mais l’idée de fond est quant à elle totalement inédite : l’horreur, la souffrance et la mort est ici le divertissement des grands nanties de la société qui s’adonnent à un sordide jeu de pari sur les jeunes piégés sans même le savoir dans une cabane perdue au fond d’un bois entouré de murs plasmiques. Le périmètre est truffé de caméras, de pièges … et de monstres qui ne demandent qu’à être activées, le tout contrôlé par informatique, par la boîte proposant ce macabre divertissement aux bourgeois les plus offrants. Un scénario complétement déjanté, à vous donner des frissons –ou à vous faire hurler de rire, au choix- mais qui est, reconnaissant le, extrêmement original et osé compte tenu du genre totalement bouché qu’est le cinéma d’horreur façon « teens bloody slasher », actuellement. Au fur et à mesure que se déroule ce joyeux massacre, des indices sont dévoilées, maintenant constamment le spectateur en haleine. Une couche de Fantastique s’invite peu à peu, pour au final déboucher sur l’un des dénouements les plus What The Fuck de l’histoire du grand écran ! Gôrissime, hyper délirant … totalement renversant ! Sigourney Weaver s’invite même le temps du final, tellement surréaliste et déjanté qu’il pourra paraitre naze. Mais justement, cette dimension toujours décalée et impertinente est l’essence même du film, de son intérêt. Pas la peine de vous faire un dessin : ce film est un délire, terrifiant, prenant, hilarant, dont on ressort bien secoué … et étonné. Classe et bien rafraichissant !