A 33 ans, Xabi Molia, aux origines basques, a déjà une carrière bien remplie : Etudes de lettres à Normale Sup, plusieurs romans, quelques courts métrages et, maintenant, un premier long métrage. Qui plus est, un premier long métrage très réussi, sur un sujet à rebours de l'air du temps : les portraits d'une femme et d'un homme aux antipodes du "travailler plus pour gagner plus", une femme et un homme sans diplôme, ne sachant pas se vendre et, souvent, trop sincères. Elsa, merveilleusement interprétée par Julie Gayet, aimerait renouer un contact fort avec son fils, qui vit avec son ex-mari. Pour y arriver, il lui faudrait un logement fixe et, par conséquent, un travail stable. Peut-être aussi, un peu plus de sens de la responsabilité. Mais tout cela est difficile quand on est rêveuse et maladroite. Quant à Mathieu, joué par le toujours excellent Denis Podalydes, c'est vraiment le "loser" absolu. Quelqu'un capable de sortir lors d'un entretien d'embauche que "sa qualité principale, c'est le doute" ! Au début du film, ils habitent 2 appartements voisins mais ne paient pas leur loyer depuis pas mal de temps. Peut-on tomber amoureux l'un de l'autre dans ces condition ? "8 fois debout" est une comédie douce et amère, sociale et romantique à sa façon, produite par Julie Gayet et Christie, la soeur de Xabi. Il y a 3 ans, Julie avait déjà joué dans un court métrage de Xabi Molia, "S'éloigner du rivage" : elle interprétait déjà le rôle d'Elsa, et le scénario était à quelque chose près un des épisodes de "8 fois debout". En tout cas, "8 fois debout" est une nouvelle preuve de la bonne santé du cinéma français. Malheureusement, ce petit bijou ne fera sans doute pas autant d'entrées que "l'arnacoeur" !