SPOILERS INSIDE ----
Et oui, je me suis encore farci la Alice. Enfin, je me comprends. Comme chaque année désormais, je me devais de perdre 1 heure trente de mon temps à subir le dernier étron cinématographique de Paul WS Anderson. Vous aurez compris de quoi je parle : Resident Evil le film, dans sa livrée Afterlife 3D. Le 4 en somme. Tout un programme. Notez bien que si je me livre à cet exercice, c'est simplement parce que je me considère encore naïvement comme un fan de la saga. Une sorte de curiosité malsaine. Un plaisir coupable masochiste obligatoire. ^^
Bref, pas déçu d'une certaine manière. On pleure et on rit devant tant de connerie. Toujours aussi premier degré, le film devient immédiatement insupportable lorsque apparait à l'écran Milla Jovovitch, toute en inexpressivité et en pirouettes improbables. Il faut la voir débarquer en combinaison moulante avec ses sabres et ses étoiles ninjas pour comprendre qu'une nouvelle fois, les producteurs vont nous servir à la louche toute une surenchère de gimmicks racoleurs couplés à une mise en scène des plus prétentieuse. Des zooms, des ralentis, des "pshiiit", des "fiouuu" et des pwiii" et une bande son techno-métal gueularde.... Bref, du standard dans ce genre de productions d'action débile pour ados décérébrés.
Autre point qui marque autant qu'il consterne, c'est cette absence de remords qu'on les scénaristes à balancer sans une once de logique des éléments de la saga vidéo-ludique piqués au hasard. Des majinis, l'autre gros steak avec sa hache, un Wesker virevoltant, des chiens qui s'ouvrent en deux... Mais merde?! C'est quoi la logique et l'intérêt de tout ça si c'est inséré dans l'histoire avec aussi peu de subtilité et de cohérence? Le fric, assurément. Un fan-service déplorable aussi. Sans rire, il faut croire que les fans de la nouvelle saga RE se complaisent à voir débarquer subitement en plein Los Angeles le bestiaire africain du cinquième volet. Sérieux, ça choque personne?
D'autant plus que ce n'est pas le scénario qui va sauver la pellicule car il est tout simplement absent. Le semblant de script parvenant même à multiplier les incohérences et les situations absurdes avec une maestria peu commune. C'est un régal : Milla et Claire prennent l'avion, traversent la moitié du continent américain sans se soucier du kérosène, atterrissent à Los Angeles par dépit (!!!), trouvent des survivants et parmi eux, comble du délire : Chris – Wentworth Miller – Redfield! Le frère de sa sœur! Misère, après tant d'années d'apocalypse, de morts par centaines de milliers, de zombies et de catastrophes improbables (à oui, le désert du 3ème volet, hum hum...), combien y' avait t-il de chance que nos deux zigotos soient réunis??? 1 sur 2 milliards??? Non mais, soyons sérieux une seconde! Et puis zut, non : un improbable fusil à pièces de monnaie (c'est sensé rentrer dans la peau les pièces de monnaie?!), des multiples clones de Milla aux pouvoirs de super sayens, des zombies-majinis qui creusent (et qui nagent aussi d'ailleurs), un bateau crassou qui cache un labo immaculé (gnaargh! mal aux yeux!!!), un chinois coupé en deux par notre gros à la hache devenu subitement aussi discret qu'un mulot, un Wesker qui meurt, qui re-meurt, qui rere-meurt pour finalement s'envoler dans son hélicoptère.... STOP! HALTE AU SKETCH! LA COUPE EST PLEINE! RIEN NE VA PLUS!
C'est du n'importe quoi. Inutile d'ailleurs de parler des personnages, plats, inconsistants, joués par des acteurs qui s'en foutent... Et puis merde, que sont devenus nos héros!? Claire, Chris, Jill... Y'a de quoi chialer en voyant leurs trognes (non mais sérieux Wentworth Miller?)... J'avais un mince espoir en voyant apparaitre Kim Coates au générique – excellent dans Sons of Anarchy – mais bon, c'est lui qui a hérité du rôle du connard de service... Fait chier.
Pfff...Qu'est ce qu'on peut sauver? Des effets spéciaux réussis? Du gore? Mouais. C'est vrai. Et aussi le fait qu'on ne s'ennuie jamais. Ça passe vite. Mais bon, c'est tellement tartignole que ca en devient anecdotique. Bref, je vais pas m'éterniser, même si y'a tellement à dire sur cette daube...
En guise d'épilogue, je voudrais délivrer mes condoléances aux plus jeunes d'entre nous qui n'ont pas eu la chance de connaitre la peur telle qu'elle nous avait été présentée en 1996. Un couloir sombre, un zombie et mon pauvre pistolet à moitié déchargé. Ça c'est Resident Evil. Le seul, l'unique.