Le premier quart d’heure, l’arrivée de William Blake dans l’Ouest, est très jouissif, le cinéaste jouant sur le décalage entre l’attitude de ce blanc-bec bien apprêté et les rudes réalités de l’Ouest Américain. Mais, rapidement la présence de la mort se fait sentir, et elle hantera le film jusqu’au bout. Dès la fuite du personnage principal, le film change de ton et se meut en une balade, une errance, que les moments de violence viennent à peine ponctuer. Le film, un « western » dont il n’épouse aucun code, prend une dimension poétique et mystique, servi par une superbe photographie en noir blanc, desservi par une musique trop envahissante d’un Neil Young que l’on a connu plus inspiré. Il est facile d’en tomber sous le charme, même si l’on frise à quelques reprises l’ennui.
Les films de Jim Jarmusch sont toujours des objets curieux, mais ici encore plus car le cinéaste ose l'incursion dans le genre du western. L'atmosphère est étrange et errante, les acteurs sont tous dans le ton du film et jouent des rôles vraiment typique du cinéma de Jarmusch. Le noir et blanc est superbe et les dialogues poétiques, peut-être bien le meilleur film du réalisateur.
Une histoire déroutante et des dialogues assez décalés qui ont du mal à nous intégrer facilmeent dans ce film. Pour un premier essai Jonnhy Depp n'a pas choisi la facilité mais s'en sort tout de même honorablement. A voir mais ne restera pas dans les annales.
Très honnêtement, je n'ai pas forcément beaucoup adhéré à ce film de Jim Jarmusch dont je ne suis pas sûr d'apprécier vraiment le style (l'autre film que j'ai vu de lui, Down by Law, m'avait modérément séduit). Le film est pourtant porté par un bon voire très bon casting : Lance Henriksen, Robert Mitchum, John Hurt, Gabriel Byrne, … et Johnny Depp en tête, parfaitement à l'aise dans un rôle de personnage complètement égaré. Mais l'intrigue m'a paru un peu lente et laborieuse et je n'ai pas vraiment adhéré au personnage principal, malgré le fait qu'il soit bien interprété. Ça se regarde, mais ça ne me restera pas longtemps en mémoire.
Film intéressant pour de nombreuses raisons, allant de son écriture même (le parallèle entre William Blake et ce poète de sang est ingénieux) à la mise en scène originale et inspirée. On regrettera cependant l'apparence bien trop visuelle, attrape œil de l'oeuvre, qui nuit à la beauté artistique et à la grandeur morale.
"Dead Man" est un western totalement insolite qui met à nouveau en scène Johnny Depp qui nous démontre une fois de plus son incroyable talent de caméléon. Mise en scène et montage peu orthodoxes, mixés à une histoire de chasseurs de primes assez classique mais bien travaillée, le long-métrage de Jim Jarmush a parfaitement su se distinguer des centaines de westerns qui l'avaient précédé. Outre un Johnny Depp qui est comme à son habitude irréprochable, on rencontre progressivement une troupe d'acteurs talentueux qui parviennent à donner une réelle profondeur à leurs personnages. Effectivement, l'acteur fétiche de Burton se retrouve entouré de John Hurt, du froidement efficace Lance Heriksen, de l'inconnu mais attachant Gary Farmer sans oublier, la participation exceptionnelle de Robert Mitchum au charisme indémodable. "Dead Man" est également l'occasion de découvrir ou de redécouvrir la belle Mili Avital dont le charme avait déjà marquer les fans de science-fiction dans "Stargate, la porte des étoiles" une année auparavant. Se basant davantage sur la psychologie des personnages que sur l'action qui au final se révèle peu présente, le scénario est très abordable et permet une approche du film simple en comparaison de son originalité apparente. En clair, "Dead Man" est un film à part qui ne fait pas l'unanimité mais qui a le mérite d'avoir tenté une expérience jusque là inédite. Une très belle initiative.
Et beh, si ce film là avait été réalisé par Tarantino, une bonne lampée de spectateurs qui auraient dit : "Nondidju, ça c'en est encore un de ses films qu'y va en être un chef d'oeuvre comme bien d'autres sur la liste, et qu'c'est moi qui vous l'dis et qu'si j'le dit c'est qu'c'est vrai puisque c'est moi qui vous l'dis." Les dialogues sont un peu décalés, très bons. La réa un peu moins, lourde par moment mais ça passe. Et puis, comme c'est en noir et blanc, y a que du noir et du blanc de toutes façons, donc on va pas chipoter... De toute manière, à part The Tourist, faites confiance à Johnny Depp qui choisit toujours bien ses films et porte systématiquement ses personnages. Il manque cependant une trame plus forte, un fil rouge qui nous mène vraiment quelque part.
Jim Jarmusch nous entraîne dans un voyage mystique sur fond de western porté par un Johnny Depp au sommet de sa forme. La photographie en noir et blanc magnifie l'ensemble pour lui donné un côté irréaliste où certain plan, par leur maîtrise des contrastes, sont tout bonnement magnifique. Côté casting, on retrouve Gary Farmer en indien étrange, Robert Mitchum dans son dernier rôle, et des apparitions d'Alfred Molina et d'Iggy Pop. La musique de Neil Young, uniquement composé de guitare, donne la touche finale à ce western (si on peut l'appeler comme ça) totalement différent de ce que l'on est habitué à voir.
Jim Jarmursh dynamite d’emblée les conventions du western, radicalement et d’une manière très réjouissante. L’Ouest est montré comme un guêpier absurde, peuplé de dangereux cinglés et de personnages invraisemblables, et les scènes sont souvent à la limite du burlesque. Au fur et à mesure, le film devient une sorte de dérive initiatique, de plus en plus hallucinée. Il garde jusqu’au bout un aspect facétieux, tout en allant vers la gravité même… Une œuvre qui a la grâce, une légèreté et une liberté rarissimes. De loin, le meilleur Jarmursch que j’ai eu l’occasion de voir.
Le plus beau film de Jim Jarmusch à ce jour où son univers poétique et onirique se retrouve à travers une galerie de personnages exceptionnels (Johnny Depp, Gary Farmer, Alfred Molina, Lance Henriksen, John Hurt, Michael Wincott, Gabriel Byrne, Robert Mitchum, Crispin Glover, Steve Buscemi, Billy Bob Thornton et Iggy Pop dans des rôles à leur mesure) dans des situations souvent décalées à cause de leurs dialogues et de leurs déroulements. C'est violent certes mais la beauté des images et de la musique nous plonge indéniablement dans l'univers jarmuschien de Dead Man... Un très grand film, voir un des meilleurs que j'ai jamais vu !!!
Visuellement Dead Man est superbe, c’est indéniable, chaque plan constitue une belle photographie en noir et blanc soigné, mais c’est à peu près la seule chose que je retiens de ce film. En effet, car après un début prometteur on tourne vite en rond pour finir dans l’ennui et l’aspect ultra-poétique que Jarmusch semble vouloir donner ne passe pas, du moins pour moi. La musique de Neil Young aussi semble bien s’intégrer au film mais au fil des plans elle se répète encore et encore et finie par agacer un peu. Alors oui, les comédiens sont en place et les passages humoristiques fonctionnent bien mais Dead Man s’oublie bien vite et on préférera retourner voir Jeremiah Johnson de Sidney Pollack qui, dans la même ambition, avait mieux réussi son coup.
Dead Man appartient à ces films particulièrement inclassables dont on ne sait pas trop ce qu'ils sont. Appelons-le un western. C'est simple, il n'y en a pas deux comme ça. Le scénario est assez mince pour un film plutôt long, mais on ne s'ennuie pas pour autant, Jarmusch parvenant à élaborer une atmosphère irréelle, flottante, presque comme un rêve, et qui est absolument fascinante (cela n'est que mon ressenti personnel, mais "Dead Man" fait partie de ce films qui me font un peu "planer"). Il est aidé en cela par une photographie en N&B irréprochable, ainsi que par le blues-rock d'un Neil Young très inspiré. Johnny Depp tient là (à mon avis) son meilleur rôle (à l'époque il choisissait un peu mieux ses films, mais c'est un autre sujet...) Probablement un des meilleurs films que j'ai vus.
Un film inclassable, qui joue avec les clichés du western pour mieux aller au delà par la suite. Une histoire qui joue sur l'existencialisme, transformant un comptable polissé en hors-la-loi tirant plus vite que son ombre. Et enfin une musique sublime de Neil Young, qui rythme le film avec talent.