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pitch22
165 abonnés
680 critiques
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0,5
Publiée le 25 septembre 2008
Il n'y a rien à retenir de ce film pourrave, rendu "exprès" pourri dans son allure, avec sa fausse texture seventies, son absence de BO, son âpreté générale, son montage foireux. Quelques passages, au début, peuvent faire sourire, face à l'ampleur de la névrose exposée: une pauvre dépressive masochiste se retrouve dans l'appart miteux d'un jeune con (Keith, dont on ne retient même pas le prénom), bourré de tics hideux, rongé par une névrose indécrottable... Certes, on peut toujours arguer du talent de Dore Mann à avoir rempli la tâche d'un tel rôle (absolument pas flatteur) mais la projection ne fonctionne pas, le spectateur ne trouve rien à quoi se raccrocher. On patauge. Dans le genre de l'évolution vers la clochardisation, on songe bien sûr au WANDA de Barbara Loden ; or ici c'est du très bas étage, l'émotion ne nous gagne pas, propos et rythmes se perdent (les passages sur les angoisses de l'autre colocataire, qui s'amuse pathétiquement avec son synthé, décentrent le sujet); bref c'est complètement raté.
Réalisation très austère, filmée caméra à l’épaule au plus près de son personnage principal atypique, Frownland se révèle un film à la fois extrêmement réaliste et terriblement déprimant. Son absence d’intrigue concrète, compensée par une narration éclatée en petits morceaux de vie peu reluisants, réussit, dans un premier temps, à nous plonger pleinement dans le quotidien de cet homme dyslexique, pour nous en désintéresser aussitôt. Le cinéma indépendant américain, et son gout pour les chroniques de marginaux et les conditions de tournage limitées, trouve en ce Ronald Bronstein un disciple studieux et prometteur. En insérant dans sa mise en scène minimaliste quelques effets plus surprenants, celui-ci réussit à filmer avec justesse le jeu de ses acteurs ainsi que la violence crue avec laquelle la société traite ses parias, mais signe un premier film bien trop long pour le peu qu’il a à offrir.
Frownland, c'est une déflagration salutaire dans le cinéma contemporain. Salutaire non pas parce qu'il serait l'aboutissement esthétique de ces vingt dernières années (ce n'est pas un film qui s'inscrit dans une quelconque Histoire de l'Art), mais, justement, parce qu'il est absolument singulier et seul. C'est un film comme Eraserhead a dû être à son époque. Rien de grandiose a-priori, mais un langage libre et non immédiatement déchiffrable. Le genre de films où l'on se pose en permanence la question : où est-ce que je suis ? qu'est-ce que je regarde ? quel est le sens de ce qui m'est donné à voir ? Un film fait avec rien, inscrit dans rien, ni dans les critères du Beau ni dans ceux du Laid, échappant aux grilles de lecture préconçues, fascinant et vivifiant. Frownland, c'est l'histoire d'un homme que le réel violente. Cette violence s'inscrit sur et dans son corps sous la forme de grimaces, de morve non ravalée, d'inertie rageuse, de syntaxe chaotique, de coups pour rien. Cet homme, Keith Sontag, est tellement submergé par cette violence qu'il ne parvient en rien à la traduire, à s'y placer (en un sens, on pourrait voir là une continuation de ce que Gena Rowlands fait dans Une femme sous influence - un espace infranchissable prive le personnage de la réalité). Il bute en permanence contre une limite, il se noie dans l'asymbolie, dans la somatisation du réel, dans l'incapacité à se représenter - impossible pour lui de pleurer, de faire une phrase simple, de ne pas s'excuser, de ne pas s'imposer, de tenir le juste équilibre entre la violence et le désir. Il n'a que son corps en désordre et le bruit de ses mots. Frownland est un film extrême, une oeuvre limite jurant souverainement dans le confort du cinéma actuel.
je lis les critiques spectateurs à moitié étonné, notamment gadgirl, "irregardablé, snobisme", alors c'est vrai c'est un vrai film indépendant, sans concessions. Frownland c'est un titre de Captain Beefheart, et par certains aspects, il est comme sa musique, brut, unique, déglingué, parfois halluciné, dérangeant et passionnant à la fois. On peut également rapprocher ce film de l'univers de Robert Crumb pour la bande dessinée. Le réalisateur, sans volonté de moraliser nous montre ses protagonistes comme tels et, là où les autres auraient tourné leurs caméras, lui s'attarde sur des périodes de malaise, de violence sournoise, d'aliénation, d'oppression. Fort et unique !
Encore une fois merci oui merci aux cahiers du cinéma qui encensent des films insipides, avec de mauvais acteurs, des films inregardables... Vive le snobisme
J'ai rien contre le cinéma d'auteur, au contraire. Mais là, on est à la limite du cinéma expérimental. Ça a le mérite d'exister, c'est intéressant. Mais franchement, mis à part quelques mordus d'avant-garde qui jugent ça d'un point de vue intellectuel... On était une dizaine dans la salle, deux personnes sont parties pendant la projection, moi même j'ai hésité...