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VodkaMartini
46 abonnés
410 critiques
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4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Un très bon Pialat, grandement aidé par la prestation magistrale de Jean Yann en sale con veule et inquiet ainsi que de Marlène Jobert en équilibre entre l'ingénu touchante et la tête à claques.
Jamais vu ce film de Pialat auparavent. Il vaut surtout pour la prestation géniale du grand Jean Yanne, d’ailleurs couronné par un prix d’interprétation à Cannes en 1972, amplement mérité. Marlène Jobert est formidable aussi, dommage qu’elle ne tourne plus depuis longtemps. Un beau film sur le couple, ses déchirements et son délitement, drôle, féroce, politiquement incorrect. Une belle découverte.
Chronique des derniers mois en dents de scie d’une liaison. Signé Maurice Pialat, un drame sentimental autobiographique sensible, mais au récit un peu répétitif, porté par le couple touchant Jean Yanne (primé à Cannes)/Marlène Jobert.
Couple en crise, disputes à la chaîne,.. Pialat nous sert ici un drame amoureux sans prétention assez monotone à mon goût mais efficace dans l'authenticité de ses acteurs. Marlène Jobert est radieuse et sa beauté porte le film.
Maurice Pialat. Il faut les supporter les films de Pialat. Ses films sont difficiles à supporter alors que le réalisateur reste un génie. Là, c’est un monologue entre Marlène Jobert et Jean Yann. Deux très grands artistes. C’est un film low cost, mais avec deux grands comédiens, le film est sauf. Il ne passe pas pour un nanar. Certes, le spectateur s’ennuie ferme, mais ce film reste néanmoins d’un réalisme génial. Un film monotone mais certes très fort néanmoins. Un film qui passe sur la chaine Arte ou dans un petit cinéma indépendant, pour les amateurs et les initiés.
Ah c'est sur, c'est pas "Scène de la vie conjugale" 2 le retour. Rien à voir avec Bergman. "Nous ne vieillirons pas ensemble" c'est du pur Pialat : autobiographique, lucide, déroutant, réaliste... Et ça se déroule en une succession de séquences (séjours à la mer, balades en voiture, chez les beaux parents...) ou Pialat scanne les aléas de la fin d'un couple typique de cette France pompidolienne des années 70. Marlène Jobert est ici vraiment sublime et Jean Yanne, dans un registre à la fois rude et tendre, casse la baraque. Pourtant le film s'éternise et manque d'ennuyer à cause du caractère un peu redondant de certaines situations. De même, le rôle tenue par Macha Méril (l'épouse officielle, pourtant) n'a pas grand intérêt. Mais globalement, le charme opère.
Un film en grande partie autobiographique de la part de Maurice Pialat et le moins que l’on puisse dire c’est que son personnage n’en sort pas grandi. En effet on suit la relation plus que les amours de Jean et de sa maîtresse Catherine. Le premier est violent physiquement et psychologiquement avec la seconde qui ne sait plus comment sortir d’une relation qui lui fait plus de mal que de bien. On suit un personnage masculin totalement autocentré qui ne voit tout que par lui et se trouve incapable de la moindre empathie. Pendant tout le film on se pose la question que l’on entend trop souvent : pourquoi elle reste avec lui? Parce qu’elle n’arrive pas à s’en défaire! Sans arrêt il revient à la charge, ne lui laisse aucun répit et à l’image du personnage de Catherine on est usé par le film qui est redondant qui insiste, comme le personnage de Jean qui voit tout tourner autour de lui même. Les deux acteurs principaux Marlène Jobert et Jean Yanne sont exceptionnels et trouvent ici chacun un de leurs meilleurs rôles. Un petit mot aussi sur Macha Meril très touchante dans le rôle de la femme de Jean Yanne. Un bon film de Pialat mais usant par son personnage détestable malgré sa courte durée.
Après avoir vu plusieurs extraits du film (notamment le monologue de Jean Yanne dans la voiture) j'ai eu envie de découvrir l'oeuvre entière. Au final grosse déception, l'histoire m'a parue lente et redondante et malgré les acteurs je n'ai pas accroché.
Il y'a de quoi s'enorgueillir de ce film, oui, vraiment. Déjà, de par sa narration par brides, regroupés en saccades, de sa course poursuite sur les routes de cette histoire malsaine et tortueuse, d'un amour qui prend fin mais qui ne se termine pas ! De cette relation qui se délite, toutes sortes de qualificatifs retors et contradictoires me viennent, dégueulasse, sublime, onirique, toxique, crasse, renversante ... On rigole d'ailleurs franchement de certains coups de vaches que l'on imagine pour autant nettement provenir des entrailles de son réalisateur. Jean Yanne, son - fantastique - pendant ici, intime une profonde tristesse à la fois ardente et maladroite dont lui même est incapable d'y répondre devant son revirement soudain et imprévisible.
Marlène Jobert elle dérive autrement. Elle s'en prend plein la tête, c'est d'ailleurs très moche. Pour autant le contre pied est sidérant, non pas dans le parcours, mais sur sa finalité. Je veux évidemment parler de ce générique de fin, un éloge à son personnage. Les invectives à base " tu es vulgaire ", " tu n'es qu'une fille de concierge ", et toutes les empoignades sont éclipsés devant tout l'amour de ce type pour elle. Le conte de fée n'est pas là ou l'attend. Comme quoi !
Nous ne vieillirons pas ensemble est un film de rupture, tout se casse, brise les codes et attentes, la mise en scène qui nous prend à la gorge ne laisse à sur ce point aucun échappatoire. On y reviens sans cesses, il y règne une souffrance compulsive, addictive, on n'y échappe pas ...
La relecture du conte de La Belle et de La Bete revu et corrigé par Maurice Pialat tiens la corde et confond les mythes en la matière. Ceci ne ressemble à rien de commun. Ce film est d'un certains coté une ode à la mélancolie et au malheur des égocentriques. Egocentriques ne veut pas dire égoïstes, car une chose est sur, Nous ne vieillirons pas ensemble n'est que partage.
Maurice Pialat signe une composition sur l'ennui et la solitude, nous implique, et ressort gagnant et perdant. Sans rien forcer, il ne choisit pas, c'est sa maestria qui le fait. Un Grand, un très Grand metteur en scène !
Deuxième long-métrage de Maurice Pialat, Nous ne vieillirons pas ensemble a plutôt mal vieilli – c’est un peu ironique compte tenu de son titre. Largement autobiographique, ce film considéré comme un classique dans la filmographie du cinéaste français raconte le délitement d’un couple d’amants incarnés par Jean Yanne et Marlène Jobert. Le premier est absolument dégueulasse avec la seconde, passant son temps à la rabaisser, à l’insulter, voire à la frapper. Et si elle finira par le quitter (au bout d’une heure, ouf !), c’est presque en s’excusant, comme d’ailleurs semble s’excuser en permanence le personnage incarné par Macha Méril, qui joue l’épouse légitime de Jean Yanne. Vu d’aujourd’hui, un tel décalage entre la violence systémique d’un mâle dominant et la réaction à peine audible de ses compagnes est à la limite du soutenable.
Merveilleuse Marlène Jobert qui accumule de bons succès avant d’entamer ce « Nous ne vieillirons pas ensemble » de Maurice Pialat. Un metteur en scène qui met à nu un passage détestable de sa vie sous les traits de Jean Yanne, pris pour sa ressemblance à Maurice Pialat. Un tournage houleux au point que la production s’attendait ou s’apprêtait à arrêter le film après trois semaines de bobines. Mais Marlène Jobert qui n’a pas été épargnée par le tortionnaire Pialat croyait au film ; quant à Jean Yanne, il s’évertuait à rendre sympathique son personnage et ne supportait pas plus les colères orageuses de l’effroyable Pialat. Il obtint même le Prix d’interprétation masculine au festival de Cannes ; il n’est pas venu chercher son prix mérité. Il se murmurait que l’acteur voulait emmouscailler Pialat (doux euphémisme pour éviter la censure) ; « Ce serait lui faire trop d’honneur ! » aurait-il ajouté. Si Jean Yanne s’est évertué à rendre sympathique Jean au grand dam du réalisateur, je ne l’ai pas ressenti. Raté pour Jean Yanne ou réussit pour Maurice Pialat ? Maurice Pialat nous conte une période douloureuse de sa vie sans aucune complaisance pour lui-même. C’est courageux et honnête. Si tel était le cas, je comprends sa détermination à contrer les scrupules de Jean Yanne. Maintenant de là à diriger ses acteurs dans une atmosphère dictatoriale relève de la psychiatrie ! Il aurait eu besoin de repos, de beaucoup de repos. Mais sa guérison semblait passer par l’art ; après l’écrit - insuffisant - il lui fallait passer par le cinéma. C’était une urgence pour pouvoir cicatriser et franchir une autre étape de sa vie. Pialat égoïste se fiche de passer pour un réalisateur qui n’aime pas ses acteurs. Ils sont au service de son histoire, de ses émotions, de ses ressentiments. Il n’a que faire de leurs états d’âme, de leur frilosité, de leur confort. Je salue le caractère de Marlène Jobert et de Jean Yanne pour faire abstraction des colères de Maurice Pialat. Un tournage sans affect ne doit pas être facile à vivre et surtout épuisant mentalement. Toutefois, le film a été un succès grâce (!?!) au tempérament odieux de Maurice Pialat, à sa mise en scène, à son souci du réalisme, à sa direction d’acteurs ! Le duo Marlène Jobert - Jean Yanne fonctionne remarquablement, incarnant Catherine et Jean dans des dialogues mordants et cruels. Jean est imbuvable, lunatique parce que malheureux. Cette relation m’a déstabilisé. Je ne comprenais pas pourquoi Catherine n’avait pas déjà rompu. Non seulement, elle se fait insulter mais elle se fait battre ! Quand on prend le film, son amour pour Jean s’est un peu étiolé. On assiste à une valse de ruptures, de réconciliations sans aucune cohérence de mon point de vue. Cette relation m’est toxique. Elle ne mène nulle part et le titre est là pour me le rappeler ! Ces deux êtres ne vieilliront pas ensemble ! Chronique d’une séparation annoncée. Il y a des scènes fortes et limite supportables à encaisser comme dans la voiture où Jean humilie Catherine la traitant de vulgaire, d’ordinaire ; plus tard, toujours dans la voiture, il critique ses jambes de rat. Mais le pire, c’est cette séquence où il introduit sa main dans la culotte de Catherine pour s’assurer qu’elle ne l’a pas trompé ! Non sans avoir pris une baffe un peu avant ! Débectant. Catherine lui rétorque qu’elle ne lui pardonnera jamais. Tu parles, ils coucheront encore un peu. Si le comportement de Jean est condamnable, on peut se poser la question sur la mentalité de Catherine. En soi, ils n’ont jamais été sur la même longueur d’ondes. Catherine a aimé profondément Jean quand celui-ci s’en moquait, quand elle n’était pour lui qu’un objet sexuel. Maintenant qu’il l’aime sincèrement, elle lui échappe. Sa violence verbale et physique traduisent un mal être. Il est malheureux. Pour autant faut-il l’excuser ? Ce ne doit pas être le propos de Pialat. Il ne cherche ni pardon ni excuse. Son film est brut de décoffrage et brutal, sans concessions. Maurice Pialat opte pour une violence impudique plutôt que des émotions synonymes de faiblesse, laquelle aurait été impudique ! Je n’apprécie pas beaucoup Pialat, ces films m’ennuient et n’aime pas sa façon d’installer une ambiance austère sur les plateaux. Je peux citer des metteurs en scène qui savent sortir les acteurs de leur confort sans passer par des comportements délétères. Il est regrettable que ce « Nous ne vieillirons pas ensemble » qui est vraiment le seul Pialat que j’apprécie soit le fruit d’un tournage épouvantable. C’est sa manière à lui de voir les choses, entendu. Pialat dira plus tard : « Si vous ne m’aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus ». C’est réciproque.
Portrait de ce qu'on appellerait aujourd'hui un "pervers narcissique", et de sa proie, qui parvient progressivement à s'affranchir de son influence néfaste. Si le jeu des acteurs est, comme d'habitude chez Pialat, d'un naturalisme confondant, formellement, c'est radicalement elliptique, presque abstrait : une succession de morceaux de vie de plus en plus brefs et de moins en moins ancrés chronologiquement, jusqu'à la désintégration totale du couple. Un grand film.
L'Art délicat de la rupture ! Deuxième long-métrage du réalisateur, "Nous ne vieillirons pas ensemble" offre à Maurice Pialat son premier succès populaire (1,7M de spectateurs) et critique. En adaptant son roman, il déplace l'autofiction sur le terrain du cinéma. Le personnage de Jean (Jean Yanne) est en effet très largement inspiré par Pialat lui-même, dans son histoire et son caractère excessif. Marié à Françoise (Macha Meril), Jean vit le plus souvent chez sa maîtresse (Marlène Jobert). Réalisateur, il lui demande de l'accompagner en Camargue pour un tournage, ce qui va s'avérer désastreux tant ses sauts d'humeur se multiplient. De là découle une relation en dents de scie, où les scènes de retrouvailles succèdent aux altercations. Au final, on assiste au lent délitement d'une relation à laquelle aucun des deux amants n'arrivent à mettre un terme. Incarnée par une Marlène Jobert archétype de la jeune femme libérée des années 70, le personnage fragile et réservé de Catherine spoiler: aura finalement l'initiative de rompre, en décidant d'épouser un autre homme, que l'on ne voit jamais . L'actrice qui avouera plus tard avoir sauvé le film après les différents ayant opposé Pialat au producteur, et même à son acteur principal, les deux hommes en venant même aux mains. Le choix de Jean Yanne en double du réalisateur s'est sans doute avéré si réaliste qu'il a rendu le clash inévitable. Jean Yanne a par ailleurs perdu sa femme durant le tournage, bien que ne vivant plus avec elle depuis plusieurs années (situation qui n'est pas sans rappeler le roman/scénario). Marqué par le deuil, il se décidera à donner à sa carrière une dimension moins tragique et à développer un registre plus comique. Il réalise cette année-là son premier long-métrage "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil". Selon les rumeurs, Pialat se serait servi de cette émotion, notamment pour refaire certaines intonations de voix... Yanne évoquera lui avec humour les pages de textes qu'il disposait sur l'avant de la voiture, lieu central du film. Les lisant (à défaut de les apprendre), il lui fallait baisser les yeux avant chaque réplique, ce qui accentuait l'émotion de son allure. Toujours est-il que ce rôle lui offre la Palme d'Or 1972, qui est décidément l'année Jean Yanne. Une distinction qu'il ne va pas chercher, préférant des vacances en Israël à l'agitation cannoise. Outre le mauvais souvenir qu'il garde du tournage, c'est par opposition plus générale à ce système de récompense qu'il renonce à s'y rendre. Quelques sifflets accompagnent d'ailleurs l'annonce du résultat, prémices de la controverse et du scandale que Maurice Pialat suscitera quelques années plus tard en remportant cette même Palme pour "Sous le Soleil de Satan".
Pialat se sera intéressé à la savoureuse solitude de l'artiste (Van Gogh), aux vicissitudes de la vie familiale mêlée aux amours déchus (A nos amours), à la foi et au déchirement intérieur (Sous le soleil de Satan), le voici ici qui s'attaque au thème du couple, en y incluant, plus ou moins discrètement, quelques aspects autobiographiques. L'ensemble est audacieux, bien mis en scène, et le message, pourtant simple, est doté d'une belle ampleur. Il est cependant dommage que l'on ne dépasse pas cette triste morale: on ne choisit pas qui l'on aime et quand on l'aime, et d'en rester à une vision de l'existence amoureuse bien plus nostalgique que contemplative. (13.9/20)