Un cow-boy qui ressemble vachement à James Bond se réveille seul en plein désert, blessé et avec un curieux bracelet métallique au poignet. Il est amnésique, et cherche ce qui lui est arrivé. Le temps de se faire coffrer par le shérif local et de se brouiller avec le propriétaire du coin (qui ressemble vachement à Indiana Jones), les extra-terrestres débarquent, et ils ne sont pas contents !
Ca commence comme une déclinaison des classiques du western, avec mise à jour : beaucoup de Rio Bravo, un peu de Jason Bourne, des cow-boys hirsutes et barbus et le calme du désert du Nouveau Mexique. Jusqu’ici tout va bien, on se sent presque chez soi, et Daniel Craig fait le job en ange exterminateur et amnésique. Mais dès que les extra-terrestres pointent leur nez, le film perd petit à petit de son intérêt.
Plutôt que de chercher à dépasser le simple western, le réalisateur reste collé à son concept en ne faisant que remplacer les habituels bads guys (desperados, indiens, ou autres) par des aliens belliqueux et très supérieurs technologiquement. Alors cela assure le spectacle au niveau pyrotechnie et effets spéciaux, mais cela ne donne jamais de consistance à un film qui se contente de narrer une longue poursuite à travers le désert jusqu’à l’affrontement final héroïque et larmoyant à souhait, comme n’importe quel western de bas niveau. Si le boulot est plutôt propre à vue d’œil (décors, photo, effets spéciaux plutôt clean), il est régulièrement gâché par Jon Favreau qui filme les scènes de guerre à peu près n’importe comment, avec une palme pour la première, de nuit, totalement illisible.
L’ensemble ne saura pas rehaussé non plus par un scénario qui se vautre dans la facilité la plus éculée en multipliant les sous-intrigues qui trouveront toutes une résolution ultra-attendue dans la bataille finale (spoiler alert : le mauvais tireur devient le Le Harvey Oswald local et le gamin peureux se paye un monstre de trois mètres avec un opinel). Même l’amnésie du héros n’est pas un enjeu fort, et se dilue progressivement dans les coups de pistolet et les poings dans la gueule…
Pour la mise en abime du genre et le décalage, on repassera. Au vu de l’équipe (Spielberg en executive, Howard et Grazer producteurs, Lindelof co-scénariste) et du casting rassemblé, c’est une vraie déception. Reste une série B qui fera l’affaire lors d’un dimanche soir pluvieux, et le plaisir de revoir Harrison Ford…