"Tout ce qui brille" est ce que j’appelle une comédie bien terne, aux éclats éphémères et surtout bien trop rares pour en faire une œuvre qui restera dans les mémoires. Et surtout, ce film ne fait pas rire, ce qui est un comble pour une comédie ! Seul le coup de boule donné en sortie de discothèque arrache un étonnement jouissif presque coupable. En dehors de ça, c’est l’histoire de deux banlieusardes qui se croient intouchables et qui n’ont rien d’autre à faire d’autre que de gruger tous ceux qui se trouvent sur leur chemin, en y passant tous les clichés de parfaits gamins des cités désœuvrés. A travers du langage propre aux milieux défavorisés et des coups pourris, on les voit irrespectueuses envers les gens en les regardant de haut, en les injuriant, en leur criant dessus, en se moquant d’eux, tout cela dans le seul but de réaliser ce qu’on a envie de faire à l’instant "T". Evidemment, la richesse attire bien des convoitises et on est tenté d’aller se cacher derrière les apparences étincelantes et néanmoins trompeuses des strass et paillettes, et tant pis pour ceux qui ne veulent pas comprendre. Cette comédie n’en est pas une, tout au plus une comédie dramatique avec cette opposition de la vie quotidienne des deux jeunes banlieusardes avec la vie d’un mannequin
qui ne pense même pas un seul moment à s’occuper de son propre gamin
. Au risque de paraître mesquin et surtout très dur avec ce film, "Tout ce qui brille" ressemble fort à une apologie de l’égoïsme. Cependant on ne peut pas renier une certaine morale
(l’amitié est plus forte que tout), mais le fait que l’une des deux héroïnes parvienne à décrocher un boulot de vendeuse dans une boutique de luxe sans aucune qualification autre que le culot tue toute crédibilité
. Seul rayon de soleil dans cette description de la longue et inexorable déchéance sociale, c’est de voir Ely (Géraldine Nakache) faire des câlins dansants sur les pieds de son père. "Tout ce qui brille" est un film qui n’apporte pas d’évasion, ni de rêve, et encore moins de rires, et est, j’ose le dire, largement surnoté. La seule chose que j’ai apprise, c’est : "Djobi djoba", et prenons la tangente vers une autre chaîne dès lors que ce film sera mis à la programmation
, sauf si vous voulez, entre autres, apprendre à utiliser un taxi sans payer, à contourner le service de sécurité d’une boîte de nuit, et à détourner de l’argent en s’appropriant un acte de charité
.