La « fourrière » est une prison pour mineurs où viennent d’être incarcérés trois adolescents aux passés de dealer, de vol avec violence, et de mutilation de flic. Dans cette école de l’extrême supervisée par des gardiens durs et stressés à mort, l’organisation des travaux, activités, dortoirs, douches, trafics, gardiens et hiérarchies entre prisonniers se jouent dans la tension et l’explosion imminente des enjeux et des règles hors des règles.
Humiliation et persécution ne font qu’amorcer un maelstrom insupportable où devenir bourreau devient la seule alternative de respect et de survie pour nos trois protagonistes. L’escalade se voudra de plus en plus forte et inattendue, à coups de poings, brimades, sévices, violences, vols, viols, suicides et vengeances aussi disproportionnées que l’exigent les excès juvéniles et la nature préalablement extrême des délinquants.
Remake de Scum, film de 1979 à l’époque interdit ou censuré, ce film canadien, dans un souci du réalisme et d’intelligence de ne caricaturer personne, nous tord de malaise, de douleur et d’horreur. Inspiré de témoignages réels, une désespérante alchimie que rien ne semble arrêter nous montre comment le système carcéral, la violence adolescente, la mort et le traumatisme basculent de jeunes délinquants en monstres glacés, quand ce n’est pas pire.