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🎬 RENGER 📼
7 226 abonnés
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2,5
Publiée le 18 mars 2010
Après Romanzo criminale (2006), Michele Placido revient sur le mouvement estudiantin qui ébranla l'Italie au milieu des années 60. En pleine période "Mai 68", sous forme de contestations, Le Rêve Italien (2010) n'est pas seulement un film à caractère politique, c'est aussi un film autobiographique (et romantique, entre en ancien policier et une étudiante militante). Avec ses allures de téléfilm, Michele Placido parvient à capter notre attention, de par l'intrigue mais surtout grâce aux acteurs, dont Riccardo Scamarcio & Jasmine Trinca, qu'il avait auparavant déjà dirigés.
Sorte de séquelle à la Buongiorno Notte, de plus hors les images d'Epinal; Michele Placido crée une atmosphère déroutante contenant plusieurs faits inédits dont ces fachistes et communistes réunis ensemble pour la politique et de fait au climat envahi d'une chaleur humaine parfois communative.
Le film est un peu trop premier degré. On dirait que ces jeunes souffrent le martyr dans un état policier. Maintenant ce sont des vieux dans la soixantaine, qui doivent rêver avec nostalgie de cette époque bénie. Et qui sont maintenant encore plus vieux et plus ménoposés que l’étaient leurs parents à cette époque. Comme c’est triste d’être un ex-jeune de cette période si drôle ! Jasmin Trinca est délicieuse. Elle est tellement mignonne qu’on a envie d’en tomber amoureux. Elle a un petit quelque chose de Nathalie Wood. Laura Morante date vraiment de l’époque en question. Et elle est restée magnifique. Les mecs sont tous un peu trop beaux pour être vrais. Trop mannequins. Ça manque quand même d’humour et de self dérision. L’émotion est factice, on n’est jamais atteint. Même le virus de la nostalgie de prend pas. De toute manière, les vrais de l’époque auraient parlé de récupération par la société du spectacle.
Si la première moitié est une reconstitution passionnante des révolutions étudiantes dans l'Italie de la fin des années 60 (un sujet historique trop peu traité en France) avec un excellent travail sur les ambitions de chacun des personnages -étudiants maoïstes, parents dépassés, policiers sans pitié et même les factions fascistes-, la seconde moitié s'embourbe dans un double mélodrame, celui de l'amour secret des deux protagonistes sur le sempiternel principe de l'amour impossible, et celui reposant sur les peurs du jeune frère effrayé par l'idée d'abandonner son père est malade en cas d'arrestation... Allez camarades, sortez les violons!
Sujet très interessant et brillament traité par le réalisateur, avec une pointe d'humour, dans cette Italie révolutionnaire de la fin des années 60, l'histoire de ces étudiants, leurs revendications et les moyens de lutte pour qu'on les écoute, est captivante, le tout interprété par des acteurs sincères et intenses. A noté aussi que les alternances images d'archives réelles/film sont très bien faites, les plans photographiques sont judicieux. On regrettera un peu des détails histoire, parfois, pas assez approfondies. C'est un film de qualité, j'ai passé un agréable moment.
Portée par l'interprétation tendue et déchirante de Riccardo Scamarcio, La Rêve italien fait ressurgir un pan peu glorieux du passé de cette région de l'Europe sous sa période fascisantes, mais est magnifié par le courage et la naïveté de ceux, comme le personnage Nicola, que l'on nommera les "incompris".
Bien loin du passionnant "Romanzo criminale" voici "Il grande sogno" (cette fois-ci traduit et adapté en un plat "Le rêve italien" pour la sortie française), sorte de logorrhée nostalgico-nombriliste sur comment devenir comédien quand on est parti du mauvais pied. Nicola Casella (en fait Michele Placido, sous alias) qui est pauvre, nanti de 7 frères et soeurs et vient des Pouilles misérables intègre une école de police, sur les traces d'un oncle carabinier. Atypique parce qu'intéressé par le théâtre, il est repéré par ses supérieurs et envoyé infiltrer les milieux estudiantins romains - nous sommes en effet fin 67 début 68, et l'Italie des universités est en pleine ébullition libertaire. Il rencontre lors de sa tâche d'espion la très bourgeoise et idéaliste Laura et entame une histoire d'amour avec elle. Las, la force publique ayant abandonné ses travaux de reconnaissance, Nicola ayant réintégré l'uniforme et étant au nombre des assaillants de la faculté occupée, ses affaires se gâtent avec sa belle, au nombre des personnes arrêtées. Quelques péripéties plus tard, Nicola a quitté la police et réussi à entrer au Conservatoire. Ayant trouvé sa voie, il retrouvera Laura, de plus en plus militante et engagée, recasée avec Libero, camarade étudiant et prolétaire, d'ailleurs son premier choix sentimental, et la séduira encore, façon brève rencontre, sur fond de deuil familial annoncé et de compromission anarchiste d'un jeune frère. Cette tranche de vie avec la chienlit soixante-huitarde, version transalpine, en toile de fond est de médiocre intérêt. Seuls quelques beaux mouvements de caméra pour les scènes de foule, et l'honnête performance des acteurs, sauvent (un peu) l'ensemble d'un épais ennui.
Il faut se méfier de ses souvenirs de jeunesse, de ses idéaux et de ses rêves d'un monde meilleur. Qui plus est quand on est devenu un artiste, comme Michele Placido, et que la nostalgie (camarade !) vous incite à concocter un pot au feu où lutte idéologique et romance amoureuse forment un singulier mélange. Autobiographique, Le rêve italien est un film brouillon et parfois indigeste avec quelques moments séduisants (l'interprétation y est pour beaucoup : Jasmine Trinca, belle comme une aurore) qui brouillent notre perception. Malheureusement, on ne sort guère des clichés de l'époque, fût-elle italienne, cette ambiance soixante-huitarde que le cinéma transalpin a déjà traité, et bien mieux, auparavant. Le rêve italien n'a pas l'énergie bouillonnante de Romanzo criminale avec ses affèteries inutiles (ralentis, passages subits au noir et blanc ...), et n'évoque que de façon lointaine les films engagés des Bellochio, Bertolucci ou Rosi. Manque de rigueur, excès d'attendrissement pour une ère révolue ? Sans doute. Le film ne manque pas d'un certain charme, mais de façon vraiment trop diffuse pour aimanter son public.
Je viens d'aller voir le nouveau film de Michele Placido et c'est vraiment magnifique. Les acteurs jouent très bien et sont beaux, c'est émouvant et juste. Le Rêve Italien est pour moi, encore plus réussi que Romanzo Criminale. A voir absolument.