C’est quand la fin ?
Depuis la fin des années 1990, la comédie américaine est une affaire de bandes, tantôt concurrentes, tantôt alliées, souvent perméables. Ici, dans la famille Appatow, je demande la branche Rogen.
Seth Rogen invite à LA son pote Jay Baruchel qui vit au Québec. Le plan, c’est de se défoncer la tronche et d’aller à la pendaison de crémaillère du pote de Seth, James Franco. Ils y retrouvent Jonah Hill, Michael Cera et d’autres gugusses du même acabit. Et là, c’est la fin du monde à l’extérieur de la maison.
C’est au départ l’adaptation au format long d’un court métrage de 2007. Dans ces cas là, il est toujours bon de se rappeler que rallonger la sauce n’est pas toujours une bonne idée. Surtout quand il n’y a pas assez de moutarde. La première demi-heure fonctionne du tonnerre pour peu qu’on connaisse le who’s who du milieu. Les blagues fusent et chacun dans son propre rôle joue avec son image. C’est légèrement salace et plutôt piquant voire franchement drôle. Ça pourrait même être vu comme une chronique hollywoodienne à l’ironie mordante. Mille fois hélas, cette fraîcheur ne durera pas. Sitôt les survivants enfermés dans la baraque, ça tourne à vide. Et plus les minutes passent moins on comprend l’intérêt de tout ça. L’intrigue devient lourdingue et n’avance pas, tout le monde surjoue à mort, chaque personnage devient très agaçant. Ça et là, il reste bien quelques trucs inattendus (la séquence avec Emma Watson par exemple) mais globalement, on s’ennuie ferme.
C’est là qu’on en revient à notre histoire de bandes de potes. La moralité de cette histoire, qu’on pourra répéter à l’envie concernant tout ce monde là, c’est que ce n’est pas parce que tu écris un film avec tes copains et que tu le trouves drôle qu’il en sera de même pour le spectateur. Il est des choses qu’il faut savoir garder pour soi. Et deuxième adage toujours utile : les blagues les plus courtes sont souvent les meilleures.