Massacre au camp d’été (Sleepaway camp) est un petit film d’horreur agréable, qui, bien qu’ancien maintenant reste tout à fait intéressant. Il appartient à cette vague de slashers des années 80, et se trouve plutôt dans le haut du panier. Il bénéficie d’abord d’une interprétation convaincante, surtout de la part de l’actrice principale, Felissa Rose. A la fois mignonne et inquiétante de par son mutisme, de par ses attitudes, Angela Baker est une héroïne solide et travaillée, qui tranche avec le tout venant. Rose lui donne une belle épaisseur, et joue avec justesse. Jonathan Tiersten n’est pas mauvais non plus, et globalement malgré un casting jeune, Sleepaway camp ne s’en tire pas mal. En dehors du personnage principal, c’est un peu stéréotypé, mais enfin ce n’est pas non plus là que l’on attend franchement le film. Coté scénario, le déroulement de l’histoire est plutôt banal, alternant scènes typiques d’un camp de vacance (disputes dans les dortoirs, amourettes, activités sportives…) et scènes de meurtres. Les mises à mort sont assez originales, et bien que farfelues pour certaines, elles sont bien amenées, et certaines font preuve d’un sadisme plaisant (dans les cuisines par exemple). Néanmoins le gros point fort de l’histoire est sa conclusion, tout à fait inattendue (l’une des plus surprenantes de l’histoire du cinéma sans nul doute). Même si elle n’explique pas tout, et si on peut considérer que c’est tiré par les cheveux, pour ma part elle est culottée et termine sur une note singulière un film au demeurant assez banal. Visuellement Sleepaway camp ne fait pas des miracles, avec une photographie fadasse, pas assez contrastée et des décors moyens. Heureusement la mise en scène rattrape un peu le coup, Hiltzik ne se débrouillant pas mal avec une caméra. Il y a aussi des séquences dans lesquelles l’atmosphère s’installe bien, faisant monter la tension avec un certain talent il faut l’avouer. Je relève aussi la musique, et surtout le thème d’Angela, qui conclue le film et se fait vaguement attendre à un moment dans le court de l’histoire. C’est un bon morceau typique des années 80 qui fait plaisir à entendre et aurait mérité d’être mieux et davantage exploité.
Au final Sleepaway camp est un petit slasher bien rythmé, pas d’une violence excessive mais doté de quelques effets horrifiques sympathiques et d’une atmosphère prenante. Emmené par une Felissa Rose qui trouvait là son rôle le plus fameux, l’ensemble est clairement divertissant, et mérite le détour pour les amateurs du genre. La fin reste un classique et ne serait-ce que pour elle, 1 heure 20 ce n’est pas extrêmement long à passer. A voir donc.