Oulà, celui là il faut le réserver aux amateurs les plus hard de films de zombis. C’est vraiment spécial.
En fait c’est la jaquette qui m’a attiré vers ce film, mais force est de constater que le film est nettement moins fun que prévu. D’abord les acteurs jouent globalement comme des patates. Certains sont à peu près soft, c’est le cas du militaire noir, d’autres offrent des personnages vraiment barrés et finalement assez mémorable (le type qui découvre le fut par exemple) mais dans l’ensemble c’est du n’importe quoi. Entre les acteurs totalement en roue libre (le type noir de la bande de jeune est insupportable) et ceux qui ne font strictement rien (globalement le reste de la bande de jeune, sauf peut-être la fille héroïne qui est elle aussi à peu près potable), il n’y a plus grand-chose de bien bon. Par ailleurs pour une production Troma j’ai été assez surpris de ne pas sentir plus de délire quant aux personnages, quelques-uns seulement assumant véritablement ce coté là.
Cela vaut d’ailleurs pour le scénario. Redneck Zombie est en effet finalement pas très drôle, offrant quelques moments comiques substantiels, mais sans plus. Il se montre même beaucoup plus sérieux dans sa dernière partie. Le rythme est de surcroit souvent inégal, du fait d’une longueur clairement trop importante (1 heure 30) pour un film qui n’a pas grand-chose à dire. En fait Redneck Zombie apparait comme un point de départ barré, mais n’allant pas au bout de son concept, de ses idées, et ce n’est que par intermittences que le spectateur retrouvera l’âme Troma. Je note aussi des passages vraiment remplissages (la séquence psychédélique dans la grotte).
Visuellement c’est du n’importe quoi. Le réalisateur a beau s’appeler Périclès, porter le nom d’un héros grec n’est visiblement pas suffisant ! C’est tourné comme un film familial de vacance, et je peux vous dire que la scène de la super-attaque zombis tient énormément d’une partie de trap-trap entre pote dans un pré du coin ! Le montage relève lui aussi du très médiocre, avec une séquence dans une voiture qui est absolument illisible. Ce n’est malheureusement pas une photographie terriblement baveuse, verdâtre, qui donnera une meilleure impression, ni les décors, réduit donc à quelques coins de campagne sans aucun relief. Les effets horrifiques sont ultra-artisanaux, mais c’est peut-être le meilleur élément du film, en revanche il y a des effets visuels pour les scènes psychédéliques affligeantes de nullité. La musique enfin ne relève pas le niveau. J’ai rarement entendu quelque chose de plus insupportable. Ce n’est même pas digne d’un gamin qui tape sur des boites en métal, et ca brule les oreilles par moment (notamment sur la fin lors d’une attaque contre l’héroïne par un zombi). En gros on ne peut même pas espérer se faire plaisir avec un bon thème eighties ringard mais sympathique.
Redneck Zombie est donc à peine au dessus de La revanche des mortes-vivantes dans le genre film de zombies. C’est techniquement d’une médiocrité qui confine au génie. Je peux vous dire que le film est très fauché, et ca se sent à tous les étages. C’est interprété très médiocrement, malgré quelques acteurs qui parviennent « un peu » à faire illusion, et l’histoire ne rattrape absolument pas ces mauvais points, s’avérant fade coté humour, et mollasse malgré quelques meurtres qui redonneront de temps en temps de l’intérêt. J’hésite entre 0.5 et 1. Du fait de l’âge du film, de son minuscule budget, de quelques acteurs méritants et des effets horrifiques pas si mal faits et parfois amusants (quelques répliques sont aussi drôles), je pousse jusqu’à 1, mais Redneck Zombie est très évitable, et sa jaquette ne doit surtout pas vous tromper : non il n’y a pas de charmante fille en mini-short qui se fait bouffer par des zombis dans ce film.