John Carter incarne toute l'ambition de Disney de s'imposer sur un théâtre que le studio peine à revendiquer par son absence relative et les faibles revenus que ses films du genre génèrent : la science-fiction. En plaçant Andrew Stanton, réalisateur du remarquable Wall-E, à la tête de cette nouvelle épopée homérique, la volonté des producteurs était clairement de réaliser un maximum de profits sur une œuvre audacieuse, mythique, à l'univers original qui aurait de toute évidence crée l'émoi chez les amateurs du genre. Malheureusement, à vouloir faire trop commercial, Disney n'est pas parvenu à la hauteur des ses exigences et finalement, John Carter peut se révéler relativement décevant sur de nombreux plans. Malgré un budget titanesque, presque indécent, de 350 millions de dollars marketing compris, John Carter a tout de même souffert d'une faible médiatisation qui ne lui permit guère de s'imposer au Box Office international, et cela dès les premières semaines de sa sortie. Le casting ne s'est pas non plus révélé à la hauteur de la production, avec des acteurs inexpressifs, creux, relativement peu convaincants. Quant au scénario, bien que s'inspirant assez fidèlement du célèbre Cycle de Mars, œuvre de l'écrivain et pionnier de la science-fiction Edgar Rice Burroughs, le film semble n'y avoir retenu que les scènes d'action qui se révèlent continues, à défaut de nous immerger d'avantage dans le fabuleux univers de Barsoom, nous livrant finalement une aventure conventionnelle sans grand intérêt. Cependant, bien que la 3D ne se soit pas révélée extraordinaire, les effets spéciaux et la beauté des paysages permettent néanmoins à John Carter de s'imposer comme un véritable et spectaculaire Planet Opera avec de nombreuses scènes grandioses qui réconcilieront les spectateurs. De plus, en dépit de ces nombreux défauts, on ne s'ennuie guère un seul instant devant cette aventure à l'esthétique originale et complètement inédite qui a le mérite d'illustrer au cinéma un des premiers thèmes de l'histoire de la science-fiction. La bande originale, composée par Michael Giacchino, se révèle également très réussie et digne de cette aventure épique qu'elle rythme avec des thèmes époustouflants. Malheureusement, son échec commercial ne nous permettra pas de profiter d'avantage de la richesse de cet univers, du fait de l'annulation de la trilogie originellement prévue. En espérant que le naufrage de ce titan serve de leçon aux grands studios de production, qui, au nom du profit, sont allés jusqu'à dénaturer des oeuvres mythiques pourtant si prometteuses.