Le parcours quasi christique de Sylvie Testud dans ce film pratiquement muet qui lorgne parfois du côté de Jacques Tati. Cette tragicomédie est belle et touchante malgré parfois une froideur un peu lourde (humour... ). Un scénario et une interprétation exceptionnel pour ce film atypique et hautement recommandable. Ou comment vivre la jalousie du miracle au milieu de la souffrance et du désespoir .
Quel regard étrange tu poses sur ce film mister, je ne l'avais pas du tout envisagé comme cela. Je suis totalement en désaccord avec des notions tel qu'"un esprit structuré autour de cet handicap", bien au contraire ! Dans cet environnement où les travers de la nature humaine refont plus que jamais surface, l'héroïne est bien la seule à être entière, intègre et cohérente avec elle-même, c'est d'ailleurs parce que son comportement ne va pas changer après le miracle que le pèlerin est si intrigué par elle, par sa force. Et le fait que le film se termine sur l'image du fauteuil dans lequel elle se rassoit ne signifie pas du tout qu'elle est condamnée, il suffit de regarder l'expression de sérénité sur son visage: elle a retrouvé un sens à sa vie, handicapé ou pas. Et qui n'a pas forcément un lien avec son histoire avec le pèlerin... Sylvie Testud fournit certes ici une belle performance, mais elle n'est pas la seule à jouer aussi bien, ce film ne repose pas sur une actrice, et heureusement d'ailleurs ! Je ne suis pas non plus d'accord sur "l'ambiance Tati", je comprends l'idée mais Tati c'est drôle et burlesque alors qu'ici c'est ironique et cruel. Je rajouterai, en citant la chronique de Télérama.fr Œil pour œil: "Ce n'est certainement pas un film humaniste." Et pour cause, quand on sait que Jessica Hausner a longtemps été l'assistante de Michael Haneke (cf Le Ruban Blanc)... Je rejoins JiMorrison27 sur le fait que quand on sort, on a nous-même l'impression d'être handicapé ! En lisant les critiques spectateurs j'ai été très surprise par les critiques, qui me semblaient être vraiment à côté du film, la plus juste selon moi est celle de ffred. Un film qui vous prend aux tripes et dont on ne ressort pas indemne, encore faut-il en avoir la compréhension et en saisir la subtilité. Cruel et criant de vérité, à voir !!!
L'heroine handicapée dit au début du film : j'ai l'impression que ma vie se déroule sans moi. Le pretre lui repond que si miracle il y a lieu, il est d'abords à l'intérieur de soi. Quand elle retrouve l'usage de ses bras et de ses jambes, elle se réjouit car elle va enfin mener une vie normale, etre comme les autres, et surtout pouvoir aimer quelqu'un, danser, s'amuser ... mais cela ne fonctionne pas, parce que son esprit a été structuré autour de cet handicap. Et changer cela, c'est ca qui aurait été vraiement miraculeux. Elle vit une rémission de sa sclérose en plaques, mais le miracle a l'intérieur d'elle même n'a pas eu lieu. Ces tentatives maladroites sont des échecs, et elle finit par rejoindre sa chaise roulante, continuant a vivre à coté d'elle même, enviant la vie des autres.
Désolant navet où rien ne va. Les dialogues indigestes. Les scènes qui s'enchaînent sans fil conducteur aucun. Une photo indigente. Des costumes dont on se demande si ils signifient quelque chose (les hommes dans un espèce de costume militaire et ces dames en tenue d'infirmière d'après guerre). Un vide sidéral. Un prêtre que l'on nous montre repus, joueur de cartes, caricatural. Bref, une antologie de mal façon. Que diable Sylvie Testud est-elle allé faire dans cette galère ?
Une ambiance qui fait penser aux films de Tati, avec sa caméra fixe posée dans un coin, observatrice des petites manies souvent ridicules des gens. Il manque cependant un peu de consistance et d'idées à ce film touchant qui fait sourire et amuse de temps à autre, mais qui se prend un peu les pieds sur certaines scènes vraiment trop tirées en longueur.
Film très particulier, lent triste, long, sans vraiment de saveur, très "3ème" personne, lointain voir inaccessible. A la lecture des commentaires et de part leur diversités, chacun fera siens ses commentaires sans vraiment convaincre comme le film d'ailleurs. S'il faut lire entre les lignes, et bien ! c'est pas évident du tout. Juste les quelques instants où Testud qui a cette magie de réveiller un film, le reste est un mélange assez tortueux de prises de positions silencieuses. Pour y avoir été, ce n'est pas comme cela. 1/5 pour Testud, le reste hum ! hum ! (déçu !)
e dernier film se déroulant à Lourdes que j'ai vu était Le miraculé de Mocky ! On en est loin ici. Je m'attendais à quelque chose de très religieux mais ce n'est pas vraiment le cas. Si la foi et Dieu sont largement présents ce n'est pas le thème du film. Au contraire, on est plutôt devant une bonne dose d'ironie et de décalage. Au final un film sur la solitude et la difficulté des relations humaines. Valide ou handicapé, les problèmes restent les mêmes. Ce n'est pas parce qu'on est sur ses deux jambes que la vie est plus facile. Jessica Hausner filme Lourdes et ses personnages avec une certaine distance froide mais sans jugement aucun. Même si l'exploitation lucrative de la la foi et de l'incrédulité est bien rendue. Pour y être aller, j'ai trouvé cet endroit d'une tristesse et d'une froideur sans pareil, alors que pour les pèlerins cela est censé être tout le contraire. La réalisatrice autrichienne a bien rendu ce sentiment je trouve. Le scénario est précis, laissant plus la place aux regards et aux silences, imposant une ambiance presque fantastique, la scène finale sur la soirée d'adieu est un grand moment. Sylvie Testud, qui a eu le prix de la meilleure actrice européenne pour ce film (mais ce n'est pas précisé dans l'onglet Prix et nominations d'Allociné...) est vraiment très bien, jouant tout sur les silences (elle passe les trois quarts du films immobile). Léa Seydoux et Bruno Todeschini l'accompagnent avantageusement ainsi qu'une Elina Löwensohn assez incroyable en chef de groupe de l'ordre de Malte. Un film assez bizarre donc, loin de toute bondieuserie attendue, ironique, pessimiste, parfois drôle et décalé mais, même si cela peut paraitre contradictoire, jamais irrespectueux. Et on en sort pas plus convaincu sur les vertus de Lourdes que sur la nature humaine...
Le miracle ne tient-il pas bien plus sur la force de la croyance que sur la réalisation ? C'est-à-dire, n'est-ce pas l'esprit seul qui engendre le miracle et ce même miracle engendrée qui pousse à sa reconnaissance ? .. Possiblement rebutant, effrayant, repoussant du fait des thèmes abordés, 'Lourdes' se pose immédiatement comme un film lent, doux, savoureux, immensément suggestif et abominablement intelligent.. Avec des acteurs magistraux, l'action est portée avec légèreté, les silences maitrisées par les regards et les gestes ; et ce tout, cette perfection dans la réalisation, entraine des réflexions cachées, des questions dissimulés où la moindre parcelle de l'être et de la pensée est suggérée avec la discrétion ( du Bon Dieu pourrait-on dire ).. Et si 'Lourdes' n'insiste que très peu sur les émotions et le sentimentalisme, c'est en profondeur que l'on trouve la vérité ou du moins qu'on la recherche ; le film parvient même à nous atteindre nerveusement ; miracle ou guérison ? Les jambes se resserrent, le souffle se coupe et c'est sur un dernier regard équivoque à nouveau que l'action se referme, un regard à l'image du film, souple, fin, vaporeux, incertain, un regard qui dépendra de celui du spectateur.. A voir !!
Lourdes est un film à la fois puissant et déconcertant. D’un côté Jessica Hausner nous prend par la main pour une visite reportage sur les pèlerinages où se mêlent respect et cynisme devant cette machine à espoir mystico-commerciale, de l’autre elle s’attache à une analyse de la foi, de l’incrédulité et de la souffrance du handicap à travers le personnage d’une Sylvie Testud fascinante d’expression silencieuse et de puissance du regard. Dénué de toute bondieuserie et de jugement tranché sur un catholicisme absolu, ce film peut générer un sentiment de frustration tant le spectateur se retrouve seul face à un si large questionnement. Mais c’est peut-être là qu’il trouve l’essentiel de sa force.
Le mérite de ce film est de nous faire découvrir la réalité du pèlerinage à Lourdes. Sylvie Testut est excellente dans son rôle, tout en retenue. L'ambiance est très bien rendue, de même tous les non dits entre les personnages et leur questionnement existentiel. Bien que le film se déroule très lentement, à aucun moment on ne décroche. A voir
Difficile d'adhérer tant le rythme est lent. Pourtant une description tout en impressionisme plutôt bien sentie de cet univers si particulier des pèlerins. Il faut attendre la scène finale pour percevoir enfin de l'émotion dans ce film singulièrement sombre et pessimiste sur la nature humaine.
A part pour sa lenteur et son manque de rythme (finalement bien compréhensibles vu le thème abordé), j'ai bien aimé ce film qui semble être une sorte de documentaire sur un groupe de pélerins à Lourdes. Chacun est plein du secret espoir d'une hypothétique guérison et cela est fort bien décrit, ainsi que le poids de la détresse physique et morale de tous ces gens. Sylvie Testud est vraiment très bien en "guérie" dont on ne sait pas trop en fait si elle est miraculée ou si elle a bénéficié d'un sursis temporaire... Les réactions des autres membres du groupe, pélerins et accompagnants, sont bien traduites.