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PhilippeToile
43 abonnés
740 critiques
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4,0
Publiée le 7 août 2011
Lourdes est un film à la fois puissant et déconcertant. D’un côté Jessica Hausner nous prend par la main pour une visite reportage sur les pèlerinages où se mêlent respect et cynisme devant cette machine à espoir mystico-commerciale, de l’autre elle s’attache à une analyse de la foi, de l’incrédulité et de la souffrance du handicap à travers le personnage d’une Sylvie Testud fascinante d’expression silencieuse et de puissance du regard. Dénué de toute bondieuserie et de jugement tranché sur un catholicisme absolu, ce film peut générer un sentiment de frustration tant le spectateur se retrouve seul face à un si large questionnement. Mais c’est peut-être là qu’il trouve l’essentiel de sa force.
« Lourdes » traite logiquement des pèlerins qui y affluent, et des « miracles » qui peuvent s’y produire. On aurait pu avoir un film bigot. On aurait pu avoir un film athée et critique. On n’a ni l’un ni l’autre. Sans dire de faire un film à thèse, ce qui manque donc au film de Jessica Hausner, c’est bel et bien un point de vue. Le film dure 1h40. On pourrait sincèrement en couper la moitié. Tout d’abord, le personnage incarné par Léa Seydoux ne sert à … rien. Et même quand il s’agit de ne rien jouer, Seydoux se fait remarquer par sa platitude. Pourquoi on la voit partout, je l’ignore… Sylvie Testud elle-même n’a pas grand-chose à jouer, il n’y a pas à s’extasier sur sa prestation. Cependant, le film ne manque pas de certaines qualités. Ses longs plans-séquences sont intéressants, et souvent très bien cadrés. La façon dont Hausner fait intervenir les seconds rôles (autres pèlerins, membres de l’Ordre de Malte) fait penser à Tati. Est-ce volontaire ou non ? Toujours est-il que ça pourrait être le bon point du film… si les acteurs qui tenaient ces rôles n’étaient pas allemands ou autrichiens, et donc (mal) doublés en français. Ca m’a rappelé le glorieux temps des co-productions franco-italiennes, et ce n’est pas un compliment…
Film très particulier, lent triste, long, sans vraiment de saveur, très "3ème" personne, lointain voir inaccessible. A la lecture des commentaires et de part leur diversités, chacun fera siens ses commentaires sans vraiment convaincre comme le film d'ailleurs. S'il faut lire entre les lignes, et bien ! c'est pas évident du tout. Juste les quelques instants où Testud qui a cette magie de réveiller un film, le reste est un mélange assez tortueux de prises de positions silencieuses. Pour y avoir été, ce n'est pas comme cela. 1/5 pour Testud, le reste hum ! hum ! (déçu !)
Ce film est un film de réconciliation entre croyants et non croyants. Nous assistons à ce pélérinage à Lourdes avec le regard détaché de Sylvie Testud, remarquable interprétation du reste. Autour d'elle, il y a tous les regards, toutes les expressions de visage, tous les sous-entendus que le réalisateur a su si bien faire transparaître par le biais des nombreux seconds rôles. La fin du film est ouverte et laissera au spectateur penser ce qu'il veut: c'est bien là toute la force, mais aussi toute la faiblesse du film.
Lourdes est un film à l'opposé des Blockbusters qui trustent le box-office français en ce moment. Dire cela est comme une évidence tant Lourdes est contemplatif, où le temps est comme suspendu, et son histoire, toute simple. Tout comme la réalisation, d'une modestie absolue. Et que dire de Sandrine Testud ? Elle est simplement touchée par la grâce tant son jeu est d'une finesse absolue. 27 copies en 1ère semaine pour un film comme cela (vs 815 pour Harry Potter), c'est quand même un peu décourageant...
Avec un titre pareil, je m'attendais à un miracle ... Mais le miracle ne s'est pas produit ... Lourdes n'est pas un film ... c'est au mieux un mauvais reportage d'une heure trente sur le pèlerinage et les pélerins ... Mais à l'inverse d'un (vrai) reportage ou l'on peut être pris aux tripes par l'histoire des personnages, ici c'est tout l'inverse ... La réalisatrice à effacé (volontairement ou involontairement) toute trace d'humanité dans le jeu des acteurs qui sont tous aussi expressifs que des comateux ... Si s'est un exercice de style, il est raté ... 1h30 de film, 20 dialogues à tout casser et un rôle a oublier bien vite pour Sylvie Testud et Léa Seydoux ...
J'ai été assez déçue par la fin mais l'ensemble a le mérite de mettre en évidence tout le paradoxe commercial qui gravite autour de cette ville. Un documentaire aurait largement fait l'affaire à mon avis. Le tout est plat, sans émotion, c'est dommage. Je m'attendais à mieux. Sylvie Testut est formidable
Le pire est arrivé ! La Sarkozye cinématographique a produit son chef d'oeuvre, un éloge du rien et de la misère existentielle, le tout servi par une comédienne qui, déjà normalement n'est pas bonne, mais ici donne le pire (ça tombe bien !).... eh oui l'instituteur n'a pas la même place que le prêtre dans la vie des jeunes français.... ça se termine par un machin comme celui-ci forcément !
J'ai vu ce film par erreur voulant voir le documentaire du même nom. Le résultat n'est pas terrible. C'est lent, la réalisatrice n'a pas grand chose à raconter ce qui ne l'empêche pas d’enchaîner d'interminables plans fixes dont les significations m'ont souvent échappées. On passe tout de même 20min sur le thème : spoiler: "il est difficile d'avoir été choisi pour être la miraculée". Perso je m'en fous pas mal. On saura grée à Jessica Hausner de ne pas sombrer dans le catho bashing facile même si les réponses du curé restent désespéramment creuses. Sans beaucoup d'originalité on fini par une chanson mais on ressent peu d'émotion car on s'est à peine attaché à des personnages aux dialogues quasi inexistants et aux interprétations inégales (la scène du baiser au sommet de la montagne est vraiment pathétique) . L'intérêt principal de ce film est qu'il m'aura permis de découvrir qu'à Lourdes, seulement 5 guérisons miraculeuses ont été validées entre 1990 et 2018 (0,001%), soit un nombre de guérisons inexpliquées du même ordre de grandeur que celui constaté en milieu hospitalier.
De fond et de forme, malgré une tentative d’originalité poussée et décalée, le film se « vautre » dans un essai tragique de comédie décalée. Long, lent et déconvenue, le film ne brille que dans un dernier élan d’une séquence finale intéressante mais trop, beaucoup trop longue à venir. Etrange.
Magistral récit d'un supposé miracle, "Lourdes" frappe par ses tonalités dreyeriennes qui le mettent à distance tant de la bondieuserie que du pamphlet anticlérical. Glacé et glaçant, mais d'un feu intérieur, voici un film intelligent porté par la grâce de Sylvie Testud.
Attention, il y a des spoilers dans ma critique. Je vous déconseille de la lire si vous n'avez pas vu le film. On aurait pu craindre un pamphlet ou un plaidoyer sur Lourdes mais Jessica Haussner évite habilement cet écueil. Le regard sur la ville de pèlerinage n'est pas naïf pour autant, elle filme la commercialisation de la religion et parfois même la déshumanisation de certains rituels. Le regard n'est pas non plus trop acéré, au contraire même, que dire de cette scène où l'un des pèlerins explique que lors de la fin de son séjour lourdais il va être seul. L'homme vit là les meilleurs moments de son année, entouré par des gens qui partagent la même foi que lui. Lourdes est un film sur la détresse humaine et sur la foi. Il y a des scènes vraiment touchantes dont je ne parlerais pas ici pour ceux qui ne veulent pas être spoilés. Certes, le film aurait pu se montrer plus loquace en terme de plans sur la ville de Lourdes. Car Lourdes c'est aussi la foule et le bruit. En plus, cela ne semblait pas très difficile à faire. Un petit travelling sur une file d'attente par exemple aurait pu faire l'affaire. Le plan aurait dénoté dans les plans fixes que préfère Jessica Haussner et aurait donc permis d'encore plus sortir du lot.
Arriver à faire un film aussi équilibré sans tomber dans la gloire ou le mépris de Lourdes était une gageure que Jessica Hausner a réussi. Comme elle n'est pas française elle n'est pas encombrée de notre si fameux et ridicule cartésianisme et admet donc le miracle. Comme elle n'est pas bêtement croyante elle sait bien que l'être humain peut aussi être mesquin, jaloux, tyrannique. C'est donc de toutes ces réalités, ces ambivalences que sont tissés ses personnages. La dualité entre le personnage incarné par Sylvie Testud et celui de sa voisine de chambre est très intéressante. La voisine croit profondément et est profondément altruiste...mais comme ce sont ses raisons de vivre, comme tout bon sauveur, elle n'admet finalement pas que la victime n'en soit plus une. Quant au personnage de Sylvie Testud, il est juste dans la vie, pas dans la foi ni l'engagement, mais inversement il accepte les choses bonnes ou mauvaises sans se résigner. Et qui sait si sa guérison miraculeuse ne tient pas plus à l'envie de danser avec l'homme qui l'a séduite qu'à autre chose ? L'intérêt du film tient sans conteste dans la subtilité des personnages et les pistes qu'elle ouvre. Personnellement je n'ai aucune admiration pour les rôles physiques, ils m'agaceraient même plutôt. J'ai donc trouvé le personnage de la voisine de chambre et l'actrice beaucoup plus intéressants que le personnage et le jeu de Testud. Bruno Todeschini est également excellent de sobriété. La mise en scène est également tout à fait honorable.