Comédie tragique et crue, critique féroce de la société du bien-être et de la consommation, La Grande bouffe a été un succès retentissant auprès du public, bien que mal accueilli à Cannes. Ecrit avec son fidèle collaborateur Rafael Azcona (La Dernière Femme, Rêve de singe, Y'a bon les Blancs, etc...), le film est une bouffonnerie salace au ton provocateur et satirique.
Marco Ferreri restera l'un des auteurs italiens les plus caustiques. Signant des films moqueurs et corrosifs tels que Le Mari de la femme a barbe, La Grande bouffe, Contes de la folie ordinaire, Journal d'un vice, il s'entêtera à critiquer une société privée d'authentiques valeurs.
Siflé au Festival de Cannes 1973 où il concourait pour la Palme d'Or, La Grande bouffe y a tout de même récolté le prix Fipresci (Fédération Internationale des critiques de films).
Marco Ferreri dresse le portrait de quatre amis, représentatifs de la bourgeoisie, qui s'enferment dans une villa à la périphérie de Paris afin de "mourir en mangeant". L'occasion de réunir un quatuor de choc : Marcello Mastroianni, homme de succès, le chef cuisinier raffiné Ugo Tognazzi, Michel Piccoli et Philippe Noiret.
Marco Ferreri a souvent été comparé au cinéaste mexicain Luis Buñuel pour son goût à explorer les vices et le peu de vertu de la bourgeoisie de l'époque en y insufflant une grande part d'ironie également.
Après La Grande bouffe, le duo se reformera en 1977 pour Rêve de singe et en 1983 pour L'Histoire de Piera.
Le film a été tourné dans une villa rue Boileau dans le 16ème arrondissement de Paris.