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Akamaru
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1,0
Publiée le 17 mai 2013
Pas besoin de tourner autour du pot. J'ai détesté cette comédie bouffonne et satirique,qui fait du mot provocation son cheval de bataille. En 1973,Marco Ferreri filmait 4 stars reconnues(Philippe Noiret,Marcello Mastroianni,Michel Piccolo et Ugo Tognazzi)dans une grande demeure bourgeoise,le temps d'un week-end riche en excès. Le film tourne autour de la consommation du sexe,et surtout celle de nourriture jusqu'à écoeurement. Il ne s'interdit aucune impudeur,aucune limite morale et ressemble en cela à du Luis Bunuel par son côté dérangeant et descente en règle des mœurs de la bourgeoisie d'époque. "La grande bouffe"(1973)fit évidemment scandale à sa sortie,mais fut un carton box-office français(3 millions d'entrées),les promesses sulfureuses y étant pour beaucoup... Mais le temps est outragement long dans ce film salace pour être salace,creux derrière sa volonté de montrer diverses crises de la quarantaine,et partant dans tous les sens. Bref,c'est loin d'être culte à mes yeux.
J'aime la manière de Ferreri de travailler (ou de faire travailler) sans filets ses acteurs, lui-même, de faire un film à partir d'une idée, d'une impulsion. Il y avait beaucoup de Bunuel en lui, avec les risques inhérents à ce genre de personnalités. "La grande bouffe" est un film raté, non dépourvu d'ambition, mais auquel on ne croit guère. Si les gens ont été choqués par ce film, ils n'avaient que ça à faire. J'écris ceci 40 ans après sa sortie, les rapports nord-sud (comme on dit si bien avec cette hypocrisie si arrangeante) ne se sont nullement arrangés, le rapport à la nourriture reste plus que crucial... mais bon, c'est tout! Si dans "I love you" Ferreri a mit le doigt sur un des maux de l'Epoque, il avait raté le coche en 73. La mise en scène semble exsangue, le propos se délaie, et il y a de meilleurs moyens d'effarer le bourgeois que d'enchaîner/alterner les boustifailles, les pets et la pornographie. Mention spéciale à Ferréol, capable de se sortir de n'importe quel rôle, grande dame de l'écran, comme on le verra plus tard dans "Despair" de Fassbinder. Les autres? Ils sont là sans y être, comme un impuissant dans un club échangiste.
Un suicide culinaire ou partir par la grande porte. L'outrance à mort. Les mots "chef d'oeuvre" retrouvent leurs lettres de noblesse avec ce film, partie fondamentale de la culture cinématographique.
Causant un grand scandale lors de sa présentation au Festival de Cannes, "La Grande bouffe" a obtenu ce qu'il cherchait : provoquer les gens et leur montrer à quel point l'être humain n'a essentiellement que deux besoins (la bouffe et le sexe) qui, poussés à l'extrême, deviennent quelque chose d'absolument répugnant. Ici quatre amis, interprétés par quatre acteurs de talent (Noiret, Tognazzi, Piccoli et Mastroianni) vont passer des jours à se gaver de nourriture jusqu'à en crever. Excessif et dégoûtant, le film est souvent dérangeant mais sous allures tapageuses, il n'en reste pas moins relativement intelligent, critiquant bien évidemment la société de consommation. Et la mise en scène de Ferreri a beau être banale, il truffe son film de séquences particulièrement cultes, tendant comme Philippe Noiret le dira : "un miroir aux gens et ils n'ont pas aimé se voir dedans. C'est révélateur d'une grande connerie."
Il fit scandale à l'époque, Considérant que dans la vie, il n'y a que la bouffe et le sexe qui compte, quatre amis décident de finir leur vie de cette façon. Des critiques autoproclamés et des découpeurs de pellicule en quatre nous ont pondus des analyses farfelues sur le sens caché du film qui serait donc un pamphlet contre la société de consommation ! Ben, non, ce n'est pas un film à message, ce n'est (et cela n'a rien de réducteur) qu'un excellent exercice de style. La mort d'Ugo Tognazzi entre les doigts (c'est le cas de le dire) d'Andréa Féréol, est une scène d'anthologie.
Malgré l'ivresse de l'excès, qui s'acharne encore de nos jours sur les tranches privilégiées, on savoure ou on déguste devant l'inertie de ces quatre fumiers, toujours plus sympathiques avec le temps et les regrets, pour ces belles gueules du ciné.
Un film considéré comme culte, très marquant, et donc à voir une fois au moins dans sa vie. Le côté décalé et esthétique du film lui donne une bonne prestance mais, peut être parce que j'en atendais trop, j'ai trouvé ce film sans plus.
Je m'attendais à un film plus bon enfant, dans un esprit plus crétin, sales gosses. Je me suis planté, le film est d'une noirceur crasse, du genre de celles qui collent aux doigts et laissent un sale goût dans la bouche.. Un film qui n'aurait pas pu être réalisé à une autre période que les années 70, et c'est dommage. Une petite déception en ce qui me concerne tout de même...
Alors la le cinéma fait un grand pas. Marco Ferreri prend de force un marché sclérosé avec des idées métaphysiques pour l'époque.
Une génération de comédiens vieillissants accepte de se fragiliser dans un nouveau concept hyper dérangeant détruisant une décennie de rôles plutot conventionnels.
La nourriture principale ingrédient de cette déferlante de victuailles devient une arme suicidaire. On n'ingurgite plus pour subsister mais pour le gain d'une souffrance exigée menant au trépas.
Ces esprits délirants suite aux hectolitres de vins absorbés sombrent volontairement vers la nuit éternelle.
Parasités intérieurement par le mal de vivre, ils se suppriment en malmenant leurs corps qu'ils veulent punir d'avoir pris le pouvoir sur une ligne de conduite d'esprit responsable.
Cet hymne à la bouffe absorbée en masse est révolutionnaire, l'audace prend le pas sur une conventionnalité cinématographique lassante. Un nouveau voyeurisme s'exprime sans limites. Volontairement abject la grande bouffe met en lumière un cinéaste hautement épicurien, autun, paradant sur les marches du festival de cannes fier de son travail.
Insulté, frappé, c'est un chemin de croix pour l'équipe du film endurant jusqu'au bout le déferlement critique d'une foule menaçante et hystérique non préparée.
La grande bouffe va permettre à certains comédiens de se remettre en question notamment Michel Piccoli inaugurant en ces années soixante dix un changement radical dans le choix de ses personnages acceptant des rôles complexes tel que dans « Grandeur nature » de Luis Garcia Berlanga.
La grande bouffe est un film bénéfique, novateur, tout est remis en question. Réalisateur et surtout comédiens renaissent par la provocation, un mot merveilleux mouvementant des esprits endormis par les procédures basiques et sans surprises du métier.
Un incontestable progrès cinématographique, une œuvre d'art surréaliste emblème nauséabond d'une profession osant enfin titiller l'intolérable.
Ca bouffe, ça rote, ça dégueule, ça pète en musique, ça défèque, ça se copule les uns devant les autres (sur des victuailles), ça claque, tous ça en huis clos pendant 2 longues heures, vous allez me dire que c'est un reportage sur un élevage industriel dans le Morbihan où l'on gave des porcs? Non et je m'excuse auprès des porcs, c'est juste "un film culte" censé être une critique de l'humain, des bourgeois, de la société de consommation ou de je ne sais quoi! Bref du vulgaire en veux tu en voilà, une suite de péripéties sans aucune originalité, un scénario nul sans dialogues, juste des excès gastro-sexuels insensés avec un mastroianni dans le personnage d'un mufle type "porno trash". Il ne manquait plus qu'un gars sodomisé et une femme ou même une chèvre violée pour faire la cerise sur la gâteau.
La grande bouffe a été peu compris à sa sortie, très controversé, et hué à Cannes. Philippe Noiret répondit aux critiques : Nous tendions un miroir aux gens et ils n'ont pas aimés se voir dedans, c'est révélateur d'une grande connerie. Tout est dit. Le film le plus scandaleux et excitant à la fois du cinéma français. Il montre avec ironie, provocation et humour loufoque des problèmes et vérités courantes comme la boulimie, la société de consommation dans laquelle nous vivons, et aussi histoire de se moquer de la bourgeoisie trop correct et coincée. Ce qui est encore plus drôle c'est les acteurs qui s'en donnent à cœur joie et s'impliquant dans leur rôle ; il y a de quoi rire, j'imagine même pas le nombre de kilos qu'ils ont pris durant le tournage. Ça a l'air comme ça d'être du grand n'importe quoi mais ça reste vrai dans le fond : tout excès en tous genres est dangereux. Très belle partition au piano, une musique entêtante.
e film de Marco Ferreri mérite amplement son statut sulfureux, car même s'il a (un petit peu) vieilli il garde encore aujourd'hui tout son aspect dérangeant. Sa critique acerbe et outrancière de la bourgeoisie française est à la fois très drôle et tragique, le talent de Ferreri consistant à appuyer là où ça fait mal sans jamais se départir d'un second degré salvateur (quand ça n'est pas du dixième degré) et d'une justesse déconcertante. Surtout que le long métrage bénéficie d'acteurs remarquables, le quatuor Mastroianni/Piccoli/Noiret/Tognazzi. Chacun d'eux représentant une certaine facette de la société bourgeoise : l'un est pilote de ligne, le suivant réalisateur, un autre juriste et le dernier chef cuisinier. Tous les 4 sont réunis pour un week-end orgiaque, avec pour mots d'ordre sexe et bouffe. Ils ont en effet décidé d'en finir avec la vie et pour cela de se gaver de nourriture jusqu'à ce que mort s'ensuive. L'idée est simple mais géniale, et permet à Ferreri de pointer du doigt la dérive de notre société de consommation, thème toujours d'actualité et qui témoigne bien de la lucidité et de la pertinence de «La Grande Bouffe». Certes le rythme s'essouffle parfois, mais l'excellence de la distribution, la qualité de la mise en scène et de la photographie, l'humour ravageur et le mordant du scénario en font une oeuvre tout à fait digne d'intérêt. Irrévérencieux et cynique, un film inoubliable. A voir! [2/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
On m'avait énormément parlé de ce film et j'avais donc une certaine hâte à le voir. C'est fait ! Et comme souvent pour les films dont j'ai tant entendu parlé, je reste un peu sur ma faim (bon le jeu de mots est un peu facile...). Sûrement un des films les plus bizarres du cinéma. ça m'a plus mais pas complètement emballé, j'attendais des dialogues un peu plus profonds, plus critiques, plus acerbes. Je le conseillerais tout de même, pour l'expérience, mais avec modération.
" La Grande Bouffe " est le film qui rendit enfin célèbre Marco Ferreri, cinéaste qui depuis une dizaine d'années avait poursuivi (en Espagne, puis en Italie) une oeuvre mineure, mais très cohérente, d'entomologiste passionné par les perversions et les rites de la vie bourgeoise. Représentant la France au festival de Cannes, le film fait scandale et propulse Ferreri au nombre des meilleurs observateurs de son temps. intervenant au tout début de la " crise " des pays riches, cette fable à base de héros trop nourris choque et fait prendre conscience au public de cinéma qu'il est entré dans une ère de digestion et de recyclage. Le film n'aurait jamais été possible sans la vieille complicité unissant les acteurs et leur confiance dans ce réalisateur qui leur a déjà donné des rôles de vieux enfants têtus et pervers. Le style de Ferreri, inimitable de simplicité, est peut-être ce qui dérange le plus le public de l'époque. Loin de jouer les provocateurs ou les esthètes, celui-ci adopte une façon de filmer affectueuse et distanciée, et raffine son propre système qui consiste à multiplier les angles de prise de vue afin de créer, à la longue, un setiment d'étrangeté né d'une fausse familiarité. La nourriture a beau être le " sujet " du film, elle n'est jamais l'objet-fétiche de la caméra, Ferreri concentrant toute son attention sur la façon dont chacun de ses personnages accepte de se laisser mourir, non par frustration, mais par trop-plein de matière. Ferreri développera cette approche dans ses films postérieurs, particulièrement la " Dernière Femme. " En ce sens, il est un des grands " témoins " des années 1970