Ce film est complètement écrasé par sa réputation, et quand le scandale c’est l’arbre, on a envie d’écarter les branches pour voir si l’arbre cache la forêt. L’idée de départ est géniale, après, je trouve que ça se gâte. Il n’y a aucune proposition morale ou critique sociale,pas même manifeste esthétique. Chaque provocation amène une autre provocation, et une autre, une vraie accumulation de scènes fortes qui s’annulent par répétition. On pourrait l’accuser de vouloir seulement choquer le bourgeois, et se dire: c’est tout? L’histoire qui se déroule dans une sorte de villa cossue, intérieur digne d’un atelier d’artiste ou d’antiquaire, la lumière très soignée, voire vaporeuse, transparente, digne de David Hamilton, prouve que c'est pas tout à fait ça.. Donc c’est le délire d’un artiste sûr de lui, et maître de ses moyens, ok. Si il s’agissait de provoquer le bourgeois, je dirais que c’est pas suffisant pour moi,(d’autant plus que n’étant pas bourgeois, je n’ai pas été plus choqué que ça). C’est très formaliste comme un tableau de maître, et ça reste entre le pamphlet et l’absurde, sans jamais se décider, c’est la force et la faiblesse du film, une fiction limite intello. La pièce maîtresse c’est un quatuor d’acteurs en or massif, et une plantureuse nympho, qui ont des rôles propres à détruire leur carrière ou les faire entrer dans la légende. Le fait qu’ils gardent leur prénom d’origine pour moi c’est assez maladroit, ça ne marche pas, on est pas bête à ce point pour ne pas faire la différence entre l’acteur et le jeu. A voir pour la culture cinématographique, que l’on aime ou pas, mais à voir seulement.