Banlieue 13 Ultimatum est une suite inférieure au premier film, qui n’était pas fameux, mais qui était un film d’action français bien mené malgré tout. Là, c’est juste une suite qui cherche à reprendre la formule mais dans laquelle tout est moins bien.
Bon, tout, peut-être pas complétement. Le duo Raffaelli-Belle ne fonctionne pas mal, et même si les acteurs ne sont pas des foudres de guerre niveau interprétation, il reste les meilleurs atouts du film. Malheureusement, comme je le soulignais en introduction, seul Raffaelli a le droit à des scènes d’action aussi réussies que dans le premier film, David Belle apparaissant ici en retrait, et le parkour étant peu montré. Pour le reste le film s’offre quelques seconds rôles de prestige, avec notamment Philippe Torreton, lequel fait le strict minimum dans un rôle inconsistant, tandis qu’un lot de rappeur est venu faire des apparitions. Bon, globalement les seconds rôles sont très inégaux mais pas vraiment géniaux.
Le scénario est totalement balancé. Le premier film avait un petit intérêt, construisant un suspens un peu balourd mais pas désagréable, et ayant une construction attrayante avec le compte à rebours. Là c’est le genre de suite dont on griffonne l’intrigue en trois secondes. Pas d’histoire, des personnages sortis de nulle part (c’est quoi la relation entre le méchant et Raffaelli ?), de l’action globalement bâclée (le final est affligeant), il n’y a pas vraiment de quoi se divertir, d’autant que les dialogues sont encore plus nuls que dans le premier film. L’ensemble est vraiment pathétique.
Pour le reste Alessandrin s’empare de la mise en scène, et bien que son film soit moins tape-à-l’œil que le premier métrage, il faut avouer que cela ne fait qu’en renforcer la platitude. A la limite le clinquant, les effets de style grandiloquents, cela ne va pas si mal à un film de ce genre, et Alessandrin en dépouillant son film en fait un truc presque téléfilmique parfois. L’action s’en trouve affaiblie. Enfin, niveau décors et photographie pas de grosses surprises. La tonalité est peut-être moins sombre que dans le 1, ce n’est pas trop mal, mais pas tonitruant non plus, tandis que la bande son plaira quand même aux amateurs de musiques urbaines.
Bon, pour être franc Banlieue 13 Ultimatum ne tient pas la route. Ce n’est pas la catastrophe totale, dans le sens où on conserve quand même du rythme, ou le duo principal conserve aussi un intérêt, et qu’il y a quand même une bonne prestation athlétique de Raffaelli. La musique pourra aussi séduire ceux qui aiment le rap. Non, ce n’est pas une calamité, bien qu’on touche à la grosse série B décérébrée (et d’autant plus balourde qu’elle se veut « cérébrée » justement !), mais c’est un produit calibré trop vite emballée et trop vite expédiée. Et en plus on est terriblement dans le consensuel, bien loin de l’humour, parfois noir, du 1. 1.5.