Créée par Charles Exbrayat, Imogène McCarthery est un personnage littéraire qui a vu le jour à la fin des 60's dans le roman "Ne vous fâchez pas, Imogène". Elle sera l'héroïne de sept romans sortis entre 1959 et 1975. Comme tout auteur de romans policiers, Exbrayat a donné le jour à une détective haute en couleurs caractérisée par un amour de l'Ecosse à toute épreuve. Jamais adapté pour le grand écran - à ma connaissance - à ce jour, "Imogène" n'est pas une relecture cinématographique du premier des sept romans mais pioche à droite, à gauche quelques éléments pour bâtir un scénario qui, au final tourne exclusivement, autour du personnage d'Imogène. Derrière la caméra, on trouve le duo Alexandre Charlot/Franck Magnier qui a commencé par écrire des textes pour "Les guignols de l'info" avant de se lancer dans le cinéma où ils ont collaboré à des films très dispensables, occupant des postes variés : dialoguistes pour "RTT", scénaristes pour "Une affaire d'état", "Astérix aux Jeux Olympiques" ou "Bienvenue chez les chtis". Avec un tel CV, je dois avouer d'emblée que j'étais méfiant et que cette idée préconçue s'est vite transformée en ennui interminable. N'ayant lu qu'un seul roman d'Exbrayat - "On se reverra petite" - le personnage d'Imogène ne m'est pas familier et je suis donc très mal placé pour juger du passage de cette héroïne au grand écran. Toutefois, autant la volonté de coller à l'époque est une réussite en soi, autant je doute fort que l'enquête soit autant reléguée au second plan dans les livres. Bien entendu, Imogène McCarthery est un personnage singulier et le fait de vouloir coller à tous les clichés écossais se défend sur le papier, cependant si Catherine Frot en fait des tonnes et tente d'apporter dynamisme et fraîcheur au film, l'intrigue policière est caricaturale à souhait et se vautre allègrement dans une comédie bien en peine de nous faire sourire. Autour de Catherine Frot gravitent Lambert Wilson dans un rôle bien éloigné et moins prestigieux que celui de "Des hommes et des dieux", l'éternel second rôle
Lionel Abelanski en loser lèche-botte
et quelques valeurs sûres du cinéma hexagonale comme Michel Aumont ou Danièle Lebrun dont les prestations s'apparentent à de la figuration.
Tout se passe bien entendu en Angleterre et en Ecosse, l'occasion de nous montrer le joli paysage des Highlands écossais et de plonger dans la culture anglo-saxonne : les Beatles, la haine des écossais envers tous les autres peuples, le rugby, ....
Au final, malgré toute la bonne volonté de l'équipe, le constat est sans appel. Sur les 80 minutes que compte ce long-métrage, à peine 20 valent le détour.