Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
soniadidierkmurgia
1 253 abonnés
4 217 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 13 avril 2016
Metteur en scène reconnu, auteur de soixante dix longs métrages Christian-Jaque n'a pas l'aura des Renoir, Duvivier, Carné, Decoin ou Grémillon, ne pouvant revendiquer aucun chef d'œuvre ayant marqué durablement les esprits. Son éclectisme, s'il ne lui a pas permis d'imprimer un style, lui aura valu de travailler sans relâche sur plus de cinquante ans. "Les bonnes causes" qui arrive au pire moment pour les cinéastes de sa génération, alors que la Nouvelle Vague revancharde met à mal la "fameuse qualité française" dont ils étaient devenus sans l'avoir demandé les détenteurs, est sans aucun doute une de ses meilleures réalisations où il fait étal de tout son savoir-faire. Adaptant un roman éponyme de Jean Laborde, écrivain et chroniqueur judiciaire, il concocte avec Paulo Andréota un récit tragi-comique où les dialogues ciselés d'Henri Jeanson distillent un jouissif parfum de machiavélisme qui sied admirablement au formidable directeur d'acteurs qu'était Christian-Jaque. A partir d'une intrigue classique de machination criminelle ajustée au cordeau, fomentée par une mante-religieuse, se fait jour une opposition entre deux femmes à la séduction diamétralement opposée, soutenues, l'une (Marina Vlady) par son avocat et amant (Pierre Brasseur), l'autre (Virna Lisi) par le juge d'instruction en charge de l'affaire (Bourvil). Ce quartet magique fait feu de tout bois pour nous offrir ce que le jeu d'acteurs proposait alors de mieux à un moment où les jeunes turcs de la Nouvelle Vague prônaient une diction atone et monocorde. Pierre Brasseur génial en ténor du barreau revenu de tout et surtout dupe de rien, montre ici qu'il pouvait être l'égal du grand Michel Simon, Marina Vlady doucereuse à souhait est parfaite en veuve vite consolée, Virna Lisi la grande actrice italienne au charme juvénile est troublante de sincérité quant à Bourvil il démontre un fois de plus que derrière le pitre cauchois se cachait un grand acteur dramatique. A leurs côtés s'ébattent les grands seconds rôles qu'étaient les Jacques Monod , Hubert Deschamps ou Jacques Mauclair. A ce niveau, on voudrait voir plus souvent sur nos écrans une telle "qualité française".
C'est d'abord un festival Pierre Brasseur, complètement déchaîné et dans un rôle taillé sur mesure, il crève l'écran de son talent. Beaucoup de dialogues, peu d'action mais on est scotché. On peut néanmoins s'interroger sur le choix de Bourvil dans le rôle du juge d'instruction, non pas qu'il soit mauvais, mais on a du mal à y a croire. La fin est bancale, que Brasseur ait envie spoiler: de se venger est compréhensible, qu'il se mette à louer la justice est risible . Enfin et ce n'est là qu'un détail mais qu'on m'explique pourquoi l'accuséspoiler: bénéficie-t-elle de circonstances atténuantes ? Si elle avait pris 20 ans au lieu de 8 cela n'aurait rien changé au sens du film. Mais les défauts du film pèsent peu en regard de ses immenses qualités. Et puis cette scène d'anthologie, celle ou Brasseur casse le témoignage du voyeur restera longtemps dans nos mémoires
Un bon film, un film solide.... Vieux de 57 ans (sorti en 1963), sa facture classique a su résister au temps, pour l'essentiel (la justice, et spécialement le procès pénal, est souvent un marché de dupes...). Il est vrai que c'est le très bon professionnel Christian-Jaque (1904/1994) qui est aux manettes de ce désabusé "Les Bonnes Causes", tant à l'écriture (sur un dialogue Jeanson) qu'à la réalisation : un gage de qualité ! S'il fallait retenir deux axiomes mis ici efficacement en évidence, judiciairement parlant, ce serait l'éternel "Cherchez la femme !" (et il y en a deux, en la cause, Marina Vlady et Virna Lisi - c'est une coproduction franco-italienne)....), prolongé in extremis par un "L'ambition et la vengeance ont toujours faim" (pour une fin ouverte). Bourvil (le petit juge au lacet défait) est excellent. Et Pierre Brasseur, en ténor du barreau (un rôle, tout en stature et faconde, qui lui va comme un gant), tout autant.
Une entrée banale, un plat de résistance savoureux et un dessert qui vous retourne les papilles. Voilà le menu concocté par le maître-cuisto Christian-Jaque. Pierre Brasseur est sans contestation l'attraction visuelle et sonore de ce film, il en impose. Bourvil se défend aussi, mais il est nettement un cran en-dessous. Marina Vlady complète à merveille Brasseur, elle joue admirablement la garce vénale. Le spectateur a droit à de beaux échanges à partir de la seconde moitié du film, dommage que le début soit moins relevé.
Film remarquable peu connu et à redécouvrir. Comme on connait le coupable depuis le début, il s'agit de tout à fait autre chose que le découvrir. Le spectateur se demande comment l'histoire va se terminer et la fin est… inattendue. Marina Vlady est tout simplement su-blime !!!
Les Bonnes Causes est un excellent film : des dialogues qui font mouche, beaucoup de suspens, on ne sennuie pas un seul instant, et une thématique très actuelle : la faillibilité de la justice Cest souvent drôle voire cynique, grâce au formidable jeu de Pierre Brasseur et de Bourvil dans leur rôle davocat véreux et de juge dinstruction.
Un film sans concession sur la justice et la perception de la vérité au travers du regard d'un avocat brillant mais machiavélique. Brasseur crève totalement l'écran jusqu'à anéantir un Bourvil désabusé à la fin de l'histoire tant il a compris que la vérité ne naissait que par la façon dont certains la dévoilent. Il faut entendre cette dernière scène avec l'avocat pour nous faire prendre conscience aussi comme Bourvil de l'implacable vérité que l'on fabrique. Excellent
Un grand film, qui n'a pas vieilli, avec des dialogues savoureux et une grande performance d'acteur de P. Brasseur. spoiler: Même la morale est sauve dans ce film très noir.
Une réflexion (lourdaude) sur la justice, sa relativité et les as du barreau. Des personnages au cynisme appuyé et pas toujours crédible. Un beau numéro de Pierre Brasseur.
Superbe film ! Très grand Pierre Brasseur, un Bourvil sombre, loin des rôles qu'on lui connaît, un film policier aux dialogues saisissants. Un crime crapuleux, un avocat véreux, sa maîtresse manipulatrice et sans scrupules, un juge d'instruction incorruptible. Du très bon cinéma. 3 étoiles seulement à cause de la fin qui d'après moi est bâclée quoique convenable.
Un Bourvil talentueux dans le rôle d'un juge d'instruction à l'opposé du genre comique qu'on lui connaît. Ce juge va enquêter sur un décès suite à une injection intraveineuse d'un produit autre que le médicament prescrit et qui incrimine l'infirmière. La femme du défunt tirera profit de cette tragédie avec l'aide d'un avocat notoire . N'est elle pas l'instigatrice de ce crime?
Coécrit et parfaitement mis en scène par Christian-Jaque, " Les Bonnes Causes" est un très bon polar à l'ancienne comme on en fait plus. Soutenu par une bande musicale efficace et des dialogues de Henri Jeanson, le brillant scénario nous offre des scènes grandioses, comme celle de la reconstitution. Cette séquence démontre, s'il en était besoin, la prestance et la verve de l'excellent Pierre Brasseur. Le film nous offre en effet un casting royal, avec Bourvil comme toujours émouvant, et Jacques Monod en procureurs ; pour ces dames : la belle Italienne Virna Lisi et la charmeuse Marina Vlady.
Une mauvaise injection et voilà la jolie infirmière Gina accusée d'avoir assassiné son patient. On saura vite que l'épouse de ce dernier a tout manigancé. En dépit de son sujet peu original, l'intrigue judiciaire de Christian-Jaque nest pas sans intérêt. Mais il est évident que le cinéaste n'en dévoile pas toutes les ressources dramatiques. Ce n'est d'ailleurs pas tant les conventions de sa mise en scène qui en détourne le réalisateur que l'utilisation superficielle, inaboutie, des personnages. Ils sont quatre pour l'essentiel: l'accusée, le juge d'instruction, l'épouse qu'on sait coupable et son avocat complice., dont les caractères respectifs paraissent initialement -c'est-à-dire- dans le roman de Jean Laborde- plus rigoureux, plus vrais. Car le problème, c'est que Christian-Jaque ne pratique ni la nuance ni la cohérence psychologique. Marina Vlady compose une criminelle dont les traits principaux, la candeur et le cynisme, s'opposent très maladroitement. Pierre Brasseur, dont le personnage est sans doute le plus complexe et le plus marquant de tous, en fait une composition savoureuse mais qui ne rend pas tout à fait compte de ses ambiguité, de sa dualité. Christian-Jaque ne fait pas grand cas de sa mauvaise conscience d'avocat. Quant à Bourvil, il est ce modeste juge dont on devine tout de suite qu'il ne se laissera pas abuser. Il tiendra pour finir un discours assez convenu sur les manoeuvres qui gènent la recherche de la vérité. Auditions pendant l'instruction, scènes à la cour d'assises, le récit se développe san surprise et, surtout, ne permet guère aux protagonistes de dépasser leur simple fonction théorique.
Des Bonnes Causes je retiendrai un scénario bien ficelé avec intrigues et coup de théatre. Des longueurs dans certains dialogues sont à relever. Excellent jeu d'acteur de Bourvil.
Voilà le genre de film qui assassine la justice, qui montre qu'un avocat, s'il est doué est capable de faire acquitter le pire des criminels face à une justice, un système qui fait la part trop belle à la parole, à la persuasion plutôt qu'aux éléments factuels. C'est admirablement scénarisé, on est captivé de bout en bout, tout en espérant un revirement de dernière minute, mais celui-là n'arrivera que déguisé sous forme d'un mince dialogue en fin de film. Dommage, cela laisse le spectateur sur sa faim, son doute envers la justice ; mais cela reflète bien plus la dure réalité de la vie. A voir par les amateurs de film judiciaire.