AFRICA PARADIS. Passer 1 heure 30 dans un village paumé au milieu de l'Afrique sans m'ennuyer, qui l'eu cru. Evidement, quand on y retrouve Aissa Maiga, on n'a plus envie de partir.
La curiosité était d'abord de voir Stéphane Guillon dans un "premier vrai grand rôle" au cinéma. De ce côté là pas de surprise, il joue de la même façon qu'il balance ses chroniques à la télé ou à la radio. Malgré quelques petites nuances le scénario veut qu'il soit odieux et donc il le fait bien. Finalement comme tous les personnages tv (comiques ?), sur trois minutes ça va, sur deux heures c'est une autre histoire. On finit par regretter que Poelvoorde n'est pas pu faire le film, comme prévu à l'origine. Pour le reste, la parabole sur les relations noirs/blancs est assez, voir trop, appuyée. Tout comme les relents du colonialisme à la française. Techniquement le film est plutôt réussi. Une mise en scène discrète, de belles images, un rythme aussi lent que l'écrasante chaleur du village. Juste deux morceaux de musique, au milieu et à la fin du film, mais cela suffit. Et enfin le principal atout de ce premier film de Frédéric Chignac : Aïssa Maïga. Elle est belle, elle est émouvante, elle est juste et tellement touchante, en particulier dans une scène finale qui laisse sans voix. Mais malheureusement tout à fait logique. A voir si vous êtes un grand fan de Guillon ou de Aïssa, pour les autres vous risquez de vous ennuyer fortement...
Pour son premier film, Frédéric Chignac n'a pas choisi la facilité, ce qui est tout à son honneur et de ce point de vue plutôt réussi. En effet, il est loin le héros arrivant dans un village paumé d'Afrique pour protéger ses habitants de l'armée omniprésente sur place. Au contraire, nous avons affaire à un personnage plutôt médiocre, ayant conscience de l'être et se comportant même parfois de façon abjecte. De prise de conscience il n'y en aura quasiment pas, ne faisant que renforcer l'intelligence, mais surtout l'extrême lucidité et pertinence du propos sur la nature humaine. Autre point fort : on ressent bien l'attente interminable que doit subir celui-ci, si bien qu'on ne peut pourtant s'empêcher de compatir un minimum devant sa situation. Hélas, si cela fonctionne très bien pendant une bonne moitié, le scénario finit par sérieusement tourner en rond, Chignac ayant en définitive utilisé presque toutes ses cartouches en matière de rebondissements et d'enjeux durant la première heure. Conséquence directe : c'est d'un œil nettement plus las que j'ai suivi une intrigue n'avançant plus beaucoup (littéralement), bien qu'elle conserve quelques moments très pertinents, notamment l'opposition entre Stéphane Guillon, plutôt bien, et Eriq Ebouaney, magistral. Assez frustrant donc, mais ces débuts en demi-teinte derrière la caméra, pouvant s'appuyer sur l'audace de sa démarche et la noirceur de son dénouement, n'en restent pas moins honorables.
Pour son premier long-métrage, Frédéric Chignac dépeint de façon réaliste, la complexité des rapports entre la France et l'Afrique et plus particulièrement, entre les blancs et les noirs. Alex est tombé en panne dans un village paumé en plein désert Africain. Attendant inlassablement qu'un camion veuille bien pousser sa voiture, il persiste jour après jour à payer des villageois pour qu'ils la poussent en haut d'une colline en espérant pouvoir la faire démarrer. Pendant ce temps là, il n'a d'autres distractions que de se saouler, soudoyer en vain les militaires afin qu'ils lui viennent en aide ou encore, draguer (abuser) de la femme du village. Sur fond de racisme, de colonialisme, de rancoeur et d'absurdité, le réalisateur dépeint une Afrique vengeresse, face à un blanc abusant de sa supériorité. Les rapports sont conflictuels mais très souvent enjolivés. Niveau distribution, on saluera la prestation de Stéphane Guillon, un rôle titre pas facile mais qu'il incarne parfaitement et ce, sans trop en faire.
Le Temps de la kermesse est terminé : les relations entre Blancs et Noirs où chacun cherche à profiter des autres. Ce film un peu trop caricatural... même parfois dérangeant!
L"idée de base était bonne et pouvait donner un film riche en situation drôles tout en donnant en fil rouge des récits de l'histoire de l'Afrique . C'est le premier film pour l'humoriste Guillon que je n'aime pas dans ses sketchs radiophonique mais c'est finalement la seul bonne surprise dans ce film , son jeu est juste mais le reste ne suit pas ... Car ce qui est qualifié de comédie n'en est pas vraiment une et des situation répétitives agaçante (poussé de la voiture , biére au bar , martina veut aller en france ...) Ce film n'épargne pas aussi les clichés entre les blancs et les noirs ... Enfin une certaine lenteur global du film n'arrange rien
GÉNIAL un film complètement hors champ au système des habituelles productions françaises nombrilistes et campées trop souvent dans un boboïsme prononcé… Un OVNI ! Un truc amer, absurde, profond, qui remue notre passé colonial et ses conséquences…
Huis clos dans le désert, Alex (Stephane Guillon) cherche son « Godot » qui le sortira de ce village décharné, misérable sis au bord d’une route où personne ne passe… La panne d’Alex symbolise la panne de notre société occidentale, son incurie liée justement à ce paternalisme et ces humiliations séculaires vis-à-vis de l’Afrique… Dans nos petites têtes d’occidentaux rien n’a changé (cf. le discours de Sarko à Dakar et les positions de « Moi président » vis-à-vis de « nos anciennes colonies »)… Seulement la lutte effrénée des pauvres pour ne pas crever de faim continue… Ici et la bas ...!
Stéphane Guillon est remarquable, simplement. Il sert un personnage perclus de contradictions entre lieux communs et réelle prise de conscience. Un salaud cynique, aux abois, qui écluse bibine sur bibine… On retrouve avec émotion un très grand acteur sénégalais : Thierno N'Diaye Doss (le chef du village). Aïssa Maïga interprète Martina. Magnifique ! Et elle signe dans ses silences toute la détresse et les contradictions de son monde étranglé par la pauvreté. Eriq Ebouaney campe l’effrayant lieutenant Bado, vengeur qui sert les structures fantômes, absurdes, reliquats du passage des coloniaux…
Cela oscille entre Sartre et Beckett… Sisyphe n’est pas loin non plus: il pousse la pierre de la décadence occidentale et celle de la famine, de la pauvreté africaine… Mais c’est surtout à Chronos le dévoreur de ses propres enfants que je pense… Cette espérance en une relation constructive et fraternelle évanouie. Le temps ! Le temps qui n’enseigne rien et épuise toutes les espoirs de l’humain…
Le premier film de Frédéric Chignac est, pour moi, un CHEF D’ŒUVRE. Les dialogues sont ciselés en profondeur dans l’expérience. La photographie est remarquable. Et le parti pris d’une certaine immobilité, linéarité, est simplement culotté et surtout signifiant ! RÉUSSI !
Le temps de la kermesse est bel et bien terminé ! Les vautours tournent autour des richesses minières de l'Afrique... Et sur la rouge latérite les estomacs restent vides!
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1,5
Publiée le 3 octobre 2020
À la fin du film Le Temps de la kermesse est terminé je n'ai ressenti que du malaise. Pas seulement à cause des protagonistes mais à toute l'expérience du film. Je sentais que j'avais désespérément besoin d'une douche nettoyante pour changer mon humeur. Ainsi vous pourriez facilement dire que c'est un véritable accomplissement si le réalisateur vous faisait ressentir cela. Et je vous répondrais facilement que cet accomplissement n'est pas celui que je choisirais de répéter ou de faire vivre aux autres. J'aurais pu écrire la description de l'intrigue mot pour mot sauf que je ne l'ai pas fait car je l'ai détestée. Plus précisément je détestais le protagoniste méprisable. C'est ironique j'ai regardé à ce film uniquement à cause de la critique positive. Mais si je peux sauver un seul d'entre vous de voir ce vilain travail je pourrais commencer à croire qu'il y a une justice dans certaines parties du monde...
Un film mauvais mais qui se laisse regarder. C'est très voir trop long, le personnage principal n'est pas forcément bien joué, le film peut en effet traiter d'un sujet grave pour certains mais pour moi il raconte simplement l'histoire d'un européen perdu au milieu de l'Afrique qui doit absolument réparer sa voiture pour rentrer..Non mais sans blagues. Bref, c'est plutôt lourdingue.
Porté par une interprétation lourde du célèbre Stéphane Guillon (lourd/Guillon, oserais-je dire lapalissade ?) ce film ressemble plus à un sketch interprété par le chroniqueur (je ne me permettrais pas d'utiliser le mot acteur, ayons un peu de respect pour ceux dont c'est réellement le métier) qu'à une vraie œuvre digne de ce nom. Les autres personnages graviteraient alors autour de la prestation du protagoniste, ici représentant ce qu'on peut appeler le "Nord" sans originalité aucune. Ce personnage étouffe, suffoque, transpire, s'ennuie etc. tout comme le spectateur qui après un film pourtant court (un peu plus d'une heure et demie) à l'impression d'avoir effectivement passé plus d'une semaine dans le désert. Mais le véritable problème réside dans le fait que non seulement le jeu d'acteur est rarement pertinent (principalement celui de Stéphane Guillon, mais les autres personnages ne sont pas en reste avec notamment à noter la grande carence en crédibilité du premier routier qui s'arrête dans le village), les dialogues mal équilibrés, mais le filmage, plutôt agréable par moment, est souvent maladroit et ne fait qu'enfoncer plus profondément encore le spectateur dans l'exaspération. Car c'est bien exaspéré et étouffé qu'on ressort de ce film, avec la désagréable sensation d'avoir perdu son l'argent, son temps mais en plus sa patience.
Un film fort, complexe et étonnant. En effet, le temps de la kermesse est terminé traite un grand nombres de thèmes étroitement liés autour des relations qui sont plutôt dur à démêler et à schématiser ; cependant on peut tout de même constater que le thème dominant est celui des relation noirs-blancs. D'ailleurs, tout ces thèmes se basent sur les relations, tous parent des relations ( noir-noir, blanc-blanc, femme noire-blanc, touristes-noirs, riches-pauvres, France-Afrique, etc). De plus, chacun des personnages à une lace bien précise et bien définie, que ce soit le chef du village ou le commandant de la base militaire, ils contribuent tous à faire ressortir leur véritable caractère mutuellement, par le biais de scènes pas mal filmées, façon documentaire caméra sur épaule, et le tout orné d'une photographie très bien réalisés qui fait ressortir le style désertique et sec qui plane sur ce village. Le scénario sert les thèmes, chaque scène sont calculées pour montrer ces thèmes et établir des liens entre eux, bref, ce film est un film à thèmes qui ne se préoccupe que de cela j'ai envie de dire, mais le résultat est hautement satisfaisant : on se retrouve avec un réseaux de thème très complexe. Les acteurs sont bons je trouve, mais celui qui joue le blanc au centre de l'histoire me saoule prodigieusement avec son regard vitreux et son sourcil plus bas que l'autre. Mis à part ça on remarque l'absence de musique sauf au générique bien entendu plus quelques scènes. La fin est bien fichue et pessimiste. Voilà, pour tout dire, on sent vraiment le bon travail effectué pour ce film mais après parfois c 'est long et faut aimer le genre : un par mois maximum ça ira (et encore).
Alors voila un excellent film (je ne m'y attendais pas). La complexité des relations entre l'Afrique et l'occident y est retranscrite très finement. Sans jugement de valeur, sans moralisme, sans démagogie. Les acteurs y sont excellents, surtout la superbe Aïssa Maïga... Dommage que ce film soit si peu diffusé... Vraiment.