Un film plein de charme. Est-ce un mot galvaudé? Peut-être, mais c'est le mot qui vient immédiatement à l'esprit en voyant ce Conte d'été polonais. Conte, ce film l'est bel et bien, même s'il n'en a que quelques traits caractéristiques (mais essentiels); d'été, aussi, on peut même dire qu'il est solaire et qu'il passe comme une journée d'été, libre et oisive; polonais, il l'est ô combien, tout en n'étant pas aussi maussade ou sombre que la plupart des films venant de ces contrées. Et plein de charme, donc, mais sans aucune miévrerie. Il s'agit de la chronique d'une enfance autant que d'un conte, et de l'apprentissage d'un enfant qui observe plus qu'il n'agit. Savoir comment faire advenir la chance, comment la forcer si c'est possible, est un des thèmes développés par le film, qui montre avec beaucoup de sensibilité comment on force sa chance tout en ayant un rapport au monde qui ne passe pas que par l'action. L'enfant apprend, sans son père, avec sa soeur et parfois contre elle, et surtout en étant dans un rapport à son environnement qui passe autant par l'observation que par des actions qui semblent n'avoir aucune incidence sur lui mais finalement en ont beaucoup. Ce film, qui a un air de grande simplicité, est en fait composé, dans son scénario comme dans ses cadrages, et dégage une impression de maîtrise qui n'a rien à voir avec une quelconque volonté d'avoir l'air m'as-tu-vu. Un film d'une qualité rare, fort bien conçu et interprété (surtout le frère et la soeur), à courir découvrir et à faire connaître. Ce serait dommage de passer à côté, c'est un moment de vrai partage par le cinéma (partage d'un regard, d'une sensibilité, d'une histoire et de personnages singuliers avec qui on aime passer un moment en apesanteur).