Non, on ne peut pas vraiment parler de film du cycle Doinel. Ce n'en est pas un autant que les quatre autres, il n'y plus cette forte volonté de faire surgir un personnage dans toute ses manières, ses hésitation, son ambiguïté et au fond sa beauté. Non, ici on peut tout au plus parler d'épilogue, de conclusion, l'on ne cherche plus vraiment grand chose de nouveau. Et il est vrai qu'il est assez difficile de ne pas voir le manque d'enthousiasme de la part de Truffaut pour ce film, qu'il voyait en fin de compte, substantiellement, comme une opération commerciale; et personnellement je trouve qu'une grande partie des flash-backs et auto-citations du film sont assez mal choisis et ne font que nous évoquer la beauté profonde des précédents films et celle en revanche moins marquante de celui-ci. Mais, il faut le dire, ce film, peut-être assez héroïquement finalement, arrive à ne pas être un mauvais film, parce que Marie-France Pisier (splendide), parce qu'il a la le mérite de ne pas trahir l'esprit du personnage et des film précédents, parce que certaine scènes sublimes (je pense par exemple au baiser alterné au jeune Doinel qui tourne, justement un flash-back judicieux). Enfin, et, malgré tout, l'esprit qui se dégage du film est loin d’être désagréable, une sorte de fable sur ce qui reste d'un enfant qui grandit un peu mal, un peu maladroitement, de comment on essaye de vivre, vraiment, avec tous les obstacles en cour de route. Il y a cette sorte de petite morale sous-jacente, assez vivifiante, assez saine, autant sur sa mère, que sur son histoire d'amour avec Sabine:"évidemment on ne peut pas être est certain que l'on s'embarque pour longtemps - et pourquoi-pas? -mais on peut faire comme si. -oui, oui, c'est ça, faisons comme si! -et on verras! -et on verras!". Oui, bon, Dorothée, c'est vrai qu'il est difficile d'aimer cette actrice quand on sait que c'est LA Dorothée. Mais son jeu n'est pas mauvais... En conclusion: il ne faut pas voir se film en attendant un film du même niveau que ceux de la même époque de truffaut (le dernier métro, l'homme qui aimait les femme...), mais simplement un petit (mais bon) épilogue à la saga Doinel...