Dallas Buyers Club, c'est un film qui, à première vue, pue le conformisme pour gagner ses petits oscars. Histoire vraie qui concerne le SIDA, film à performance avec, de plus, de grosses pertes de poids...oui, ça fait bien penser à un film à oscar. Et ses oscar, le film les a eu: ni plus ni moins que les deux statuettes de meilleur acteur lui reviennent ! C'est plus d'un an après sa consécration que je vois le film, sans d'attentes particulières si ce n'est de passer un bon moment (oui, le film est mal choisi vu le sujet). Dès le début, j'ai été pris dans l'histoire, et franchement, je dois même dire que j'ai adoré ! On sent que le réalisateur a quelque chose de beau et intéressant à raconter. Et pourtant, c'était pas gagné. Moi, ce genre de sujet, c'est pas vraiment ce qui me botte, mais le script est remarquablement bien écrit. C'est simple, on est captivé pendant 2 heures. Alors bon, peut-être qu'une baisse de régime vers la deuxième partie du film est à relever, faisant qu'il s'étire en longueur...mais légèrement. On peut aussi compter sur un montage très réussi qui rythme davantage le film, et une mise en scène classique mais pourtant très réussie de Jean-Marc Vallée. Pour faire simple, c'est sobre. Et même si ce n'est pas forcément ce que je préfère, ça fait du bien. La mise en scène est vraiment efficace, va droit au but. Il n'y a quasiment pas de musique (ou en tout cas, pas de composition originale), il y a une utilisation d'ellipses (avec l'écran noir, tout ça...) et d'ultra-sons pour nous immerger davantage. Il y a vraiment une impression de course pour la survie, c'est assez sec, froid, brutal. L'histoire parle pour elle-même. Et de plus, le long-métrage ne sombre jamais ni dans le pathos, ni dans la moralisation, un piège dans lequel il aurait pu facilement tomber. Le film réussit pourtant
à nous interroger sur les actes des compagnies pharmaceutiques
, et à nous émouvoir facilement pour ces personnages. Et ce sans sombrer dans le manichéisme: car Ron Woodroof est un personnage assez antipathique (
même si sa rédemption le rend au fur et à mesure plus attachant
). Mais ce qui m'a le plus impressionné dans ce film, c'est très clairement le jeu d'acteur des rôles principaux. Comme je l'ai dit, Dallas Buyers Club, c'est un film à performance, et quelles performances ! McConaughey et Leto m'ont impressionnés, m'ont scotchés, m'ont rendu admiratifs, enfin tout ce que vous voulez ! Il est rare que je dise ça dernièrement mais les statuettes sont amplement mérités (même si j'aurais pas craché sur le fait que DiCaprio gagne l'oscar). McConaughey, je ne l'avais vu que dans Interstellar et Le loup de Wall Street pour ce qui est de ses films réputés, et il y était excellent dans ces films, sans jamais m'avoir impressionné. Sinon, je n'avais vu que d'anciens films avec lui, donc Contact ou des comédies bas de gamme. Mais là, là...wow. Le mec est possédé par son rôle, sa performance est hallucinante. En un seul film, je me suis dit: ça, c'est un grand. Et pour Leto, sa performance est aussi démesurée que celle de McCo. Elle est même assez troublante tant on finit par oublier que c'est un homme qui joue ce rôle. Très franchement, je tire mon chapeau à ces deux acteurs, bravo à eux: ils portent le film sur leurs épaules ! Du côté des acteurs secondaires, c'est pas trop mal non plus même si forcément moins marquant. Jennifer Garner, notamment, se débrouille bien. Une autre chose que j'ai apprécié dans ce film, c'est qu'il est bien cru, notamment dans sa représentation du sexe. C'est tout bête, hein, mais j'aime quand un film montre ce genre de truc sans concessions. Je n'ai pas grand chose à dire de plus, Dallas Buyers Club est une superbe surprise, passionnante durant 2 heures. On ressort instruit de cette histoire vraie (par ailleurs assez triste), et on est étonné de ne pas en avoir entendu parler avant. Et puis le sujet reste touchant car toujours d'actualité. Un très bon moment de cinéma avec de grands acteurs. Ni plus ni moins.