Après avoir transformé Michael Myers, véritable mythe du slasher movie, en un pathétique adolescent frustré de la vie, devenu non plus un observateur intelligent qui chasse ses "proies" d'une manière méthodique mais une vulgaire grosse brute qui meugle comme un ours asthmatique lorsqu'il poignarde ses victimes (on se croirait revenu dans le doublage canadien risible d'Halloween 6), Zombie nous "offre" la suite des aventures de son boogeyman, cette fois totalement inédites.
Et bien peut-être que finalement, un simple petit massacre hospitalier comme dans le film de 81 n'aurait pas été plus mal; car en effet si vous pensiez que Zombie allait faire mieux que son pas terrible remake, vous avez, comme lui en tant que réalisateur, tout faux.
Déjà Myers est toujours aussi tristement pitoyable, et ce pour les raisons citées plus haut (car non, ça n'a pas changé). Certains d'entre vous vont me dire que c'est le principe d'un remake que de proposer une nouvelle vision du mythe, bla bla bla... Peut-être, sauf que Zombie ne nous propose pas ici un Myers différent, singulier et intéressant, mais une pâle copie de Jason Voorhees... en moins réussi, bien évidemment. Et ça empire même ! Myers de papa Zombie va jusqu'à piquer à son confrère de la saga Vendredi 13 ses hallucinations où apparaissant sa môman. Inutile de préciser qu'elles sont ici, en plus d'être ennuyantes à crever, hyper mal amenées et que, si ça colle à merveille à Jason, c'est une tâche en plus sur la nappe d'H2 (remarquez, ce n'est pas comme si celle-ci n'était pas déjà foutue...).
Le scénario, quant à lui, n'arrange rien. Alors que même le Myers de Zombie ne s'intéresse théoriquement qu'à Laurie, c'est dans le film Annie qui devient une deuxième cible primordiale pour le tueur. Surement un prétexte pour exposer un peu plus à l'écran Danielle Harris, ou bien pour montrer que Myers et toujours aussi frustré de ne pas avoir réussi à tuer x ou y lors de son précédent massacre. En parlant de massacre, Myers en fait pas mal au court du métrage (il doit sûrement s'être inspiré de son papounet Rob Zombie et de ses récents massacres cinématographiques). Le problème ? Ils sont tous aussi insensés, gratuits et inutiles les uns que les autres
(bon allez, celui de la boîte de nuit est pas mal, mais là non plus, n'amène à rien
); ce sont là de simples prétextes pour prouver au monde à quel point il est badass, le Myers de papa Zombie. Je passerai également assez vite sur Loomis, lui aussi inutile et uniquement là pour montrer qu'il devient une version masculine de Gael dans Scream, Laurie tout aussi fadasse et agaçante, et les seconds rôles qu'on oublie trois minutes après que la camera les ai quittés. Le tout dans une ambiance punk/rock lourdingue made-in-Zombie. On regrette presque Halloween Resurrection; c'est dire. Subtilité, profondeur, mise en scène,... tant de notions qui sont au rendez-vous, je ne sais pas où, mais pas ici en tout cas.
Dans le genre slashers modernes et dynamiques, optez plutôt pour le remake de Vendredi 13, Massacre à la Tronçonneuse: Le Commencement ou encore l'un des deux premiers Cold Prey. Dans ces films, au moins, le carnage n'est pas la pellicule en elle-même. Et si vous êtes un fan de la saga originale, ne vous affligez pas une envie suicidaire et épargnez-vous cette daube, qui, tout comme la carrière de Rob Zombie, n'aurait jamais dû voir le jour.