Dans un futur indéterminé, l’eau est devenue une denrée si rare et si précieuse, qu’elle est rationnée et convoitée par les pires espèces. Ce sont les Templiers de Mithra qui contrôle l’eau sous forme de blocs de glace. Néanmoins, cela n’empêche pas d’irréductibles pirates rebelles de voler leurs cargaisons et d’en faire un juteux business.
On est bouche-bée… littéralement ! Après avoir découvert ce space-opéra incroyablement bordélico-comico-burlesque. Du grand n'importe nawak qu’il est difficile de résumer tant l’histoire s’avère à la fois WTF, improbable et surréaliste.
Quelques années avant de commettre le plagia éhonté d’E.T. : L'extra-terrestre (1982) avec l’étonnant Mac et moi (1988), Stewart Raffill s’était attelé à la comédie science-fictionnelle que l’on pourrait qualifier de parodique, à mi-chemin entre la saga Star Wars et La Folle Histoire de l'espace (1987).
Il en résulte une surprenante (et encore, le mot est faible) comédie. Imaginez un film de pirates dont l’action ne se situe pas sur un galion mais sur un vaisseau dans l'espace. 90min de grand n’importe quoi où s’entrecroisent pêle-mêle, une belle au bois dormant, des robots ninjas, des castras, un perroquet lépreux, un robot qui à la diarrhée, des ânes & marcassins (dans l’espace, après tout, pourquoi pas !), un "monstrobite", une femme-grenouille (à tête de gland et habillée en laitue), des licornes, …
Mais le plus hallucinant dans ce film, c’est que l’on a constamment l’impression que les accessoiristes ont fait une razzia dans les costumes de la MGM. Comme s’ils avaient pris tout ce qui leur tombaient sous la main, sans chercher à savoir s’ils en avaient besoin et encore moins, sans se remettre en question. Il n’y a aucune ligne directrice dans le choix et/ou la cohérence des costumes puisque l’on y retrouve des cottes de mailles, des flibustiers, des chevaliers, des types habillés en marcel, des cowboys, des vikings, …
Des décors cheap où l’on se retrouve au cœur d’un vaisseau spatial, puis dans la scène d’après, ils ont filmé les séquences (celles des gros blocs de glace) au sein même d’une centrale électrique (d’un côté on voit encore les turbines et de l’autre, il y a des ajouts en matte painting). C’est grossier, on n’y croit jamais, mais comme avec les costumes, c’est ce qui fait le charme du film. Sans oublier la séquence dans le désert, une espèce de Mad Max du pauvre qui se déroulerait en plein Burning Man.
A la distribution, on retrouve dans les rôles des pirates interstellaires l’excellent Robert Urich, Anjelica Huston, le tout jeune Ron Perlman (qui n’en était qu’à son 2ème film) & Michael D. Roberts. Ces derniers nous offrent d’ailleurs d’agréables moments de rigolade, comme lorsqu’ils sont faits prisonniers et condamnés à devenir esclaves. Ils se retrouvent donc contrains et forcés de subir une castration (qui se fait à la chaîne, comme à l’usine) ou l’hilarante séquence de la bataille en pleine distorsion temporelle
(où ils prennent tous 40ans en l’espace de 10min).
Un joyeux bordel de doux dingues, à voir au 30ème degré. C’est d’ailleurs tout ce qui fait le charme de ce film, assister à un bordel sans nom, sans cohérence, au cœur d’un sympathique foutoir.
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