Demain dès l’aube voit le retour de Vincent Perez au cinéma, après 4 ans d’absence au cinéma, et une parenthèse télévisuelle et cinématographique russe en 2007, un nouveau Vincent Perez formidable à l’écran comme lors de l’avant-première à Lille le 5 août dernier.
Vincent Perez, un peu surpris des échanges, s’est confié au public sur ses 4 dernières années où silence ont rimés avec dépression, le tournant d’une carrière trop en costume, où les rôles de séducteur ou d’amuseur ne lui convenaient plus semble t’il. Et cette rupture avec le film costumé est bien l’un des thèmes du film, notamment lorsqu’à la fin du film, Vincent Perez, aidé de son frère interprété par Jérémie Renier (excellent), tue d’un geste symbolique « le costume », une manière de tenter de rompre avec l’image de Fanfan La Tulipe …
Vincent Perez y interprète le rôle d’un pianiste en rupture avec sa femme, son propre agent artistique, et sa carrière de virtuose. Ayant tout voué à sa carrière, la maladie de sa mère sera le déclic pour un retour aux sources et le moment d’ouvrir les yeux sur un frère et des proches qu’il ne regardait plus. Un artiste en rupture avec sa propre image en quelque sorte, un rôle construit sur mesure pour Vincent Perez ?!
Film captivant, angoissant, Demain dès l’aube … nous emmène au cœur d’une relation fraternelle, où Denis Dercourt a voulu traité, à travers le sujet des jeux de rôle, rarement abordé au cinéma, l’aliénation d’un frère pris par les codes d’un jeu en costume, fuite en avant dans un univers historique irréel, décalé, illusoire et dangereux. Jouant avec une très grande intelligence des sons, de la musique et de la lumière, Denis Dercourt a construit son film « comme une partition musicale ». Denis Dercourt est un chef d’orchestre inspiré et captivant, son film d’une rare intelligence est un film original à voir absolument.
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