Comédie, coécrite et réalisée par Riad Sattouf, dont c'est le premier long-métrage, Les Beaux Gosses est un excellent film. L'histoire nous fait suivre Hervé, un adolescent un peu mal dans sa peau, vivant avec sa mère dépressive, élève de troisième dans un collège de Rennes, ayant pour meilleur ami Camel. N'ayant pas la cote auprès des filles, il s'aperçoit qu'il plaît à l'une des plus jolies filles de sa classe, Aurore. Ce scénario nous immerge pendant un peu moins d'une heure et demie dans une année scolaire mouvementée. Le récit ne comporte ni vraiment d'intrigue, ni d'enjeu majeur, mais s'avère pourtant un délice à visionner de bout en bout à la faveur de scènes toutes plus drôles les unes que les autres. Les situations sont franchement bien trouvées et permettent de parler de sexualité adolescente avec autant d'humour que de pertinence. Car oui, le sujet principal du film traite de la sexualité à un âge ou les hormones sont en ébullition. Et il dresse un portrait proche de la réalité à cette période où les corps changent et se dérèglent, en atteste les dégaines des élèves entre duvet naissant, cheveux ébouriffés, appareils dentaires et boutons bourgeonnants. Le tout est extrêmement drôle, décrochant de nombreux rires, voir carrément des fous rires. Il faut dire que l'ensemble est porté par de nombreux personnages tous très sympathiques, ou chacun parvient à trouver sa place malgré leur nombre. Des rôles interprétés avec naturel par une distribution comportant des visages jouant pour la première fois au cinéma, que ce soit pour Vincent Lacoste, Anthony Sonigo et Alice Tremolières, pour ne citer que le trio principal. Mais les autres élèves ne sont pas en reste et on retiendra longtemps leurs allures encore indécises. Toutes ces jeunes pousses sont entourées par des comédiens confirmés comme Noémie Lvovsky, Emmanuelle Devos, Roch Amédat Banzouzi ou encore Yannig Samot. Il serait injuste d'oublier les professeurs qui ont également une place importante. Mais citer tous les noms serait trop long, même s'ils le méritent. Tous ces individus entretiennent des relations hilarantes basées sur les moments de gêne et la cruauté dont on peu faire preuve à cet âge. Des échanges soutenus par des dialogues authentiques sacrément amusant. Sur la forme, la réalisation de l'auteur de bande dessinée mué en cinéaste s'avère assez basique mais comporte quelques petites idées de mises en scène bienvenues. Ce visuel en plans serrés est accompagné par une très bonne b.o. aux titres éclectiques agréables collant bien aux situations. Cette romance juvénile s'achève sur une fin satisfaisante venant mettre un terme à Les Beaux Gosses, qui, en conclusion, est un film méritant grandement le coup d'œil tant il est aussi tordant que perspicace.