Un premier opus de l'ère Brosnan dynamique. Six ans ont passé depuis la dernière aventure de Bond, Permis de Tuer, avec Timothy Dalton. Six longues années qui ont vu le bloc de l'Est imploser, tournant la page de la Guerre Froide pour ouvrir, pensait-on, une nouvelle ère. James Bond devait faire peau neuve, et c'est le jeune réalisateur Martin Campbell, à qui l'on doit La Loi Criminelle (1989), qui s'y colle. Goldeneye est souvent considéré comme le meilleur opus de la période Brosnan, une réputation toujours méritée ? Pardonnez d'avance ma méconnaissance de l'univers Bondien.
Nous sommes en pleine période post-guerre froide. Le bloc de l'est se reconstruit parmi les lambeaux de l'ex-URSS. La trame de l'histoire n'est en somme, pas une surprise compte vu du contexte lors du tournage du film. L'histoire est totalement inédite puisqu'elle n'est pas adaptée d'un roman de Ian Fleming. Le film raconte la lutte du MI6 contre un syndicat du crime désirant utiliser le satellite GoldenEye contre Londres afin de causer une crise financière globale. L'histoire nous plonge donc dans une ambiance intéressante sur fond de crise politique et d'espionnage. Prenant place à divers lieux emblématiques (Monaco, Russie, Angleterre, Cuba), cette 17ème mission propose une histoire intriguante où l'on suit pas à pas un James Bond évoluant, pour la première fois, sous les ordres d'une M charismatique (époque de changement oblige, autant apporter du renouveau.) Le scénario met, certes, un peu de temps à démarrer en instaurant un départ à mille à l'heure, suivit de séquences molles aboutissant à des fusillades invraisemblables. Ce qui frappe le plus, c'est le dynamisme de la dernière heure de film où cette séquence en char au beau milieu de Saint-Pétersbourg n'est pas anodine. Ce Bond diffère pas mal des habitudes du genre en multipliant les petits gadgets tout en délaissant la célèbre Aston Martin pour BMW au passage... Certains trouveront le scénario pas forcément très sérieux, voir décomplexé et à la limite du film d'action à la Die Hard, pourtant on a affaire à un Bond excellent qui prend aux tripes.
Le casting de cet opus du renouveau est, également, à l'image du film. Pierce Brosnan incarne James Bond pour la première fois. Inutile de dire que c'est bel et bien lui qui mène la danse dans cet opus, proposant un Bond tantôt sérieux, tantôt blagueur et taquin, ce qui semble vraiment contraster avec les Bond précédents. Côté James Bond Girls, nous avons le droit à une Famke Janssen (saga X-Men) dans le rôle de la femme fatale (un grand classique), la douce Izabella Scorupco (Vertical Limit) qui va aider Bond dans sa mission, sans oublier la superbe Judith Dench qui incarne une nouvelle M froide et déterminée. Du point de vu des bad guys, Sean Bean (Game Of Thrones, Seigneur des Anneaux) grand habitué aux rôles de méchants incarne un 006 crédible et froid. Il en va de même pour le sympathique Gottfried John qui campe le rôle du général russe déterminé à restaurer la puissance d’antan de sa mère patrie.
Du point de vu de la réalisation, le film propose une composition intéressante sur tous les niveaux. Du côté des sons et musiques, ce nouvel opus propose une réutilisation des grands thèmes de la saga, ajoutant des morceaux inédits fort appréciable. Eric Serra, compositeur attitré des films de Luc Besson, est en charge de la BO de cet opus. L’introduction de Tina Turner mari très bien force, douceur et glamour dans une des plus charismatique musique de la franchise. Côté décors et effets spéciaux, le film ne déroge pas à la règle, proposant des plans typiques et réussis. Rien à dire, le film n'a pas pris une seule ride !
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Les : un renouveau qui apporte du neuf, des acteurs impliqués dans leurs rôles, une histoire intéressante qui prend appui sur l'actualité, une BO et une réalisation solide, la séquence du char
Les - : un peu long à se lancer (une rythme en dent de scie pendant 1h), ambiance moins sérieuse qui risque de gêner
Longtemps hésitant entre le 7 et le 8, j'opte finalement pour le 8. La raison ? L'ambiance décomplexée et pas forcément sérieuse de cet opus n'est en rien une faiblesse. C'est une force qui lui permet de se démarquer de l'atmosphère des précédents opus et en renouvelant le genre du film d'espionnage en apportant une touche de légèreté et beaucoup d'action. Une première mission réussie pour Pierce Brosnan.