Goldeneye est un James Bond amusant, non pas dans une tonalité sérieuse mais dans la tonalité semi-parodique, que l’on voyait notamment dans les Bond avec Roger Moore. Autant dire que les amateurs d’action sérieuse seront surement déçu, mais au-delà de cela, ce n’est clairement pas le meilleur épisode de la saga.
Les acteurs sont convaincants. Pierce Brosnan est un James Bond de très bonne tenue, qui retrouve d’ailleurs le style Moore, mais en brun, et il n’y a rien d’étonnant à ce que ce Bond là ait la même tonalité que les Bond avec Moore. Elégant, raffiné, Brosnan assure plus qu’honnêtement. Autour de lui comme d’habitude de charmantes dames, ici campé par Isabella Scorupco, tout à fait charmante quoiqu’un peu fade parfois, ce que compense une Famke Janssen déchainée dans un rôle surprenant. Pour le reste le film dispose d’un méchant pas génial. Sean Bean est bon acteur certes, mais il incarne un méchant trop pâle par rapport à ceux que peut affronter James Bond dans d’autres films, et c’est dommage. Si Gottfried John et Janssen compense un peu, reste que ce défaut de grand méchant est gênant.
Le scénario est un peu foutraque. Goldeneye dispose d’une narration assez moyenne, qui accuse parfois quelques baisses de rythme, non pas tellement par défaut d’action mais plutôt par le caractère inutile de certains passages. A l’inverse le film fait des ellipses regrettables, notamment celle concernant le colonel Ourumov dans l’épilogue. Pour le reste j’ai apprécié le second degré de certains moments, l’humour dispersé ci et là, et quelques scènes que l’on ne peut voir que dans un James Bond, à l’instar de celle du char. Franchement tout n’est pas à jeter, mais c’est trop léger dirions-nous, pas assez maitrisé.
Visuellement Goldeneye profite de son budget confortable, et d’un réalisateur inégal mais généralement bon artisan. Campbell ne livre pas ici sa meilleure œuvre, mais son film reste bien fichu, son efficacité dans l’action est perceptible même si certains moments restent brouillons. Il se débrouille, mais c’est vrai que je l’attendais tout de même plus efficace, plus percutant. Reste que les décors sont réussis, notamment tout la séquence finale mais l’escapade à Saint Pétersbourg ne manque pas d’allure, et la photographie est très correcte. De même les effets pyrotechniques sont convaincants, les cascades réussies aussi. Pour la bande son je suis plus mitigée. Si on a de bonnes choses, et c’est appréciable de retrouver aussi le thème original, le travail d’Eric Serra n’est pas toujours très à propos (pendant la scène du poker par exemple). Je crois que ces petits loupés dans la bande son participe du faux rythme de la première partie, la plus concernée par ce souci.
Enfin, Goldeneye n’est pas le meilleur James Bond, ce n’est pas non plus le pire, et en tous les cas c’est un film d’action léger, distrayant. Vu la réputation de cet épisode je m’attendais à quelques choses de plus ambitieux et de plus maitrisé, mais bon, ce n’est quand même pas mal. 3.