"Terreur en milieu hostile"… un pauvre titre pour un pauvre film d’épouvante qui n’a rien d’effrayant. Le film commence un peu comme "La crypte" : des personnes pénètrent dans une cavité souterraine après avoir ouvert une brèche, pour découvrir des œuvres picturales décrivant ce qui semble être une légende… qui n’a rien d’une légende puisqu’ils ne font qu’offrir une porte de sortie à une créature démoniaque prisonnière de sa cave, qu’on tardera à voir (alors qu’elle est bien présente sur l’affiche, et en plus en tout premier plan), mais dont on saura très vite qu’elle a un sens inné de la mise en scène. Le décor est planté sans détour et efficacement, dans un décor forestier superbe et bien mis en valeur par l’image, sous une musique enchanteresse de Corey A. Jackson. Cette bonne entrée en matière est courte, pour laisser la place à la suite de l’histoire deux mois plus tard, et c’est à partir de là que tout se gâte. On a droit à une longue séquence de 25 minutes totalement gnangnan, puisque l’héroïne est hantée par un accident de la route au cours duquel sa meilleure amie est décédée. Déprimée, elle s’isole dans une tour de garde forestière pour pleurer sur son triste sort, et le plus fort dans tout ça, ou le pire, c’est que nous aussi on pleure sur notre triste sort. Pas pour les mêmes raisons, puisque c’est de voir cet ersatz de film qu’on pleure. Alors certes on nous a mis Cerina Vincent et sa belle plastique dans le rôle principal, accompagnée d’un gris du Gabon. Elle est belle, délicieusement joufflue, des lèvres pulpeuses magnifiquement dessinées, une poitrine à priori opulente mise en valeur par un débardeur moulant, mais ça ne comble en rien le vide abyssal du scénario et les nombreuses incohérences (que je ne citerai pas toutes car ce serait beaucoup trop long) qui vont avec. Je crois qu’on aurait mis Alice Sapritch à la place (si elle avait été encore de ce monde), on aurait au moins ri. Car là on ne rit pas plus qu’on ne frissonne, à défaut d’avoir peur. Le grand sauveur arrive, tranquillement, pépère, la fleur au fusil, charmeur, sans savoir dans quel guêpier il va se fourrer. Ils sont unis par... par... euuh unis dans tous les sens du terme, je serai tenté de dire pour le meilleur d'abord (autant prendre du bon temps et se faire du bien) et pour le pire ensuite (mais ça, ils l'ignoraient encore à ce moment-là). Et c'est bien de ça qu'il s'agit : ils peuvent faire équipe pour affronter les étranges phénomènes qui les entourent, mais non ! Soudés comme jamais, ils décident de faire deux groupes de un ! Pathétique, surtout quand on sait que l’union fait la force, d’autant plus que ça entre en complète contradiction avec une certaine réplique. L’ensemble du scénario n’est pas crédible pour deux sous, ça va des campeurs perdus qui refusent d’être pris en charge par les gardes forestiers, par le malheureux camping-cariste qui a tout compris en deux coups de cuillère à pot, au fait que la créature ne tue pas l’héroïne alors qu’elle l’a à sa pogne, et aux grandes difficultés rencontrées pour pousser une jeep alors qu'elle en a bringuebalée une dans tous les sens plus tôt. Pour couronner le tout, les effets spéciaux sont contestables, les mouvements de la créature étant saccadés. Ceci dit, j’ai vu bien pire en effets spéciaux ailleurs. En résumé, mieux vaut éviter ce navet, quoique vous allez apprendre quelque chose de surprenant : la forêt constitue un milieu hostile… Vu qu’autour de chez moi il y a de la forêt domaniale, il va falloir que je révise la comptine "Promenons-nous dans les bois" et que j’adapte les paroles, afin de pouvoir poursuivre en toute tranquillité mes petites virées en VTT. En voilà une bonne idée de remix !! Allez hop, soyons fous : 1/5, et je suis gentil. Un demi-point pour cette idée, et un demi-point pour l’entame du film. Pour le reste, vous pouvez circuler.