En ces temps où tout le monde s'offusque, je me faisais une joie d'aller voir ce film sulfureux d'Anne Fontaine. D'abord, parce que je garde un souriant souvenir de "La fille de Monaco" dans lequel Luchini et Louise Bourgoin se donnaient la réplique. Puis, parce que cette affiche inspire l'amateur de soleil et de plages, que je suis, ajouté à cela ce titre tombé du ciel; décalé au possible. On a envie de s'allonger à côté de ces deux blondinettes et de humer ce parfum de crème solaire, avec en fond sonore le bruit lançinant des vagues du Pacifique.
Le sujet fait donc jaser.
Deux copines d'enfance, sempiternellement blondes et complices, passent le plus clair de leur temps ensemble et les vacances leur donnent l'occasion de se laisser aller à des confidences inédites et à des envies tout aussi nouvelles. Seules, sans leur mari; l'un n'est plus et l'autre est fort occupé par son emploi de bureau; elles passent un séjour ensoleillé dans un décor de rêve et dans une maison de goût avec leurs jeunes fils respectifs, tous deux gravures de mode et agiles surfeurs.
Le soleil, la chaleur, les apéritifs successifs, l'isolement donnent aux sens de nos deux blondes protagonistes une dimension et une souplesse qui les surprennent elles-mêmes. Elles vont donc, avec un naturel certain, vivre une romance chacune avec le fils de l'autre.
On les observe se cacher, aller et venir entre plage et maison, en quête d'ombre et de tendresse clandestine et malgré le talent de Naomi Watts et de Robin Wright, le film met du temps, beaucoup de temps à démarrer, jusqu'à ce que les choses se corsent et que l'ambiance familiale devienne un peu orageuse...
Images superbes, lumière savamment étudiée, ambiance souvent réaliste, bons acteurs, les deux jeunots tirent d'ailleurs fort bien leur épingle du jeu, on reste malgré tout un peu sur sa faim, sans doute une question de rythme, qui teinte parfois cette histoire originale d'un peu d'ennui.