Nul inceste ni détournement, mais simplement une certaine perversité sans aucun doute due à une proximité envahissante et permanente entre deux amies, mères de famille. Lorsque la progéniture prend des allures de Don Juan façon Hercule et dieux mythologiques, c'est dit dans le film, l'esprit se trouble et chaque fiston pistonne la mère de l'autre. Un quatuor amoureux qu'Anne Fontaine, réalisatrice française ayant réussi à sortir des frontières hexagonales, ose montrer dans toute son intimité, si bien que si le film pouvant paraître anodin, démontre bien des aspects étranges du comportement humain.
S'il n'est pas foncièrement captivant, sans doute par manque d'intérêt au premier abord, de ma part, pour le genre exploré, il n'en reste pas moins un film habilement réalisé, très agréable. Le décor d'abord. Anne Fontaine nous envoie en Australie, le long d'une cote vallonnée, dans une certaine luxure et une beauté naturelle troublante. Les personnages, dans leurs évolutions respectives, semblent par ailleurs bien plus attachés au lieu ou ils vivent qu'aux personnes qu'ils aiment, comme amant. Ils auront d'ailleurs de cesse de montrer l'aisance de leurs vies sur sites en parcourant à la nage les eaux bleus de leur plage, surfant, marchant, dans un cadre exceptionnel.
Ensuite viennent les interprètes. Les deux couguars sont interprétées par les stars que sont Naomi Watts et Robin Wright, toutes deux impeccables et sensuelles. Deux femmes d'age mure assumant leurs rôles de mères et amantes. Qu'il y est un mari, formidable Ben Mendelsohn, qu'il est un deuil, peu importe, le fils de l'une couche avec l'autre, et par vengeance d'abord, le contraire survient. De là naît une amour très franc entre deux couples vivant dans une sorte d’autarcie, insensible au regard d'autrui, fiers de leurs liaisons, mais gardant le secret sur un fait qui pourrait choquer voir troubler leur entourage.
Anne Fontaine film brillamment cette histoire de fesse, comme j'aime à appeler ça, même si au sortir de la séance, les sentiments sont mitigés face à la nature des relations exposées. Le ton donné fait parfois pensé au fonctionnement d'une secte délétère dans un monde qui ne comprend pas. Le coté secret de la situation ne semble pas avoir été, par ailleurs, un aspect traiter précisément par la réalisatrice. Contemplant ces liaisons amoureuses retors, l'on ne nous montre pas la vision extérieure qu'aurait pu avoir des tiers Dommage qu'Anne Fontaine se soit contentée de la contemplation. Un film toutefois intéressant, culotté surtout. 13/20