Perfect Mothers continue de me faire dire que le cinéma d’Anne Fontaine n’a pas vraiment d’intérêt en fait ! Elle signe des films fades, et malgré un sujet fort, elle emballe un métrage sans grande saveur, qui se rattrape un poil sur la fin, mais bon…
Elle signe pourtant ici une réalisation pas vilaine. Profitant d’un joli cadre, même si le milieu du film s’en débarrasse un peu, et d’une photographie claire et naturelle qui reste assez constante dans ses films, elle livre une mise en scène avec quelques bonnes idées (les transitions), mais ça reste malheureusement peu dynamique, et surtout trop distant des sentiments, de l’émotion, qu’elle peine à retransmettre, et ce n’est pas la première fois que je le remarque. C’est pas vilain plastiquement, mais ça ne fait pas le lien entre les émotions contenues dans le film et le spectateur, ce que j’appelle des films papiers glacés, qui figent de jolies image. Même musicalement, les bons moments sont rares. Et j’en profite aussi pour signaler que ce film n’est pas du tout érotique. Donc n’espérait pas voir les actrices nues et plus sensuelles que jamais. Pour tout dire le film n’est même pas sensuel, ou fort peu, presque un comble vu le sujet !
Le casting est séduisant bien sûr, signant la rencontre de deux noms importants : Naomi Watts et Robin Wright. Mais le résultat déçoit. Les personnages restent trop fades finalement, ils ne sont pas très creusés, il n’y a pas assez de relief, de contradictions non plus pour nous les rendre plus attrayants, mystérieux, ambigus. Par ailleurs si Robin Wright livre une composition sans ratée, Naomi Watts apparait elle un peu en retrait, moins percutante. En face deux jeunes acteurs, lesquels collent à leur rôle, et ne déméritent pas du tout, mais engoncés aussi dans des personnages trop convenus. Je dirai que l’erreur du métrage est d’avoir choisi deux personnages féminins trop proches et deux personnages masculins trop proches aussi, alors qu’introduire de vraies identités aurait permis beaucoup plus de puissance et de relief dans les confrontations.
Le scénario est malheureusement faible. Pas infect, mais faible. Se trainant sur un rythme franchement assez peu alerte, on sent un film empâté ou la lumière de l’image tranche avec la lourdeur de la narration. Si de bons moments surnagent, comme un final bienvenu, on ne peut que s’ennuyer devant un film qui ne recherche ni le drame ni la comédie, ni l’érotisme ni la sensualité, où tout parait être mis à distance. Franchement on se demande un peu où veut en venir la réalisatrice, et si ce n’est le final qui donne un certain sens à tout ce que l’on vient de voir, on ne peut que se dire, en terminant le visionnage, que c’était bien long pour pas grand-chose. Pour tout dire je crois qu’on ne voit même pas un vrai baiser entre les protagonistes, c’est assez dur dans un film sur l’amour !
En conclusion, Perfect Mothers est un film froid, caractéristique du cinéma d’Anne Fontaine, du moins de ce que j’en connais. Un film pas si vilain visuellement, mais où les émotions, le souffle, le relief ont été retirés, ne laissant qu’un catalogue d’image insensible. J’exagère un peu car il reste quelques bribes ici, mais honnêtement c’est très loin d’avoir le niveau. 1.5