Voilà un film utile. Utile car il nous révèle le fonctionnement d'un tribunal mis en place normalement pour juger des crimes contre l'humanité. Mais dans notre monde, rien n'est vraiment simple et la vie d'une personne pèse bien peu face aux intérêts de tout un continent. C'est ce que montre de façon très claire ce film grâce à une mise en scène efficace et deux actrices formidables.
Casting international pour ce film de l'Allemand Hans-Christian Schmid (la Néo-Zélandaise Kerry Fox et la Roumaine Anamaria Marinca - vue dans "4 mois, 3 semaines, 2 jours" - dans les deux rôles principaux). Réalisation sobre et belle interprétation pour "La révélation", entre le thriller politique et le film de procès. Hannah Maynard est procureur près le TPIY (Tribunal Pénal International pour la Yougoslavie), et reprend l'accusation dans une affaire de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité mettant en cause un général serbe qui brigue la présidence de son pays. Son principal témoin (en réalité simple témoin par "ouï-dire", comme l'établit la défense) se suicide, mais elle va trouver en Mina, la soeur du défunt, un vrai témoin, de première force. Mettant son foyer et sa vie en danger, la jeune femme n'hésite pourtant pas à suivre Hannah à La Haye pour permettre de mettre définitivement le criminel hors d'état de nuire. Mais de sombres cuisines politico-internationales font pression pour amender le témoignage de Mina. Que va décider Hannah, qui a des principes (mais aussi de l'ambition) en l'appelant à la barre ? Le courage et la morale semblent l'emporter, mais les circonstances laissent la fin ouverte. Intéressante fiction, aux accents de troublante réalité....
Pour mieux comprendre l'impunité aujourd'hui de certains responsables politiques de massacres et de viols en Serbie en 70 et l'impuissance manipulée des tribunaux.
Réalisée à la manière d'un thriller mal construit, La Révélation constitue un témoignage édifiant sur la corruption et les dangers qui handicapent la justice. L'interprétation des actrices Terry Fox et Anamaria Marinca apporte une dimension très humaine. Le résultat reste moyen malgré la force du scénario.
La révélation est un véritable thriller, tendu en permanence à l'extrême. Mais pas dans n'importe quel contexte. Le scénario s'insinue dans les arcanes du Tribunal Pénal International de La Haye et dans la partie serbe de la Bosnie d'aujourd'hui pour aborder un sujet brûlant : comment juger les criminels de guerre de l'ex-Yougoslavie tout en ménageant la chèvre et le choux des politiques européennes et onusiennes ? Vaste sujet, que Hans-Christian Schmid traite sans compromission, pointant les dysfonctionnements de l'institution et les petits arrangements entre ennemis pour ne pas contrarier les enjeux géo-stratégiques. ? La révélation est un film passionnant comme un documentaire qui montre sans donner de leçons. Et puis, il y a l'aspect humain, tout aussi important dans l'histoire, incarné par deux femmes courageuses et naïves (la procureure et la victime) qui risquent jusqu'à leur existence pour que justice soit faite. Les actrices qui les incarnent sont bouleversantes : Kerry Fox et Anamaria Marinca (déjà extraordinaire dans 4 mois, 3 semaines, 2 jours). A l'issue de la projection de La révélation, on est partagé entre deux sentiments : une justice tellement partielle, tellement partiale, eu égard aux atrocités commises, a t-elle une quelconque valeur ? Ou bien doit-on se réjouir que ces crimes, même assortis d'une sentence bien trop légère, n'ont pas pu échapper à la justice des hommes. Insoluble dilemme.
Un film passionnant, entre documentaire et polar, qui nous fait entrer dans l'intimité du tribunal international de La Haye. Derrière la façade de justice que l'on croit connaitre, on découvre que de nombreux intérêts politiques faussent le jeu et pervertissent la vérité. Et on est bouleversés par le sort de cette jeune femme, qui après un très long parcours psychologique, trouve la force de venir témoigner... en vain, car l'issue du procès est déjà écrite pour satisfaire toutes les parties (l'ONU qui souhaite fermer le tribunal rapidement, l'Europe qui veut intégrer la Serbie pour anihiler les nationalistes...). Reste une femme en quête de justice, qui continuera à porter son passé pesant sans que personne ne l'ait écoutée. Une bien triste vision de ce tribunal international ! Bravo aux comédiennes Kerry Fox et Anamaria Marinca, toutes deux bouleversantes.
Inspiré de faits, enjeux et personnages réels, aux noms évidemment changés, le film raconte la mise en accusation, au Tribunal Pénal International de La Haye en 2008, d’un général d’armée Serbe des années 90, à l’époque assassin, tortionnaire et violeur de masse, criminel de guerre en Bosnie. Malheureusement 20 ans plus tard il représente aux yeux de l’Union Européenne le seul espoir de mise en place d’un président Serbe susceptible d’assurer une stabilité dans les Balkans et d’intégrer son pays dans le sacro-saint grand marché européen. Derrière le combat acharné d’une courageuse procureur attachée à la justice, comme quoi il doit en rester une ou deux, et de deux témoins-victimes de l’époque, l’évocation des crimes de guerre, la mise en place actuelle d’un nationalisme Serbe voyou au pouvoir, l’omnipotence d’une bureaucratie viciée, le déroulement d’un procès marchandé à l’avance, ce brulot vise à dénoncer l’imposture démocratique et de la Justice de notre continent corrompu. Sous les savants textes de loi et les costumes pompeux destinés à masquer un système judiciaire réduit à un outil logistique de la politique et des marchés, le douloureux sujet du film ne fait qu’illustrer l’organisation gangrénée par son propre pouvoir, subordonnant outrageusement l’humain et la justice, qu’elle est pourtant sensée représenter, au profit de l’omnipotent dogme politico-financier.
On frôle l’aridité narrative dans ce film, tellement la fiction est linéaire et le réalisme est froid et intellectuel, tout à fait nordique diront les mauvaise langues. La beauté du paysage, (Suisse, Serbie), fait guide touristique architectural, et ce n’est pas plus mal, ça contraste avec la gravité du propos, (il s‘agit de juger un criminel de guerre). On abandonne vite l’individu pour nous décrire les difficultés de madame le procureur face aux tracasseries administratives. Or n’importe qui a été ne serait-ce qu’une fois à la poste faire une petite réclamation, sait que l’administration c’est un bordel. Le scénario suit la trame du procès, procès qu'elle n’arrive pas à boucler, c’est sans rebondissements extraordinaires, réaliste donc. La deuxième héroïne est mise de côté, heureusement l'actrice principale insuffle de la vie à son personnage, tout en nuances et subtilité. Sans elle, c’aurait été un plaidoyer froid et ennuyeux. Cela rappelle les meilleurs films politiques des années 70, avec l’odeur de soufre en moins, et la distance prudente du cinéaste en plus, sûrement un reliquat de la chute des idéologies de 30 dernières années. Avis aux amateurs de sujets sérieux traités sérieusement. Et puis cette lumière crue, limite surexposition, dans laquelle baigne tout le temps les personnages ça veut dire quoi au juste? J’espère que ça ne veut pas suggérer la lumière de la vérité qui éclaire le monde ou une bêtise de ce genre. Hyperréaliste à ce point ça friserait le pseudo-documentaire, et donc la propagande de gratte papier, attention…
« La Révélation » est un film à la réalisation sèche qui nous emmène dans les arcanes du Tribunal Pénal International de La Haye. Dans les locaux aseptisés de cette institution, le Général Duric est accusé de crimes contre l’humanité pour des exactions commises durant la guerre entre la Serbie et la Bosnie. Dans ce contexte, le film brosse le portrait de deux femmes. L’une est procureure au TPI, et plaide contre le Général Duric. L’autre est un témoin des crimes commandités par l’accusé. La volonté de traduire en justice ce criminel de guerre se heurte à la volonté des bureaucrates de ménager les politiciens serbes en vue de l’intégration de leur pays dans l’Union Européenne. Dans une mise en scène sobre et réaliste, Hans-Christian Schmid nous montre combien il est difficile de rendre la justice dans les cas de crimes de guerre lorsque la politique et les intérêts économiques s’en mêlent. « La Révélation » est un long métrage qui peut paraître un peu froid et didactique par moment mais le sujet en lui-même est passionnant. Ajoutons à cela que les actrices Kerry Fox dans le rôle de la procureure, et Anamaria Marinca dans celui de Mira, sont toutes deux à créditer d’une très bonne interprétation.
L’année est propice aux films politiques : après l’excellent « ghost writer » de Polanski, nous voici cette fois au cœur du tribunal pénal international de La Haye à suivre les embûches d’une procureure bien décidée à faire comdamer un criminel de guerre serbe. Sauf que les intérêts politiques et économiques s’en mêlent… Très bien joué, et passionnant.
Bien joué, bien filmé, ce film est surtout intéressant car il permet de voir de l'intérieur des évènements que l'on perçoit rapidement à travers l'actualité. On se rend compte de la complexité et des enjeux géopolitiques inhérente à ce type d'institutions (le CPI). En dehors de cela, ce film n'est pas pour autant mémorable et accuse quelques longueurs.