Bon, j'ai vu le "fameux" Scott Pilgrim.
Mouais.
La BO est vraiment sympa, Ramona donne envie de retrouver ses 18 ans (Mary Elizabeth Winstead me tape dans l'œil)... Mais.
J'ai l'impression que l'on m'a sur-vendu des références qui n'appartiennent pas à la génération à laquelle ce film s'adresse. Ça en fait un peu trop, on frise la crise d'épilepsie plusieurs fois (mais bon point pour les trouvailles au niveau montage) et il ne suffit pas de mettre du chiptune à gogo enrobé de pixel art pour faire comme si. Les références "geek" ne sont pas si recherchées (entre autres, la musique de Zelda c'est rigolo 5 minutes mais au bout de 2H, ça ne fait plus sourire) et Michael Cera confirme qu'il a vraiment une tête à claques. En fait je n'ai pas vraiment rigolé quand il fallait rire et c'est rarement bon signe.
J'entends partout que ce film est en passe de devenir culte, je ne suis pas vraiment d'accord avec ça. Alors OK, je n'ai pas lu le comics mais de ce que j'en comprends, il s'agit de l'adaptation du volume 2. Cela ne me donne pas spécialement envie de le lire, d'autant plus que le trait me rebute au plus haut point (les quelques extraits lus sur le net m'ont calmé à ce niveau... par contre l'adaptation semble très fidèle). J'ai lu d'ailleurs de ci de là que le style était emprunté aux mangas, je trouve personnellement que c'est une insulte aux japonais. Enfin bref.
L'auteur du comics, Bryan Lee O'Malley, est sensément de la même génération que moi et pourtant je ne me retrouve pas dans son univers, pire je me demande (attention je vais être méchant) s'il n'est pas un peu attardé. J'ai aussi joué dans des groupes de rock, ai partagé des après-midi 8-bit avec les copains quand j'étais gamin, eu des petites copines tordues et tout ce genre de choses... Mais cette caricature d'ado des années 90 (enfin, ils sont sensés avoir la vingtaine...) me semble taper complètement à côté de la plaque ( le film et le comics se passent dans ces eaux-là... faut vraiment chercher les détails pour le comprendre). La pop-culture geek n'existait pas encore. Et c'est bien là le problème. Ce qui est dépeint dans le film est un passé fantasmé qui s'adresse aux jeunes générations qui ne comprendront sûrement jamais ce que c'était de vivre avec son mal-être, ses cheveux gras, sa super-nintendo et ses jeans troués à cette époque. Contrairement au film, je ne me souviens pas de tant d'insouciance (ni d'avoir des potes gays qui s'assumaient aussi bien d'ailleurs). Je crois quelque part que cette mode "pop geek chic" me gave un peu. Oui c'est un gros délire flashy, "nan mais tu comprends rien mais c'est fait exprès". Je précise pour ceux qui ne l'ont pas vu qu'on pourrait croire en me lisant qu'il s'agit d'un documentaire sur les jeunes de la dernière décennie (comme ça fait vieux schnoque). Ce n'est pas le cas, il y a des effets spéciaux de partout, des bastons improbables etc... Je parle plus du fait de se sentir concerné par l'image et la culture véhiculée (en fait je rebondis plus sur le propos de l'auteur).
Je ne veux pas faire mon mec de 30 ans aigri (j'en vois rire un au fond) mais tout simplement, ce film et ce comics ne s'adressent pas, me semble-t-il, à notre génération. Ça reste rigolo à voir mais en ce qui me concerne, c'est loin d'être inoubliable. Je suis peut-être passé à côté de quelque chose mais ça ne me rendra pas malheureux de ne pas être branché dans les soirées de l'ambassadeur.