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    Le Temps qu'il reste
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    Nico2
    Nico2

    84 abonnés 939 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 septembre 2009
    Sept ans après le superbe Intervention divine, Elia Suleiman revient avec Le Temps qu'il reste. Film autobiographique où l'intéressé rend hommage à son père, Fuad (superbe Saleh Bakri), et utilise l'absurde pour nous montrer le conflit israëlo-palestinien et la manière dont il est vécu par les habitants à travers des scènes comme celle du char d'assaut suivant les allers et venues d'un passant, une fusillade interrompue par une femme avec un bébé en poussette traversant la rue ou bien des soldats incapables de faire appliquer le couvre-feu dans une discothèque. Elia Suleiman, muet dans son propre rôle, se fait le témoin de ses événements qu'il présente de manière décalée pour mieux en dénoncer l'absurdité et le ridicule. Si le personnage se contente de regarder passivement les événements dont il est le témoin, le cinéaste pose un regard critique que l'humour permet de rendre universellement accessible. Néanmoins, le film souffre de quelques baisses de rythme et Elia Suleiman a été plus inspiré, mais Le Temps qu'il reste est suffisamment beau, profond, fin et intelligent pour ne pas s'en priver.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 mai 2013
    Elia Suleiman frappe encore très fort avec ce nouveau film.
    Cluny
    Cluny

    74 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 octobre 2012
    Dans le dossier de presse, Elia Suleiman explique : "Je ne veux pas délivrer un truisme, mais d'une certaine façon le libéralisme décide du positionnement des médias, qui attendent du cinéaste qu'il délivre une information. Mes films sont à l'opposé de cela, ils en sont même la négation. Personne ne m'a attendu pour connaître les événements qui se sont produits en 1948, le 1948 que je montre n'est jamais que "mon" 1948." Cette démarche paraît évidente à la vision du film, tant la façon de raconter 60 ans de vie en Cisjordanie occupée par les Israéliens se fait au travers du double prisme de la mémoire du réalisateur, et de la vision qu'il a pu se faire des récits de son père.

    Le film est découpé en quatre parties : 1948, date de l'indépendance d'Israël et début de l'occupation pour les Palestiniens ; 1970, date de la mort de Nasser et de la fin de l'illusion de l'unité arabe ; 1980, au lendemain des accords de Camp David : et aujourd'hui, en pleine seconde intifada. Mais cette dimension historique n'apparaît qu'en arrière-plan, grâce à des scènes là encore marquées par la subjectivité : une chorale d'écoliers arabes israéliens recevant le prix du concours de chant hébraïque, la police perquisitionnant et prenant un plat de boulghour pour de l'explosif, la mention dans une lettre de la mère de la délivrance du permis de chasse à Fuad, 32 après le début de l'occupation.

    Les scènes de 1948, reconstituées à partir du récit du père magnifié par le souvenir du fils, semblent échappées d'un album de Tintin, jusqu'à la couleur jaune de l'avion israélien qui pourchasse la voiture. Le dynamisme de ce découpage très visuel est dû en grande partie au choix de cadrage et au sens du montage qui justifie une de mes grandes théories : pas besoin de mettre une caméra sur des grues sophistiquées pour créer le mouvement. Car dans "Le Temps qui reste", il n'y a que des plans fixes ; certes de nombreuses scènes sont tournées à bord de voitures, mais ce sont alors les véhicules qui bougent, pas la caméra.

    Cette dimension naïve, presque enfantine, se trouve renforcée par la direction d'acteurs, proche du cinéma muet. Les plans commencent souvent avec un personnage immobile au milieu du cadre, fixant les spectateurs, avant de se lancer dans une diatribe comme le voisin dépressif avec ses théories ponctués de grossièretés, ou Elia lui-même, enfant, adolescent ou adulte, enfermé dans un mutisme keatonien.

    Car le sous-titre de film est : "Chronique d'un présent-absent". Comme son père très actif, voire activiste, en 1948 devient par la suite enfermé dans le silence et les activités statiques (pêcher, boire un coup avec les voisins), Elia semble comme absent de sa propre vie, simple témoin de la condition de minorité de son peuple sur sa terre. Sa mère, qui ponctue en 1970 et 1980 le film par ses lettres à sa famille émigrée en Jordanie, finit elle aussi par se réfugier dans le même silence, prise en charge par le voisin policier et sa femme asiatique qui joue la garde-malade.

    Sur un sujet aussi nostalgique, on pourrait craindre le trop-plein de mélo. Mais la distance gardée avec les personnages, et la dimension absurde, voire burlesque, des situations évitent tout pathos ; au contraire, il y a une légèreté grave qui fait souvent penser à Kaurismäki et à Moretti. Des scènes comme celle des retrouvailles avec ses amis après des années d'exils, filmée comme une chorégraphie sur un air oriental qui adopte le rythme du tango, celle du militaire israélien annonçant le couvre-feu devant la boîte disco et qui ponctue son message d'un beat de la tête, ou encore le canon du Merkava de Tsahal qui suit le déplacement d'un Palestinien sorti pour vider sa poubelle, toutes ces scènes apportent un note poétique qui soulignent l'absurdité de la situation.

    Je n'avais pas vu les deux premiers films d'Elia Suleiman. Je confesse que je suis allé voir "Le Temps qui reste" un peu dans l'idée de rajouter un pays à la liste des critiques clunysiennes. J'avoue aussi que par exemple, j'ai toujours trouvé une forme de maladresse démonstrative très datée aux films de Youssef Chahine. Ce fut donc pour moi une excellente surprise que de découvrir une œuvre accomplie, où un réalisateur utilise avec intelligence et grâce tous les moyens du cinéma pour émouvoir, raconter et inciter à réfléchir.

    http://www.critiquesclunysiennes.com
    inspecteur morvandieu
    inspecteur morvandieu

    36 abonnés 2 367 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 décembre 2023
    De 1948 à nos jours, le réalisateur palestinien Elia Suleiman évoque de façon elliptique et à travers quelques anecdotiques incidents familiaux la vie à Nazareth, dans la Palestine sous occupation israélienne. Avant qu'il ne se mette lui-même en scène dans la dernière partie du film, Suleiman raconte ses parents, son enfance, ses voisins.
    Le fond est grave sans doute et certains faits liés à la présence des soldats israéliens, déclinés souvent de façon plus symboliques que réalistes, voire sous un angle burlesque, sont clairement dramatiques. Suleiman désamorce constamment le drame par le regard neutre, dépassionné qu'il porte sur l'existence palestinienne. Lorqu'il apparait à la fin du film, de retour au pays, Suleiman, avec la physionomie impassible d'un Buster Keaton mutique, semble un témoin interloqué, comme étranger à la Palestine actuelle. Avec ses plans fixes et ses personnages moroses ou inexpressifs desquels émane une cocasserie contenue, c'est au style du finlandais Aki Kaurismaki que ressemble la mise en en scène de Suleiman.
    "Le temps qu'il reste" est un raccourci d'Histoire -rien n' a vraiment changé en 60 ans, semble nous dire le cinéaste- qui ne nous invite pas à découvrir la condition palestinienne mais à la ressentir.
    Caine78
    Caine78

    6 695 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 septembre 2009
    Ah c'est sur qu'il ne plaira pas à tout le monde le dernier Elia Suleiman! D'ailleurs, avouons-le : cela est tout à fait compréhensible tant le rythme se fait parfois lent, l'ensemble restant lui quelque peu inégal du début jusqu'à la fin. Cela dit, Suleiman a ce que beaucoup d'autres metteurs en scène : un style et un regard. On ne peut en effet qu'être assez admiratif devant l'osmose que réussit à trouver le réalisateur qui oscille régulièrement entre drame, comédie et chronique d'un pays, et ce toujours avec la même habileté. On pense à Tati bien sur, mais Suleiman ne s'arrête en rien à ce simple aspect et nous offre au contraire une oeuvre très complète en tout point, aussi bien capable de provoquer le rire que la tristesse et l'amertume. Aussi bien un film nostalgique qu'un constat sincère et courageux sur Israël, "Le Temps qu'il reste" fait ainsi partie de ces oeuvres intelligentes et engagées qu'il serait dommage de manquer, et ce malgré donc quelques erreurs de parcours. Une réussite.
    vidalger
    vidalger

    321 abonnés 1 249 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 11 octobre 2009
    Barbant! Une histoire soporifique constituée de petits riens répétés jusqu'à la nausée. Reconstitution historique baclée, des interrogations permanentes pour le spectateur peu familiarisé avec l'histoire d'Israël. Peu d'émotion, quelques sourires, mais ne me parlez pas de Keaton, peut-être de Tati, mais je ne suis pas fan non plus.
    norman06
    norman06

    346 abonnés 1 664 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 août 2009
    Ce récit à la première personne, empreint de dignité et d’humanité, confirme l’importance de Elia Suleiman dans la famille des grands réalisateurs et se présente comme une réussite d’un cinéma à la fois autobiographique et politique. On est frappé par ces saynètes semi-muettes qui privilégient le plan fixe au contrechamp. Un sens de la digression et du burlesque distille le charme élégant de cette fresque épurée.
    ygor parizel
    ygor parizel

    240 abonnés 2 503 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 juillet 2012
    Film autobiographique mais tout en étant personnel, il est aussi représentatif des deux états (Israël et la Palestine). L'humour est distillé avec parcimonie et est à la fois absurde, répétitif et distant. Suleiman fait un film engagé, mais qui ne m'a pas accroché sauf dans une ou deux scènes brillantes (comme celle du char dans la rue). J'ai trouvé Elia Suleiman en tant qu'acteur pas terrible.
    Cinephille
    Cinephille

    155 abonnés 627 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 août 2009
    J'attendais avec gourmandise ce mercredi 12 aout, la sortie de Le temps qu'il reste, comptant sur la même veine qu'Intervention divine que j'avais adoré. Las ! Grande fut la déception. Au début du film Suleiman part en taxi pour sa ville de Nazareth ; son voyage dans l'espace est aussi un voyage dans le temps puisqu'il nous emmène en 1948,au moment où le maire de la ville se rend à Israel. Cette période historique est la plus intéressante, la plus percutante. Le destin individuel de Fuad Suleiman, le père d'Elia, décrit l'universalité du conflit israelo-palestinien voire de toutes les guerres. Puis on remonte le temps, en passant par les années 60, les années d'enfance du réalisateur, puis les années 70, 80...
    La dernière partie consacrée à Suleiman face à sa mère âgée, est de plus en plus entrecoupée de gags récurrents qui tombent à plat et génèrent un ennui épais. Ce qui aurait pu être une émouvante évocation du temps qui fuit ne fonctionne pas, ne touche pas.
    Le cadre est particulièrement soigné notamment dans la première partie, chaque plan est une oeuvre d'art à lui seul, mais cette accumulation de plans parfaits devient à la longue agaçante elle aussi. La répétition ne suffit pas à donner du sens et de l'intérêt.
    orlandolove
    orlandolove

    134 abonnés 1 722 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 juillet 2010
    "Le Temps qu'il reste" parait tout d'abord ennuyeux et soporifique. Mais peu à peu, le film s'enveloppe d'un charme discret et plutôt agréable, ce grâce à la touche burlesque à la Jacques Tati de Elia Suleiman. Et au final, cette série de scènettes pleine de trouvailles séduit et touche...
    NicoMyers
    NicoMyers

    56 abonnés 302 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 septembre 2009
    Suleiman joue autour du sous-titre du film, "chronique d'un absent-présent", en montrant les évenements historiques se dérouler autour d'un héros effacé depuis son enfance. Cela permet au réalisateur d'obtenir un humour burlesque et absurde en permanence, croisement entre Buster Keaton et Jacques Tati, un ton apre et léger à la fois. Si bien que Le temps qu'il reste est tout autant une comédie qu'un film politique, mais également une "épopée" familiale (le film se déroule sur plusieurs générations) qui passe par la mort des proches et le thème de la vieillesse. Un film dense, profond, émouvant, à la mise en scène magnifique et recherchée, qui fait rimer poétique et politique. Quant à moi j'ajouterais magnifique et unique.
    Vagelios
    Vagelios

    43 abonnés 975 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 août 2009
    Le réalisateur livre avec talent via la mémoire de sa propre famille une vision du conflit israélo-palestinien en mettant bien en valeur le drame historique et l'absurdité de certaines situations notamment par le recours assez judicieux même s'il est répétitif du comique de répétition.
    Le début du film est très réussi, par contre si le silence en dit long ça n'empêche pas que la dernière partie joue un peu trop sur le non-dit.
    Julien D
    Julien D

    1 197 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 juillet 2010
    En plus d'être une autobiographie, chose rare dans le 7ème art, ce film est un pamphlet trés intelligent sur la disparition, d'abors politique puis militaire et enfin culturelle, des arabes ayant décider, en 1948, de rester sur leurs terres alors accordés aux autorités militaires israéliennes. Suleiman nous fait profiter de son talent infini à travers chaque plan, chaque cadrage et son humour pince-sans-rire irrésistible.
    cristal
    cristal

    177 abonnés 789 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 12 août 2011
    Considéré comme l'un des grands films de la compétition cannoise, "Le temps qu'il reste" n'est pourtant qu'une coquille vide et narcissique, d'un ennui terrible. Elia Suleiman, dont "Intervention Divine" avait saisit les esprits et laissé la saveur du cinéma burlesque des temps premiers, affronte ici le passé de sa famille et tente d'agrandir l'échelle intime à l'échelle nationale. La mémoire d'un peuple en guerre, sous des symboles à priori comiques qui disent l'horreur de la situation. Seulement voilà, contrairement à ce que l'on a pu entendre, il n'y a rien de Keatonien dans "Le temps qu'il reste", rien de tragiquement drôle. Sur une succession de plans fixes à travers les époques, en gardant des lieux communs qui évoluent avec le temps, Elia Suleiman développe des cadrages trop parfaits d'où il ne ressort qu'une recherche des angles idéaux à la Tati, sans jamais qu'à l'intérieur des tableaux les personnages ne parviennent à s'exprimer - au sens d'une expression corporelle par exemple - . C'est triste à dire pour cet artiste qui nous avait époustouflé dans "Intervention Divine", mais celui-ci n'a tout simplement plus d'inspiration. L'entreprise est fortement louable (prendre les conflits israélo-palestiniens à la légère, tourner les figures et les habitudes de guerre en dérision), encore aurait-il fallu que cela soit drôle. Et c'est affligeant à quel point "Le temps qu'il reste" ne l'est pas : faut-il être victime d'une même situation pour adhérer à cette froideur clinique, à cet humour verrouillé à double tour? Est-ce la mise en scène qui échoue à faire parler le corps absurde des personnages, ou leurs visages d'enfants ahuris? Ou est-ce tout simplement l'égocentrisme d'un auteur qui attend son tour (le quatrième chapitre) pour faire rire? Car sous l'allure d'une comédie - que le film n'est pas - se cache un drame qui aurait pu être essentiel, passionnant, universel, mais qui se retourne sur lui-même et sert ses propres interêts, à savoir une biographie familial
    ninilechat
    ninilechat

    71 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 août 2009
    Il y a du Buster Keaton chez Elia Suleiman, quand il se tient devant la caméra pour jouer son propre rôle, impassible, yeux à fleur de peau, bras ballants; l'histoire de Nazareth, maisons blanches aux jolies petites cours avec leurs pots de fleurs luxuriantes, oliviers géants (sous lesquels on fusille); l'histoire de la famille Suleiman, étrangers enfermés dans leur pays natal, il eût été facile de les peindre sous une lumière dramatique. L'originalité, la force du film de Suleiman, c'est de gommer le drame, de revisiter le destin de sa famille avec un oeil décalé ; partout, des petits traits sarcastiques; le soldat israélien trop petit pour bander les yeux du condamné qui va chercher une pierre pour grimper; vue à travers les fenêtres d'un hôpital, la course poursuite entre soldats et personnel hospitalier: entre, le brancard où on a déposé le combattant palestinien blessé.... Dans une autre scène, qui cette fois ci se passe à Ramallah, dans un contexte beaucoup plus pesant, la tourelle d'un char suit les mouvements d'un jeune homme qui vient de déposer un sac plastique dans une poubelle (suspect) et arpente la rue avec animation: il donne, dans son téléphone portable, des indications à un pote pour une soirée disco... le soir venu, devant la soirée, les flics israéliens beuglent dans leur porte-voix "couvre-feu! couvre-feu!" tandis que l'un d'entre eux scande avec la tête le rythme de la musique... Le film commence en 48 avec la passivité ahurie par laquelle les édiles palestiniens "accueillent" leurs colonisateurs. Ce qu'on peut lui reprocher ce sont quelques longueurs, un emploi un peu excessif du comique de répétition, nécessaire pour nous faire ressentir l'enfermement de ces vies qui se réduisent au ressassement des mêmes gestes. Il faut évidemment aller voir ce film indispensable pour comprendre le tragique de ces vies palestiniennes volées, creuset où s'est fabriquée la violence de notre monde actuel et où ont germé ses monstres les plus affreux: Al Quaïda.
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