La Traque (tout d'abord titré Proie) a été présenté en sélection officielle du Festival du Film Fantastique de Gérardmer, du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles, du Festival européen du film fantastique de Strasbourg et enfin du Festival International du film de Rome.
La Traque est le premier long métrage d'Antoine Blossier, qui s'est fait remarquer en 2004 par son court métrage L' Abominable Malédiction du peintre Gray, primé dans des festivals. Il en est de même pour Erich Vogel qui signe son premier scénario.
La Traque est née d'une rencontre entre Antoine Blossier et Olivier Oursel, producteur de 13 Tzameti. Tous les deux souhaitaient travailler sur un film de genre. A l'origine, Blossier et son co-scénariste Erich Vogel prévoyaient d'écrire un film de fantômes mais une fois isolés dans une maison de campagne pour l'élaboration du scénario, le duo a changé de voie : "En se baladant la nuit, on s’est rendu compte que la forêt française était vraiment sous exploitée au cinéma et qu’elle ferait un cadre idéal pour un film d’angoisse. Nous sommes donc partis vers un type d’histoire très différent, beaucoup plus littéral. Très vite, l’idée d’un groupe de chasseurs dépassé par les évènements s’est imposée. (...) L’histoire s’est construite assez logiquement autour d’un personnage précipité dans un milieu hostile et entouré de personnes – sa future belle famille – a qui il ne peut pas réellement faire confiance."
Parmi les références dont les ombres planent sur La Traque, Antoine Blossier cite les films de Claude Chabrol, les survival The Descent et La Colline a des yeux (la version d'Alexandre Aja) pour leur côté viscéral, Les Dents de la Mer et le jeu vidéo Resident Evil 4. Mais la plus grosse influence a été celle de Stephen King : "Dans ses livres, le monstre révèle souvent les problématiques d’un personnage. Mais il exprime aussi quelque chose de collectivement refoulé. "Simetierre" est le parfait exemple, mais aussi "Christine" ou encore "Cujo", qui a été une énorme référence."
Bénéficiant d'un budget limité, le réalisateur a dû faire des choix de mise en scène en ce qui concerne l'apparition des créatures : "Dès le départ, l’idée au coeur de La Traque était de donner l’impression que la nature, la forêt attaquait. En même temps, j’adore les monstres et je voulais aussi qu’ils aient leur part à l’écran. Il a fallu trouver le juste milieu entre ce que le film demandait et ce que le budget permettait. Au final, on ne voit pas plus que ce que voient les personnages." Par ailleurs, la thématique du film n'est pas sans rappeler Razorback, un film d'horreur australien où un sanglier monstrueux sème la terreur autour de lui.
Antoine Blossier s'est entouré de techniciens renommés. En effet, on trouve à la lumière Pierre Aïm qui a travaillé sur Bienvenue chez les Ch'tis, Rien à déclarer, La Haine et Polisse. La chef décoratrice Bettina von den Steinen a été la directrice artistique de Quentin Tarantino pour Inglourious Basterds et de Christopher Nolan sur Inception. Côté effets spéciaux, Pascal Molina a mis au point un tigre animatronique pour Deux frères de Jean-Jacques Annaud et a également signé les effets spéciaux mécaniques des Rivières Pourpres et Astérix et Obélix contre César. Nicolas Bonnell, lui, a réalisé les effets digitaux de Panic room, d'Underworld, de 2046 ou encore de Batman Begins. Enfin, son collègue de chez Plug Effects, Laurens Ehrmann, a travaillé sur Babylon A. D., Silent Hill, Harry Potter et la Coupe de Feu et Alexandre.
Bien que La Traque soit un premier film, l'équipe n'en est pas pour autant à ses débuts dans le domaine du cinéma de genre. En effet, le scénariste Erich Vogel officiait auparavant comme critique pour le magazine Mad Movies et co-réalise l'émission Frisson Break, tous deux consacrés au cinéma fantastique et d'horreur. Quant à Nicolas Sarkissian, il s'est occupé du montage de Ils, Eden Log et Djinns.
Le tournage a duré trente-deux jours, dont quinze de nuit. Des conditions plutôt éprouvantes pour l'équipe, comme l'explique Antoine Blossier : "15 jours de tournage dans la boue, le froid et la forêt, et pourtant personne ne s’est plaint."
Au générique de La Traque figurent Joseph Malerba et Isabelle Renauld qui se connaissent bien puisqu'ils apparaissent tous les deux dans Braquo, la série d'Olivier Marchal. Notons qu'Isabelle Renauld s'est illustrée dans L'éternité et un jour de Théo Angelopoulos, Palme d’or au Festival de Cannes en 1998, et incarne la mère de Mélanie Laurent dans Je vais bien, ne t'en fais pas.