Peu importe la présence de Bérénice Béjo dans ce film d’épouvante ou d’angoisse, enfin, de genre fantastique à la française. Ce qui est plus étonnant, ce sont « les pointures » côté techniques qui ont participé au film fantastique à la française. Et ce qui est étonnant, c’est d’avoir accepté de travailler avec un « débutant ». C’est bien dans le principe et c’est encourageant pour les « jeunes ». Ainsi, si l’on en croit « secrets de tournage », le réalisateur peut s’enorgueillir de s’être entouré (et il a raison de se la péter) de Pierre Aïm, à la lumière (Bienvenue chez les Ch’tis - Rien à déclarer et Polisse) ; de Bettina von den Steinen, chef décoratrice et qui a été directrice artistique de Tarantino sur Inglorious Basterds et de Christopher Nolan sur Inception, excusez du peu ; de Pascal Molina pour les effets spéciaux, (Deux frères - Astérix et Obélix contre César) ; de Nicolas Bonnel, responsable des effets digitaux (Underworld - Batman Beguins, encore un Nolan) et de Laurens Ehrmann qui a travaillé sur Silent Hill et Harry Potter et la Coupe de Feu ! J’ai eu beau le lire, je ne m’en suis pas aperçu après coup. La seule question que je me pose : si aucune de ses « pointures » n’avait pas participé au film, est-ce que le film aurait été pire ??? Car je le dis tout net : quel ennui ! J’en suis désolé pour le réalisateur. Il peut toujours me renvoyer la balle : « Fais un premier film et on verra si tu attires des références ? » Je lui rétorquerai qu’il y a dans l’Histoire du cinéma, plein de jeunes réalisateurs qui pour leur premier film se passent de « références » et qui réussissent leur film avec un succès presse non négligeable. Peu importe.
Cependant, pour être honnête, même si la sous intrigue est d’une banalité universellement confondante, j’ai apprécié la toute fin du film : amorale. Seulement, il aurait fallu s’attarder sur l’épaisseur des personnages, en tout cas, sur Grégoire Colin et Bérénice Béjo. Car la fin était assez esquissée. Dommage. Certes, dans le fantastique, on ne s’attarde pas trop sur l’épaisseur des personnages, le point central doit rester « le monstre ». Pourtant, les grands films fantastiques, certains, s’ils sont réussis c’est parce que les réalisateurs savent jongler habilement entre leurs personnages et l’intrigue. « Alien » par exemple. Alors, si le fantastique à la française veut être reconnu, ou à défaut éviter l’ennui, voire le ridicule, il ne faudrait pas sous-estimer le genre. Ou alors, d’être un peu plus original. Nos voisins espagnols s’y sont mis avec plus ou moins de talent. Certes, il y a du déchet comme les américains, mais le fantastique à la française ressemble à une décharge ! Autre qualité : l’argent. Le réalisateur, avec le peu de budget, a su s’adapter en conséquence. La grosse bébête est filmée de manière suggestive. C’est une option et je ne suis pas de ceux qui vont manifester leur mécontentement sous le prétexte qu’on ne voit pas grand-chose. Pourquoi pas. Seulement, si le réalisateur s’était passé de « pointures », car elles doivent coûter leur pesant d'euros, j’imagine, l’argent aurait pu être utilisé dans les effets spéciaux avec des artistes de la techniques moins reconnus mais peut-être talentueux. Si le scénario pseudo écologique-raison d’état étant d’une pauvreté affligeante, je peux douter sur la qualités des effets spéciaux. Bref, à défaut d’épaissir sa bête, Antoine Blossier devrait épaissir son intrigue. En ce qui me concerne, j’en reste à « Captifs », film de genre à la française, qui pour moi tient la corde.