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    Playtime
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    114 critiques spectateurs

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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 182 abonnés 4 175 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 octobre 2017
    Après les succès de "Mon oncle" (Oscar du meilleur film étranger en 1959), Tati semblait avoir enfin acquis la notoriété suffisante pour mener à bien et dans une relative aisance les projets germant de son imagination fertile. Il se passera néanmoins six ans avant que soit mis en chantier "Playtime", projet pharaonique qui marquera le début du déclin pour le réalisateur. Continuant d'ancrer son humour dans l'observation des sociétés occidentales en mutation sous l'influence chaque jour un peu plus marquée de la technologie, Tati entreprend cette fois-ci de pointer son regard pointu d' "entomologiste" sur les nouveaux usages dévolus à l'occupation du temps libre d'où le titre "Playtime" anglicisé à dessein pour moquer l'influence grandissante de la culture anglo-saxonne. Le quartier de la Défense étant à peine sorti de terre, Tati choisit d'en adopter l'architecture pour s'interroger sur les conditions de vie dans de tels espaces urbains dont il imagine qu'ils vont devenir la norme dans les décennies futures, à l'image des mégalopoles américaines. "Playtime" est le quatrième long métrage de Tati et force est de constater que depuis "Jour de fête" datant de 1947, le ton s'est progressivement assombri, le réalisateur étant quelque peu inquiet sur ce que l'homme est en train de s'infliger à lui-même à travers sa soumission toujours plus grande au progrès technique. Si "Mon oncle" pourtant déjà très sarcastique dégageait encore une certaine bonhommie à travers le couple Arpel, il n'en va plus de même ici alors que Monsieur Hulot est récupéré à l'aéroport d'Orly où M Arpel l'avait conduit à la fin de "Mon Oncle" dans l'optique d'une embauche. Le hall de l'aéroport que l'on pourrait prendre de prime abord pour la salle d'attente d'un hôpital est le reflet de l'uniformisation des comportements à l'œuvre. Chacun suivant des lignes droites imaginaires avance sans que jamais son regard ne s'attarde sur l'environnement glacial ou ne croise un autre regard. Même le balayeur que Tati avait placé dans chacun de ses précédents films pour alimenter un gag semble perdu, n'ayant plus rien à balayer dans cet univers aseptisé. Il sera à coup sûr bientôt remplacé par une machine. Après l'aéroport et ses touristes américains qui débarquent pour visiter un Paris devenu une ville musée, cinq autres endroits serviront à illustrer les dérives du modernisme. spoiler: Un ensemble de bureaux tout d'abord, où Monsieur Hulot convoqué pour un rendez-vous important ne parviendra jamais à rencontrer son interlocuteur. Juste à la suite vient une exposition d'inventions témoin de l'inanité de certaines découvertes où Tati fait appel, chose rare chez lui- à un acteur professionnel en la personne de Reinhard Kolldehoff grand acteur allemand que l'on retrouvera deux ans plus tard dans "Les Damnés" de Luchino Visconti. Les appartements-vitrines ensuite où Hulot retrouve un vieil ami perdu de vue, qui exposent la vie intime de leurs habitants à des badauds indifférents, signe cruel du repli sur soi que provoque la disparition de la fantaisie et de l'impromptu induits par l'emprise des objets sur l'humain. Arrive la (trop?) longue scène au Royal Garden, restaurant de luxe qui célèbre son inauguration où le bel ordonnancement observé jusqu'alors commence à s'enrailler à cause de dysfonctionnements immédiatement transformés en gags par un Tati qui en profite pour retrouver un peu de son optimisme avec le joyeux charivari provoqué par une clientèle que le trop plein d'alcool libère de ses entraves. Enfin la scène finale du drugstore et du carrousel de voitures (annonciateur de "Traffic") où la poésie du réalisateur reprend tous ses droits
    . Film "monstre" ou "monde" selon les expressions choisies , "Playtime" étouffe quelque peu sous l'ambition d'un Tati qui veut que "le film de sa vie" soit signifiant dans chacun de ses plans et qui de fait en demandait sans doute un peu trop aux spectateurs et critiques de l'époque qui ne comprenaient pas pourquoi après "Mon Oncle", Tati éprouvait encore le besoin d'alerter sur les dérives d'un type de société que personne et surtout pas les milieux éclairés n'avaient envie de remettre en cause. Le rejet unanime des critiques et le désintérêt du public ont plongé Tati alors âgé de 60 ans dans des difficultés financières engendrées par un tournage de plus de trois ans où quelquefois la démesure a semblé dépasser le réalisateur devenu démiurge. Fortement ébranlé par cet échec, le génial Tati reviendra deux fois derrière la caméra mais sans doute la magie l'avait-elle quitté. Plus de quarante après la sortie de "Playtime" le film prend toute sa signification même si demeure une pesanteur qui confirme certaines réticences de l'époque sur une expression qui commençait à se répéter.
    Max Rss
    Max Rss

    198 abonnés 1 767 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 mai 2019
    L'une des composantes du cinéma de Jacques Tati, c'est ce regard critique et pointu sur la société et son évolution permanente, sur le modernisme urbain et technologique et la place de l'Homme au milieu de tous ces changements. On peut légitimement se dire que "Playtime" représente le point d'orgue de cette composante. Que dire d'un tel film ? Pendant près de deux heures, Paris est transformée en une mégalopole américaine complètement impersonnelle. Tout n'est que béton, verre et uniformisé. En plein coeur, les gens se croisent, se parlent, mais sans vraiment se voir et sans vraiment s'écouter. Malgré ce grouillement de population, on a comme une impression de déshumanisation. D'ailleurs, un peu plus tard, l'impression laisse la place à la confirmation lorsque sont filmés ces espèces de box dans lesquels bossent des salariés répondant au téléphone. Ils sont à quelques mètres, mais complètement cloisonnés. L'évolution technologique, quant à elle, se caractérise par cette console à l'entrée du building. Si Hulot n'y touche pas, il en observe attentivement le fonctionnement. Un tel passage, même si le personnage principal n'agit pas, renvoie de suite à la "Party" de Blake Edwards ainsi qu'à "Mon oncle" du même Tati. Le titre du film laisse entrevoir l'exaspération de Tati face à la vieille Europe se laissant gagner par l'américanisation. Tout du long, on peut relever bon nombre d'anglicismes : "Drugstore", "Pharmacy", "Cheese", la marque Marlboro et bien d'autres encore. Comme on est chez Tati, la réalisation est impeccable. La maîtrise du cinéaste n'a jamais été aussi flagrante. En témoigne la scène des appartements vitrines, filmée en plan-séquence et de l'extérieur. Telle qu'elle nous est montrée, on dirait que les occupants s'observent mutuellement. Alors qu'ils ne font qu'en fait que regarder la TV, encastrée dans le mur. De par cette réalisation au top, la dernière séquence, montrant un embouteillage monstre, prend des allures de carrousel. Et bien sûr, chaque plan recèle de trouvailles, de petits trucs que l'on ne voit pas de suite. Malheureusement, il y a deux tendons d'Achille. Déjà, il y a beaucoup de dialogues en langue étrangère (italien, allemand, anglais) et aucun sous-titres. C'est voulu, cela apporte un côté cosmopolite et renforce cette non-communication, mais c'est assez chiant aussi. Et ensuite, tout ce qui se passe au Royal Garden est long, beaucoup trop long. La rupture de ton est telle que l'on a limite l'impression de regarder un autre film. Et, à titre personnel, je ne vois pas clairement la finalité. Ce qui m'empêche de mettre une note supérieure, et par supérieure, je veux dire la note maximale, c'est ce passage. "Playtime", c'est le film à voir de Tati, mais, à titre personnel, je lui préfère ses deux prédécesseurs.
    ManoCornuta
    ManoCornuta

    275 abonnés 2 878 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 3 janvier 2022
    On peut reconnaître à Tati un soin maniaque dans la composition de sa mise en scène, une démarche esthétique qui fait réellement sens. Seulement, il n'y a au-delà de ces points aucun développement scénaristique (aucun scénario en fait), juste une accumulation d'éléments certes pertinents à plus d'un égard, un style "documentaire" mais sans commentaire ni effet "choc" qui n'en font pas une fiction de cinéma traditionnel. Ce régime est difficilement supportable plus d'une demi-heure (j'avais déjà eu la même sensation avec Les Vacances de Mr Hulot) surtout que l'exposé est effectué avec une lenteur pesante propre à son réalisateur. On attend le rire ou l'émotion mais ça tarde à venir. C'est un peu comme si Chaplin (dans sa critique sociale vivifiante) s'était enfilé une boîte de Prozac avant le tournage.
    Michael R
    Michael R

    103 abonnés 1 258 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 novembre 2020
    J'avais adoré Les vacances de M. HULOT et j'ai acheté le DVD de Playtime sans réfléchir. Quelle déception, mais quelle déception ! Déjà ce n'est pas un film, au mieux un une œuvre d'art et essai... de plus de 2h ! Je m'attendais à retrouver le personnage lunaire perdu au milieu de la démesure des bâtiments modernes des 60's voire une critique de cette ère post-moderne, il n'en est rien. Il s'agit de séquences qui s'enchaînent, comme une caméra posée au milieu d'un lieu, jusqu'à l'ennui. Évidemment, je vais revendre le DVD.
    VOSTTL
    VOSTTL

    96 abonnés 1 937 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 novembre 2018
    « Playtime »: un film traumatisant ! Je n’avais pas vingt ans. Un mauvais souvenir. A chaque diffusion, je l’évitais pour ne pas dire je l’ignorais. A la mort de Tati, on me vantait son cinéma quand je revendiquais Charles Chaplin, les Marx Brothers, Laurel et Hardy, Buster Keaton, Jerry Lewis, Louis de Funès bien plus amusants à mes yeux. En tout cas bien plus faciles d’accès ! Je ne comprenais pas Tati me disait-on. Pourtant dans mon entourage, je n’étais pas seul à être hermétique à son humour. Bref, me voilà à regarder ce « Playtime ». Et avec l’âge et sa cohorte de bienveillance, de sagesse, de réflexion, force est de constater que j’en suis ressorti détendu. Plus de traumatisme. Qui l’eut cru ?! Cependant, j’ai comme l’impression que c’est la dernière fois que je le revoie. Il ne faut jurer de rien. Ou alors tous les 40 ans ! Autant dire, plus jamais sauf si j’atteins l’âge canonique de 100 ans ! Tiens, si j’atteins cet âge, je fais le serment de revoir « Playtime » qui sera pour le coup synonyme de longévité, de bonne santé. Si j’avoue lui reconnaître des points très positifs - qui l’eut cru ? - l’ennui malheureusement demeure. Cela semble immuablement irrécupérable ! Tati a ce défaut de trop insister sur ces plans ou séquences. L’introduction passe encore mais il s’enracine dans la scène du restaurant, par exemple. C’était plaisant jusqu’à l’effondrement d’un décor avec plafond sur les jazzmen. Plaisant de voir tous ces personnages évoluer, clients, serveurs, maîtres de rang, ouvriers et l’architecte. Le pauvre relevait tous les défauts et les serveurs se substituaient aux ouvriers non autorisés à intervenir pour réparer ou bricoler une réparation. Trop longue la scène aérienne des box (celle de l’affiche) ; trop longue la scène des appartements. Et surtout, aucun sourire ne m’est arraché. Ce qui me décrispe c’est l’implication remarquable des figurants. Il faut fouiller la séquence du restaurant tant ça grouille de personnages aux mille comportements. Je reconnais à Tati sa mise en scène. Cela demande une organisation d’une précision chirurgicale. Comme je lui reconnais l’importance de son projet gigantesque : Tativille-Paris, une ville construite pour les besoins de son film. Je lui reconnais sa griffe, des dialogues marmonnés, un mix d’inaudibles audibles. Dialogues du quotidien bien interprétés, naturels, vrais. Je lui reconnais quelques bonnes trouvailles comme ces véhicules qui tournent autour d’un rond point lentement. L’illusion d’optique d’un manège. Qui tourne ? La plaque circulaire qui supporte les véhicules ou les véhicules eux-mêmes ? Quand tout s’arrête, des personnages se ruent vers une voiture pour y prendre place. Un autre personnage traverse et y glisse une pièce dans un parcmètre et le manège reprend. Je lui reconnais son travail sur le son. Essentiel chez le réalisateur. Dernièrement j’ai vu « Trafic », et m’en étais fait la réflexion. Il ne me reste plus qu’à remonter le temps et voir les trois premiers films de Tati. J’ai un vague souvenir pour un… Et tout ça, grâce à « Playtime » - qui l’eut cru ? ou à ma sagesse liée à mon âge ?
    Stephenballade
    Stephenballade

    396 abonnés 1 237 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 mai 2019
    Parfois, on se décide à visionner un film sans savoir ce qu’il en est. Alors on appuie sur la touche « Play », et adviendra ce qu’il adviendra en ayant tout le loisir de découvrir le sujet in time ! Eh bien je dirai que le sentiment que j’ai vis-à-vis de "Playtime", c’est que Jacques Tati s’est lancé dans un projet pharaonique sans trop savoir où il allait. Nous voici donc embarqués aux côtés de Monsieur Hulot, lequel semble errer au gré des événements tel un gamin qui suit sans réfléchir ce qui attire son attention tout en échappant à la surveillance de ses parents. Le problème est que le spectateur lui-même ignore où veut en venir le cinéaste : on dirait que le scénario n’a pas vraiment de fil conducteur ! Pendant longtemps, on croit se diriger vers une grande caricature de la Haute, dans un Paris en perpétuelle mutation en courant frénétiquement vers la modernité, véritable tapis rouge déroulé vers le luxe. La conséquence est que Hulot devient anonyme, et le spectateur le confondra à plusieurs reprises avec d’autres personnes ayant une tenue similaire. Hulot se perd dans le monde fiévreux du business, où chacun semble y perdre son identité par des démarches formatées selon leur fonction. Ainsi personne n’y échappe, comme par exemple les hôtesses et leurs manières très chaloupées, que ce soit dans leur élocution ou dans leur gestuelle. Et puis il y a l’arrivée des technologies modernes que personne ne maîtrise. Le problème est que Tati s’est attardé beaucoup trop longtemps sur chaque personnage et sur chaque situation. Et ça en devient lourd et ennuyeux, le bouton « Stop » apparaissant de plus en plus comme une intime évidence alors que paradoxalement, on ne peut pas dire qu’il y ait un problème de rythme. Ce qui me fait dire qu’il y a clairement 30 à 40 mn de trop. Ces mêmes minutes qui ont provoqué la ruine de Jacques ? En partie, sans doute. Heureusement, celui-ci saura tout de même garder une partie de son auditoire par une accumulation de gags dans un restaurant qui, en dépit de ses ambitions, a la mauvaise idée d’ouvrir trop tôt. On a beau avoir droit à une kyrielle de situations et de sous situations, il n’y a pas de quoi faire rire aux éclats, malgré tous les efforts consentis par un Billy Kearns en grande forme pour interpréter un riche homme d’affaires américain quelque peu grisé par l’alcool et son esprit festif libéré. C’est d’ailleurs lui qui sera le plus convaincant. Et puis arrivé en fin de film, je m’interroge sur le message précis qu’a voulu distiller Tati. Alors bien sûr, le final tout en poésie trahit une certaine nostalgie envers une époque en passe d’être révolue, en témoignent les lampadaires vus comme des brins de muguet, les embouteillages parisiens orchestrés en ballets, une romance qui naît une fois de plus dans les rues parisiennes… Oui Jacques Tati maîtrise son art, mais il a oublié d’être plus clair, plus direct. Malgré tout, au fil des années qui passent depuis le tournage de ce film, Tati passe de plus en plus pour un visionnaire : entre les architectures froides et impersonnelles dans lesquelles on déambule sans vraiment prêter attention au reste et dans lesquelles on perd toute intimité, entre les nouvelles technologies que personne ne maîtrise vraiment, entre des aménagements mal réfléchis, l’usage de matériaux inadaptés, et enfin la télé encastrée dans les murs (comme quoi les écrans plats accrochés directement au mur n’est pas un concept d’aménagement si nouveau que ça en fin de compte), force est de constater qu’aujourd’hui nous en sommes là. Nous n’inventons plus grand-chose, en tout cas pas pour nous faciliter la vie, mais bien pour nous apporter des contraintes de plus en plus grandes. Paradoxalement, Tati a choisi de tourner ce film en 70 mm alors que seules quelques rares salles étaient dans la capacité d’exploiter ce film dans ce format. Quoiqu’il en soit, "Playtime" se distingue par la précision chirurgicale de la mise en scène et du positionnement de la caméra. Tout a été étudié dans les moindres détails, et ça se voit dans la gestuelle. Il en ressort un film pessimiste, à la conclusion qu’on pourrait qualifier de tragique car on voit bien que Tati/Hulot, tel quelqu’un qui ne comprend plus le monde tel qu’il devient au point de ne plus y trouver sa place, s’évanouit anonymement dans la masse parisienne dans l’indifférence générale. D’ailleurs, ce personnage ne fera plus qu’une seule pige à travers "Trafic". Après coup, ça fait drôle de penser que finalement, "Playtime" signait en quelque sorte l’arrêt de mort d’un personnage les plus populaires du cinéma français…
    Audrey L
    Audrey L

    638 abonnés 2 580 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 septembre 2018
    A la base très peu encline au "style Tati", j'ai éprouvé quelques moment de somnolence devant des scènes longues ou répétitives (l'ascenseur que découvre notre cher personnage dans la Lune qui s'éternise, la découverte des bureaux en véritables cages à poules qui est volontairement terne et morne mais a tendance à nous assoupir si on n'aime pas trop ce genre de film contemplatif). Néanmoins, la beauté du personnage et sa tendresse candide nous touche à chaque instant du film, on s'identifie à ce pauvre homme terre-à-terre qui est perdu dans une société en mutation qui nous dépasse parfois dans sa logique (les appareils numériques qui prennent finalement beaucoup plus de temps à fonctionner que si l'on avait fait nous-même l'action, un gag répété à l'envi dans Playtime). D'ailleurs, on croise un peu trop souvent ce gag moqueur de la nouvelle technologie, cela lasse rapidement car il n'y a pas de renouvellement (lorsque le technicien appuie sur tous les boutons pour obtenir le rendez-vous du "héros", cela fait déjà de trop nombreuses fois que ce gag ne fonctionne plus, d'autant plus qu'il dure à l'excès...). Mais la musique est impeccable, la mise en images est superbe, et l'on s'attache vraiment au rôle principal. Malgré des longueurs (voire de l'ennui), on applaudi tout le génie, souvent visionnaire, de ce beau Jacques Tati.
    inspecteur morvandieu
    inspecteur morvandieu

    37 abonnés 2 376 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 juillet 2024
    L'architecture moderne, selon Tati, est transparente et grise, et pour peu qu'on lui ajoute des accessoires électroniques clignotant, cette modernité prend des airs et des accents futuristes. Perdu au milieu de baies vitrées trompeuses et dans un dédale d'alvéoles où s'affairent les abeilles administratives, Monsieur Hulot, toujours timide et mal engoncé, aura bien du mal à rencontrer un quelconque chef de service.
    La première partie de "Playtime" se déroule ici, dans ce centre d'affaires parisien où déambulent, outre Hulot, une floppée de personnages fugitifs plus ou moins rompus à la fonctionnalité de l'endroit. Tati les observe et tire de leur maladresse ou de leur confrontation avec des objets parfois récalcitrants des scènes singulièrement cocasses (ou non, selon que l'on est sensible ou pas à l'humour visuel distancié du cinéaste). Cette première partie du film est la plus caustique, la plus surprenante au regard de son décor singulier et factice.
    La partie qui suit est consacrée à l'effervescence qui règne dans un tout neuf restaurant de luxe et dans lequel Tati -trop longuement peut-être- s'intéresse tout autant aux comportements de la clientèle qu'aux petites contigences du service.

    Tati ne raconte pas une histoire; il s'attache à exposer des personnes du quotidien dans des situations communes, à les exposer à notre regard amusé par des détails et embarras auxquels on ne prête habituellement pas attention mais avec lesquels tle cinéaste compose un spectacle drôle et surprenant.
    Des bribes de phrases et beacoup d'onomatopées accompagnent une aventure statique qui, sans le moindre gros plan ou plan rapproché, oblige le spectateur à repérer instantanément sur la scène des gags, des mouvements, dans leur profusion. Et pour ce qui est de l'épisode du restaurant, c'en est même fatigant!
    Le film se clôt joyeusement sur une poétique vision de Paris et de son activité que Tati apparente à une fête foraine.
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    89 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 septembre 2019
    L’ambition mise par Jacques Tati dans la mise en scène et la production de Playtime est à la mesure de l’insuccès que rencontra le film auprès du public. Film ultra-graphique jusqu’à l’étrange et probablement trop en avance sur son temps, Playtime parachève en 1967 la forme cinématographique des aventures de Monsieur Hulot. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
    Jonathan M
    Jonathan M

    131 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 janvier 2016
    Il avait malheureusement tout compris avant tout le monde. "Playtime" est un récit sur la standardisation du veille occident. C'est Paris qui est étroitement visé. Les prémices du quartier de la Défense, en plus caustique. La pitrerie légendaire, mêlé à une oeuvre visionnaire. Une filmographie a chercher les failles de notre système. Jacques Tati aurait surement adoré faire la satire du XXIème siècle. A montrer aux jeunes enfants sans modération.
    fabrice d.
    fabrice d.

    26 abonnés 1 510 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 mai 2021
    Ce film a du faire couler beaucoup d'encre déjà.
    Tati en quelques films seulement a su se faire connaître au monde entier et ce film est peut-être son projet le plus ambitieux.
    Il a duré 3 ans et a couté beaucoup plus cher que prévu. Les décors naturels en sont une des raisons. Il a fait construire une véritable petite cité moderne.
    Son film est ambitieux. Et ça se voit. Comme d'habitude on retrouve M. Hulot qui est trimballé de gauche à droite et de droite à gauche. Il suit le mouvement et ne semble pas pouvoir influer beaucoup dessus. Il passe de scènes en scènes.
    Tout est histoire de mouvement, d'effets visuels et sonores pour devenir une vraie machine à rythme.
    Ce film en rappelle d'autres sur le même thème, celui de la ville, la nouvelle ville moderne comme on l'imaginait dans les années 50 et 60.
    Il y a beaucoup d'anglicismes aussi, les dialogues, plus ou moins audibles sont en français mais aussi en anglais et parfois en allemand. C'est assez drôle.
    stans007
    stans007

    23 abonnés 1 314 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 février 2023
    Une grosse mise en scène et de gros moyens pour un film – trop long - parodiant un monde vitré, automatisé, déshumanisé, uniformisé à l’extrême (les voitures). Décors travaillés, inspirés du quartier de la Défense, et photo impeccable, un style indéniable. Une (trop ?) longue scène délirante et hilarante sur un resto pas fini qui ouvre ses portes trop tôt (l’artisanat fout le camp…), puis tout y passe, de la bouffe moderne industrialisée voisinant avec une pharmacie, au racisme (les noirs n’y sont admis qu’en tant que joueurs de jazz), snobisme, en passant par la caricature d’un américain friqué et beaucoup de sous-entendus. La fin s’entoure d’une nostalgie à la Prévert… Un vrai film d’auteur qui, avec un montage serré, aurait côtoyé le chef-d’œuvre.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 30 juillet 2014
    Sens subtil de la mise en scène, Cadrage particulier et propre, décor original et évocateur, Tati a une vision, déjà à cette époque, de l'américanisation rampante, non seulement dans nos rues, nos immeubles mais aussi dans notre culture, notre mode de vie. Nous sommes à Paris tout au long de ce film et pourtant Paris, ses monuments, ne sont qu’aperçus que dans le reflet des vitres, comme une présence évanescente, une âme déjà envolée. Attention pour ceux peu habitués à Tati : il atteint ici le sommet du langoureux avec un film qui prend son temps pour mieux le magnifier.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 24 avril 2011
    Personnellement, la scène du restaurant évoque à elle toute seule la joie de vivre des touristes américains dans la plus belle capitale du monde où la sympathie côtoie la bonne rigolade. Un pur moment de bonheur.
    Flore A.
    Flore A.

    34 abonnés 518 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 juillet 2014
    Cette comédie burlesque sur la modernité urbaine en marche raconte le voyage d'un groupe d'américaines de villes en villes, toutes identiques, modernes mais impersonnelles et plus précisément, leur escale à Paris. Les plans sont parfaitement cadrés, la photographie est splendide, de nombreux gags sont assez réussis mais le tout est un peu long, un peu trop répétitif.
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