The Murderer a été coproduit avec un grand studio hollywoodien, en l’occurrence Fox International Productions, ce qui constitue une première pour un film coréen. A noter que la société de production américaine possède les droits pour réaliser un remake du film ainsi qu'une suite, toutes deux dirigées par Hong-jin Na, le réalisateur du film original.
C'est le second long métrage que dirige Hong-jin Na, après le remarqué The Chaser (2007). En effet, ce premier film avait obtenu de nombreuses récompenses en Asie mais aussi à Bruxelles et à Deauville. Les deux acteurs de The Murderer que sont Jung-woo Ha et Yun-seok Kim y tenaient déjà les rôles principaux.
The Murderer a été tourné en extérieurs naturels, notamment dans les bas-fonds de la ville de Yanji en Corée du Sud. La production a recruté des riverains pour tenir lieu de figurants dans le film.
Hong-jin Na affirme que ses deux acteurs principaux ont des méthodes extrêmement différentes : Jung-woo Ha marche à l'instinct et au ressenti tandis que Yun-seok Kim aime tout maîtriser et se focalise sur les détails.
Pour préparer leurs rôles et incarner au mieux leurs personnages, Jung-woo Ha et Yun-seok Kim se sont physiquement transformés. Le premier a perdu plusieurs kilos et ne s'est pas rasé pendant un an afin d'apparaître poisseux et malpropre. Le second a au contraire pris huit kilos et a s'est laissé pousser les cheveux de façon à paraître hirsute.
Afin de mieux s'imprégner de son personnage, un coréen parlant chinois, Yun-seok Kim a vécu pendant trois mois aux côtés d'authentiques sino-coréens dans le but d'acquérir leur accent. Sur le tournage, l'acteur a néanmoins dû amoindrir la portée de l'accent obtenu car ce dernier était trop difficile à comprendre. Kim s'est également initié au jeu typiquement chinois du Mah-jong, qui se présente sous forme de dominos. Le Mah-jong s'avère être, à l'instar des jeux de cartes, un complexe mélange de raisonnement, de logique, de calculs mais aussi de hasard.
L'acteur Jung-woo Ha n'a pas été ménagé sur le tournage du film. Il a dû escalader à pic des montagnes et faire trempette dans les trois océans qui bordent la péninsule qu'est la Corée du Sud : Mer Jaune, Mer du Japon et Océan Pacifique... Gageons que le comédien est ainsi devenu un nageur accompli.
Le tournage de The Murderer a duré plus de 300 jours, soit environ 10 mois, ce qui est singulièrement étiré pour une seule œuvre de long métrage.
Hong-jin Na reste attaché à l'élaboration des décors, qui, selon lui, doivent refléter l'état d'esprit du personnage. Dans The Murderer, il a installé l'un de ses deux héros dans une chambre d’hôtel au papier peint complètement moisi.
L'une des séquences du film, en forme de course-poursuite spectaculaire, a nécessité à elle seule la mobilisation de 150 techniciens et la réquisition d'une cinquantaine de véhicules. 20 d'entre eux ont d'ailleurs été partiellement endommagés ou complètement détruits pendant les prises. A noter aussi que 13 caméras ont été utilisées pour enregistrer la séquence sous tous les angles de vue possibles.
Hong-jin Na s'est inspiré des chorégraphies Kill Bill : Volume 1 de Quentin Tarantino pour la réalisation d'une scène d'action inhabituellement surréaliste de The Murderer.
La narration de The Murderer se construit sur plusieurs chapitres et un épilogue. C'est l'une des autres particularités de son découpage, élaboré autour de quatre sections. Chaque chapitre est annoncé de la façon la plus classique : il est titré sur un carton noir.
Le monteur de The Murderer a un CV déjà bien garni. En effet, Sun-min Kim avait déjà travaillé entre autres sur Memories of Murder (2003) et The Host (2006) de Joon-ho Bong , deux des plus gros succès coréens de ces dernières années.
Le montage final du film est découpé autour de 250 scènes et se constitue au total de 5000 plans. Un chiffre qui fait office de record. A titre de comparaison, L'Enfer du dimanche d'Oliver Stone, approximativement de même durée que The Murderer et réputé pour son montage effréné, ne possède que 3000 plans.
The Murderer a été sélectionné au Festival de Cannes 2011 dans la catégorie Un Certain Regard.