Inutile de compter les nombreuses adaptations du roman du Charlotte Brontë, au fil du 20ème siècle, pour ne nous intéressé qu’à celle mise en scène par le jeune et prometteur Cary Fukunaga. Oui, si au sortir de l’excellent Sin Nombre, il n’était pas aisé pour le cinéaste de rempiler, ce dernier préférant donc s’essayer à un exercice de style qu’il réussira haut la main. Jane Eyre est donc l’un des écrits les plus respectés de cette frange littéraire britannique, ici Charlotte Brontë. Un roman émotionnellement fort, pour peu que l’on y adhère, nous renvoyant en des temps plus anciens, ceux ou l’argent, un nom, faisant toute la différence. Bref, l’on saisira très vite le concept, le contexte, un amour impossible entre un noble et une servante.
Cary Fukunaga fait preuve d’une impressionnante sérénité dans sa mise en scène, filmant la campagne britannique, sinistre, froide, l’intérieur de palaces isolés, de propriétés privées fastes et pleines d’histoire, avec un talent que l’on est forcé de lui reconnaître. Oui, si l’on n’adhère pas forcément au genre, force est de constater la beauté de ce Jane Eyre, version 2012. Les acteurs y sont eux aussi beaucoup dans la qualité du film, Michael Fassbender, bien sûr, toujours au top du top, mais aussi la jeune et infantile Mia Wasikowska, symbolisant l’innocence mais aussi la rudesse d’esprit de la gente féminine de cette époque définie. Tout en subtilité, le récit rapproche ces deux personnages, ostensiblement, habilement et subtilement, pour que l’impossible soit bafoué.
Ravissant visuellement, interprété par de formidables acteurs, n’oublions pas de souligner que Judi Dench et Jamie Bell sont eux aussi excellents, il n’en reste pas moins, en ce qui me concerne, que Jane Eyre n’est pas ma tasse de thé. Oui, si le film exploite l’écart entre riches et pauvres, si le film expose des conditions de vie d’époque intéressante, le sujet ne me passionne pas, les émotions ne se font pas ressentir. Tout cela étant très personnel, je ne me permettrais pas de prédire comment le film pourra être perçu pas d’autres.
Tiré donc d’un récit culte, un chef d’œuvre, d’une littérature qui n’est pas la mienne. Ayant grandi très loin du style exposé ici, c’est avec effort et curiosité que je consens a visionné ce film, n’étant au final ni surpris, ni déçu, ni même ravi. J’apprécie l’effort de Fukunaga mais prèfère d’avantage son film précédent. Comme mentionné, il s’agit là d’un exercice de style, cela valant aussi pour les deux interprètes principaux, ou tout le monde s’en sort avec les honneurs. 12/20