Dragon Squad, ou le film le plus bordélique qu'il m'ait été donné de voir l'année dernière. Curieux métrage relatant une sacrée guerre de sacrés fils de putes, voilà donc une oeuvre qui se caractérise par son manque d'ordre et de maîtrise. Forcément, qui manque d'ordre manque de maîtrise sur sa création. Cela se ressentant tout du long, l'expérience en est largement gâchée. Bon, ça reste toujours meilleur que 2 Guns, dans le sens où c'est un film d'action plutôt correct, mais la moyenne ne pourrait lui être attribué. Comprenez bien : les quarante premières minutes marquent un bordel sans nom, quand les vingt minutes suivantes viendront relever le niveau, cela juste avant de retomber dans le même bordel ambiant, et nous livrer une fin terriblement intéressante. Au bout d'un moment, ça commence sérieusement à casser les couilles. Comment pourrai-je mettre la moyenne à un film qui n'est même pas bon durant la moitié de sa durée? C'est impossible. Le problème vient surtout de la mise en scène clipesque et du montage brutal. C'est épileptique et bourré de flash ( faut voir l'horreur insurmontable que sont les scènes de flashbacks ), et tellement le foutoir qu'on ne sait rapidement plus qui se bat contre qui. Le montage dégueulasse et les flashbacks très mal amenés n'aideront pas à une meilleure compréhension de l'oeuvre; devant la multitude d'action à l'écran, on est un peu dépités, perdus. On se sentirait presque abandonnés là par un metteur en scène qui ne prend jamais son temps, nous livrant un film sacrément hétérogène, entre une première heure chaotique, cauchemardesque et les vingt minutes suivantes, bien plus romantiques, plus touchantes, humaines. Plus proches de nous. L'autre soucis notable du film, c'est qu'il tente de développer dix personnages en 1h40, sans vouloir sacrifier l'action pour s'assurer un meilleur travail psychologique. Parce qu'au final, après par le physique, il sera presque impossible de différencier tel ou tel personnage. La flic copine du flic? On dirait une mafieuse. Pareil pour son compagnon de flic et le reste de l'escouade. C'est au final tellement brouillon que l'on peine complètement à se souvenir de qui est qui, et de qui fait quoi. Au final, on a vite fait l'impression que personne ne fait grand chose. Le seul qu'à un traitement un peu correct, c'est Michael Biehn. V'là la raison pour laquelle j'ai lancé le film. Et dieu seul sait que j'aurai pas dû. Présent pendant un cinquième du film, il y apporte tout de même énormément sans arriver à le sauver de l'échec. Y'a bien la fin qu'était plutôt correcte et bien fichue, mais la conclusion est si vite amenée qu'on en viendrait presque à demander le remboursement de son invitation. Dragon Squad n'est un film foncièrement mauvais : mal foutu, il n'avait pas pour but de rater son travail. On sent la volonté de bien faire, de nous pondre une oeuvre atypique, qui changerait de tout ce que l'on aura pu voir. Dans ce sens là, c'est assez réussi. Car le film, même s'il n'est clairement pas bon, ne peut pas perdre son statut d'oeuvre travaillée, et ce même si le travail fut mal effectué. Une oeuvre bien curieuse que celle-ci. Si vous avez du temps, il ne coûte rien de la voir.