Globalement, niveau cinéma, je n’ai aucun genre qui me déplaît, à l’exception des films de guerre (en particulier ceux traitant du Viêt Nam) et il faut bien dire qu’hormis Furyo aucun ne m’a spécialement intéressé, adieu donc Apolypse Now et Platoon. Je sais ça ne fait pas très crédible pour un cinéphile, mais les ayant vu relativement jeune ceci peut expliquer cela. Néanmoins étant un inconditionnel d’Uwe Boll je me devais de regarder Tunnel Rats, et il semblerait qu’Uwe ait réussi à me réconcilier avec le genre (tout du moins pour cette fois ci).
Commençant de manière relativement classique, à savoir un vol d’hélico au raz d’une rivière, transportant une bande de nouveaux venus sur fond de rock sixties (le tube légendaire In the Year 2525 par Zager and Evans), le film ne nous parait, de prime abord, pas très innovant.
Continuant sur une lignée assez basique, il nous présente tour à tour les différents membres du pelotons, que ça soit leur nom, grade et anecdotes familiales, histoire d’avoir un minimum d’empathie lorsqu’ils mourront. Bref, sans être particulièrement original sur sa forme, il finit par devenir intéressant à partir du moment où commence réellement l’action, le film dépeignant le quotidien de ces soldats vivants la plupart du temps dans des tunnels sous-terrains pour débusquer les ennemis qui y sont cachés. L’autre bon point est que le réalisateur, même s’il suit principalement les soldats américains, nous montre également la vie des autochtones vivants dans la terreur et se retrouvant, hommes ou femmes, soldats de fortune. On se retrouve être, malgré nous, des victimes collatérales, prises entre deux feux et ne sachant plus réellement de qui vouloir la victoire de cette bataille.
Pas avare en action, Uwe se concentre néanmoins sur l’aspect psychologique de ces soldats évoluants dans des tunnels exigus, nous faisant ressentir leur claustrophobie ainsi que leur peur de se faire dégommer à chaque fois qu’ils sortiront la tête d’une ouverture, ou encore de se faire noyer ou grenader pendant qu’ils rampent.
Pour conclure Tunnel Rats se révèle plutôt efficace et intéressant à suivre, même pour quelqu’un comme moi qui n’est pas friand du genre, ceci étant probablement dû à l’approche assez originale de Uwe, laissant de côté les considérations politiques et autres critiques faciles. On saluera également le jeu des acteurs, qui malgré qu’ils soient tous d’illustres inconnus (hormis Michael Paré) savent se montrer particulièrement convainquant.
Uwe, après avoir été « l’homme à tuer », nous montre à nouveau à quel point il est unique, nous livrant un final particulièrement ironique.
Mentions spéciales pour deux des collaborateurs récurrents de Boll, à savoir Jessica de Rooij qui signe une bande originale, comme très souvent, de qualité, de même que pour Mathias Neumann qui réussit une photographie tout à fait correcte (ce qui n’est pas toujours le cas, son travail s’améliorant et étant très loin de ce que l’on avait pu voir dans House of the Dead).